Commecelle-ci, exhumĂ©e Ă  Marsillargues chez Annette Riondet, qui fut l’épouse du petit-fils d’un poilu. "Cette lettre, mon ex-mari ne m’en a jamais parlĂ©, raconte-t Quel bonheur si la Paix pouvait se signer et que nous soyons enfin rĂ©unis pour toujours. Plus de dĂ©part et rester si longtemps loin l’un de l’autre. Le petit mami se porte toujours bien il a l’air de vouloir bien profiter quoique il soit frĂȘle lui aussi. Le temps me dure bien de te voir tranquille ici. Zizou vient de me dire de t’écrire de venir vite car tu es trop mal lĂ  bas. Mais je puis faire payer les frais de la sage femme, je n’y manquerai pas ; on n’a pas fait tant d’histoire pour te faire trotter donc ils peuvent bien payer. Elle a Ă©coutĂ© les femmes qui bavardaient. Alors elle est vite venue dire Ă  ma mĂšre qu’il y avait du sucre chez Panel. Je crois que nous sommes brouillĂ©s avec la pluie. C’est sans doute que nous en avons besoin, la pluie fait comme le reste elle se plait Ă  la malfaisance. Nous sommes bien contents de cette pluie mais tout est grillĂ©. La vigne semble jolie tout de mĂȘme. Ta derniĂšre lettre faisait prĂ©voir que tu avais un bien vilain moment Ă  traverser. Il me tarde de savoir comment que tu auras pu t’en tirer. Il me tarde de te lire pour savoir comment tu auras pu te ranger. Comme tu as du en voir tout de mĂȘme. Je ne cesse de penser Ă  toi. Et je ne sais qu’imaginer. Mes doigts vont mieux. Les crevasses ont passĂ©. Mais ça m’a bien gĂȘnĂ©e. Mon pied va mieux mais mon bas s’est collĂ© car ça coule toujours, ça fait comme des brĂ»lures.
Lettres d’un soldat, Chapelot, 1916, p. 135. Lettre de Henri Barbusse Ă  sa femme, 21 juin 1915 « Dans le boyau mĂȘme, il y avait des cadavres qu’on ne peut retirer de lĂ  ni ensevelir (on n’a pas eu le temps jusqu’ici), et qu’on piĂ©tine en passant. L’un d’eux, qui a un masque de boue et deux trous d’yeux, laisse traĂźner une main qui est effilochĂ©e et Ă  moitiĂ©
La sen­tence est tom­bĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l’exemple, demain, avec six de mes cama­rades, pour refus d’obtempĂ©rer. Pen­dant la Pre­miĂšre Guerre mon­diale, en France 2 400 poi­lus » auront Ă©tĂ© condam­nĂ©s Ă  mort et 600 fusillĂ©s pour l’exemple, les autres voyant leur peine com­muĂ©e en tra­vaux for­cĂ©s. Ces condam­na­tions ont Ă©tĂ© pro­non­cĂ©es pour refus d’obĂ©issance, muti­la­tions volon­taires, dĂ©ser­tion, aban­don de poste devant l’ennemi, dĂ©lit de lĂąche­tĂ© ou muti­ne­rie en 1917. Cette esti­ma­tion de 600 fusillĂ©s pour l’exemple ne prend pas en compte les exé­cu­tions som­maires. Le Poi­lu ne refuse pas de se battre mais il refuse d’attaquer Ă  outrance. À Craonne, lors des san­glants assauts com­man­dĂ©s par le gĂ©né­ral Nivelle, ce sont 30 000 hommes qui meurent en 10 jours et 100 000 sont bles­sĂ©s. En 1918, en France comme chez les AlliĂ©s, on constate un dĂ©clin des exé­cu­tions. En effet, les com­man­de­ments mili­taires com­prennent mieux l’état men­tal des sol­dats, les consé­quences du Shell-Shock », ce choc psy­cho­lo­gique pro­vo­quĂ© par les condi­tions de vie des sol­dats notam­ment sous les bombardements. Ain­si, la lettre d’a­dieu d’EugĂšne X tĂ©moigne de l’hor­reur, fusillĂ© pour l’exemple, est dĂ©diĂ©e Ă  son Ă©pouse et Ă  sa fille Jeanne LĂ©o­nie chĂ©rie J’ai confiĂ© cette der­niĂšre lettre Ă  des mains amies en espé­rant qu’elle t’ar­rive un jour afin que tu saches la vĂ©ri­tĂ© et parce que je veux aujourd’­hui tĂ©moi­gner de l’hor­reur de cette guerre. Quand nous sommes arri­vĂ©s ici, la plaine Ă©tait magni­fique. Aujourd’­hui, les rives de l’Aisne res­semblent au pays de la mort. La terre est bou­le­ver­sĂ©e, brû­lĂ©e. Le pay­sage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tran­chĂ©es de pre­miĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des bar­be­lĂ©s, c’est la guerre des mines avec la pers­pec­tive de sau­ter Ă  tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lam­beaux. Nous patau­geons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, col­lante dont il est impos­sible de se dĂ©bar­ras­ser. Les tran­chĂ©es s’é­croulent sous les obus et mettent Ă  jour des corps, des osse­ments et des crĂąnes, l’o­deur est pestilentielle. Tout manque l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravi­taillĂ©s, la gale­touse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă  cause de la lon­gueur des boyaux Ă  par­cou­rir. Nous n’a­vons mĂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©con­for­ter par­fois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous rĂ©chauffer. Nous par­tons au com­bat l’é­pingle Ă  cha­peau au fusil. Il est dif­fi­cile de se mou­voir, coif­fĂ©s d’un casque en tĂŽle d’a­cier lourd et incom­mode mais qui pro­tĂšge des rico­chets et encom­brĂ©s de tout l’at­ti­rail contre les gaz asphyxiants. Nous avons par­ti­ci­pĂ© Ă  des offen­sives Ă  outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des mon­tagnes de cadavres. Ces inces­sants com­bats nous ont lais­sĂ© exté­nuĂ©s et dĂ©ses­pé­rĂ©s. Les mal­heu­reux estro­piĂ©s que le monde va regar­der d’un air dĂ©dai­gneux Ă  leur retour, auront-ils seule­ment droit Ă  la petite croix de guerre pour les dĂ©dom­ma­ger d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous appa­raĂźt Ă  tous comme une infĂąme et inutile boucherie. Le 16 avril, le gĂ©né­ral Nivelle a lan­cĂ© une nou­velle attaque au Che­min des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! Par­tout des morts ! Lorsque j’a­van­çais les sen­ti­ments n’exis­taient plus, la peur, l’a­mour, plus rien n’a­vait de sens. Il impor­tait juste d’al­ler de l’a­vant, de cou­rir, de tirer et par­tout les sol­dats tom­baient en hur­lant de dou­leur. Les pentes d’ac­cĂšs boi­sĂ©es, Ă©taient rudes .Per­du dans le brouillard, le fusil Ă  l’é­paule j’er­rais, la sueur dĂ©gou­li­nant dans mon dos. Le champ de bataille me don­nait la nau­sĂ©e. Un vrai char­nier s’é­ten­dait Ă  mes pieds. J’ai des­cen­du la butte en enjam­bant les corps dĂ©sar­ti­cu­lĂ©s, une haine ter­rible s’emparant de moi. Cet assaut a semĂ© le trouble chez tous les poi­lus et for­cĂ© notre dĂ©s­illu­sion. Depuis, on ne sup­porte plus les sacri­fices inutiles, les men­songes de l’é­tat major. Tous les com­bat­tants dĂ©ses­pĂšrent de l’exis­tence, beau­coup ont dĂ©ser­tĂ© et per­sonne ne veut plus mar­cher. Des tracts cir­culent pour nous inci­ter Ă  dĂ©po­ser les armes. La semaine der­niĂšre, le rĂ©gi­ment entier n’a pas vou­lu sor­tir une nou­velle fois de la tran­chĂ©e, nous avons refu­sĂ© de conti­nuer Ă  atta­quer mais pas de dĂ©fendre. Alors, nos offi­ciers ont Ă©tĂ© char­gĂ©s de nous juger. J’ai Ă©tĂ© condam­nĂ© Ă  pas­ser en conseil de guerre excep­tion­nel, sans aucun recours pos­sible. La sen­tence est tom­bĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l’exemple, demain, avec six de mes cama­rades, pour refus d’ob­tem­pé­rer. En nous exé­cu­tant, nos supé­rieurs ont pour objec­tif d’ai­der les com­bat­tants Ă  retrou­ver le goĂ»t de l’o­bĂ©is­sance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. Com­pren­dras-tu LĂ©o­nie ché­rie que je ne suis pas cou­pable mais vic­time d’une jus­tice expé­di­tive ? Je vais finir dans la fosse com­mune des morts hon­teux, oubliĂ©s de l’his­toire. Je ne mour­rai pas au front mais les yeux ban­dĂ©s, Ă  l’aube, age­nouillĂ© devant le pelo­ton d’exé­cu­tion. Je regrette tant ma LĂ©o­nie la dou­leur et la honte que ma triste fin va t’infliger. C’est si dif­fi­cile de savoir que je ne te rever­rai plus et que ma fille gran­di­ra sans moi. Conce­voir cette enfant avant mon dĂ©part au com­bat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourd’­hui, vous lais­ser seules toutes les deux me brise le cƓur. Je vous demande par­don mes anges de vous abandonner. Pro­mets-moi mon amour de taire Ă  ma petite Jeanne les cir­cons­tances exactes de ma dis­pa­ri­tion. Dis-lui que son pĂšre est tom­bĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la bra­voure et la vaillance des sol­dats et si un jour, la mĂ©moire des poi­lus fusillĂ©s pour l’exemple est rĂ©ha­bi­li­tĂ©e, mais je n’y crois guĂšre, alors seule­ment, et si tu le juges nĂ©ces­saire, montre-lui cette lettre. Ne dou­tez jamais toutes les deux de mon hon­neur et de mon cou­rage car la France nous a tra­hi et la France va nous sacrifier. Pro­mets-moi aus­si ma douce LĂ©o­nie, lorsque le temps aura lis­sĂ© ta dou­leur, de ne pas renon­cer Ă  ĂȘtre heu­reuse, de conti­nuer Ă  sou­rire Ă  la vie, ma mort sera ain­si moins cruelle. Je vous sou­haite Ă  toutes les deux, mes petites femmes, tout le bon­heur que vous mĂ©ri­tez et que je ne pour­rai pas vous don­ner. Je vous embrasse, le cƓur au bord des larmes. Vos mer­veilleux visages, gra­vĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon der­nier rĂ©con­fort avant la fin. EugĂšne ton mari qui t’aime tant 30 mai 1917
Marseille- "Adieu mon vieux": un siÚcle aprÚs, la police marseillaise a retrouvé les descendants d'un poilu tué sur le front de la Somme, en 1915. Ici, pas d'ADN, mais la derniÚre lettre du
50 km seulement sĂ©parent la place Saint-Aubin, Ă  Toulouse, de la mairie de Cintegabelle, Ă  la lisiĂšre de l’AriĂšge. Manon Hoarau a pourtant mis un peu plus de deux ans Ă  les parcourir, pour rendre les lettres de Joseph Avignon Ă  son petit-neveu, qui ignorait jusqu’alors l’existence de ce Poilu, mort pour la France des suites de ses blessures Ă  l’hĂŽpital de Sainte-Menehould Marne, le 28 janvier histoire Ă©mouvante et Ă  rebondissements, la jeune femme de 24 ans la raconte dans un superbe documentaire d’un peu plus de 20 minutes, disponible sur YouTube et rĂ©alisĂ© avec le vidĂ©aste Sylartichot. A l’origine de l’aventure, donc, quelque 110 lettres datant de la PremiĂšre Guerre mondiale rĂ©cupĂ©rĂ©es par l’actuelle mĂ©diatrice culturelle Ă  Paris, alors Ă©tudiante Ă  Toulouse, auprĂšs d’un brocanteur qui venait de vider une maison. Cela m’a pris des semaines pour les trier et les remettre dans l’ordre chronologique », explique-t-elle. Manon Hoarau fait alors la rencontre de Joseph Avignon, cultivateur nĂ© Ă  Gaillac-Toulza avant d’aller vivre Ă  Lagardelle-sur-LĂšze, au sud de Toulouse, de sa femme Maria et de leur petite Valentine. Si elle dĂ©couvre vite, via son carnet militaire disponible sur Internet, que le Haut-Garonnais n’est jamais revenu du front, elle finit par remiser son rĂȘve de retrouver une descendante Ă  qui remettre ses lettres. Rencontre dĂ©cisiveSeulement assoupi, l’espoir s’éveille de nouveau cet Ă©tĂ©, aprĂšs la rencontre avec Sylartichot. Il m’a dit que c’était une histoire incroyable, qu’il fallait impliquer sa communautĂ© [ abonnĂ©s sur YouTube] et lancer une bouteille Ă  la mer sur Twitter. » Chose faite le 20 septembre. En moins d’une semaine, on avait retrouvĂ© un descendant, en deux semaines, on le rencontrait Ă  la mairie de Cintegabelle et en un mois et demi, on finalisait le documentaire. »Car la petite histoire dans l’Histoire mĂ©ritait d’ĂȘtre contĂ©e, et les contributeurs qui ont menĂ© Ă  cet Ă©pilogue, tel le twittos Tadoukoz, d’ĂȘtre y a deux ans dans un vide-grenier j'ai trouvĂ© dans une grande valise une sĂ©rie de lettres envoyĂ©es pas un soldat de la premiĂšre Guerre Mondiale Ă  sa femme. Il lui raconte ses longues journĂ©es de marche les heures d'attente dans les tranchĂ©es et les terrifiants moments d'assaut Manon Hoa ManonHoa September 20, 2019 AprĂšs avoir explorĂ© la piste Valentine, dont la fille et donc petite-fille du Poilu mourra sans enfant, furetĂ© en vain du cĂŽtĂ© de Pierre, le fantasque frĂšre de Joseph, l’enquĂȘte aboutira Ă  Alain Boutet, retraitĂ© de Cintegabelle et petit-fils de Maria, la demi-sƓur du hĂ©ros du documentaire Ă  ne pas confondre avec sa femme, dont sa grand-mĂšre ne lui avait jamais parlé  Joseph m’a touchĂ©, car il avait une personnalitĂ© trĂšs forte, reprend Manon Hoarau. Au fur et Ă  mesure de ses lettres, j’ai eu l’impression d’apprendre Ă  le connaĂźtre. Il a une vraie force de narration, comme lorsqu’il raconte les assauts. Dans les premiĂšres lettres, il protĂšge Ă©normĂ©ment sa famille. Et puis, il y a un point de bascule
 »Au fur et Ă  mesure que le temps avance, que le conflit s’enlise, que les hommes tombent autour de lui, le cultivateur du Sud-Ouest ne se soucie plus des apparences, ni de la censure. Il raconte, souvent crĂ»ment, les horreurs de la guerre, les corps dĂ©chirĂ©s par les obus, l’ennemi qu’on ne hait pas mais qu’il faut tuer pour ne pas qu’il vous tue. Il y a des lettres avec de la terre dessus, des marques, trĂšs dures Ă  dĂ©chiffrer. »Joseph Avignon, nĂ© Ă  Gaillac-Toulza, a ensuite vĂ©cu Ă  Lagardelle-sur-LĂšze. Son petit-neveu habite Ă  Cintegabelle. - Maps4NewsDĂ©sormais, la jeune femme et son compĂšre vidĂ©aste vont mettre en ligne le courrier brut, avec ses taches et ses fautes d’orthographe. AprĂšs lui avoir Ă©chappĂ© tant de fois, Joseph Avignon a Ă©tĂ© rattrapĂ© par la mort, Ă  quelques semaines de ses 28 ans. Comme prĂšs de dix millions d’autres soldats de la Grande Guerre, tous pays confondus.
parun Ă©clat d’obus pendant la premiĂšre bataille de la Marne. Puis,il fĂ»t envoyĂ© Ă  l’hĂŽpital de Tulle oĂč PostĂ© le 19 novembre 2013 sous Lettres de poilus. Dans cet article nous allons publier, toutes les semaines, des lettres de poilus qui nous ont marquĂ©es. Voici donc la premiĂšre lettre que nous avons choisi :

Le 30 mai 1917Léonie chérieJ'ai confié cette derniÚre lettre à des mains amies en espérant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd'hui témoigner de l'horreur de cette nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de premiÚre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s'écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crùnes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n'avons mÃÂȘme plus de sÚches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous ré partons au combat l'épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d'un casque en tÎle d'acier lourd et incommode mais qui protÚge des ricochets et encombrés de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d'un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaÃt à tous comme une infùme et inutile 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accÚs boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l'épaule j'errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s'étendait à mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s'emparant de assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'état major. Tous les combattants désespÚrent de l'existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine derniÚre, le régiment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de dé nos officiers ont été chargés de nous juger. J'ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais ÃÂȘtre fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d'aider les combattants à retrouver le goût de l'obéissance, je ne crois pas qu'ils y Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l'aube, agenouillé devant le peloton d'exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cÅ“ur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pÚre est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l'exemple est réhabilitée, mais je n'y crois guÚre, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à ÃÂȘtre heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cÅ“ur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la ton mari qui t'aime tant

PhilippeAntoine Lettre d'un poilu Ă  sa femme : "La sentence est tombĂ©e : je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempĂ©rer." Le 30 mai 1917 LĂ©onie chĂ©rie J'ai confiĂ© cette derniĂšre lettre Ă  des mains amies en espĂ©rant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vĂ©ritĂ© et parce

Depuis janvier 2009 que je tiens ce blog, je fais en sorte de ne pas le limiter Ă  l’unique sujet du Voyage. Digressions, rĂ©flexions, pensĂ©es et autre hors-sujets prĂ©sumĂ©s sont des invitĂ©s rĂ©currents de ce lieu et j’en suis purement satisfait ainsi. Aujourd’hui, c’est Ă  des annĂ©es-lumiĂšre de tout cela que je vous emmĂšne, back trĂšs trĂšs far away in the time, puisque le sujet de cet article date de 1916 et de la bataille de Verdun. Lorsque j’étais lycĂ©en, au siĂšcle dernier, ma professeure d’histoire nous avait fait Ă©tudier en profondeur le lĂ©gendaire recueil Paroles de Poilus. Elle m’avait, dans le cadre de cette Ă©tude, donnĂ© Ă  lire la photocopie d’une lettre Ă©crite par l’un de ces soldats Ă  sa femme, Ă  la veille de Verdun. De cette lettre et de son auteur, je ne sais qu’une chose il est effectivement mort peu aprĂšs et son tĂ©moignage s’est transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, jusqu’à arriver, nul ne sait trop comment, entre mes mains. Sa lecture me touche toujours autant et c’est pourquoi la voici donc, maintenant, in extenso Ma trĂšs chĂšre et trĂšs aimĂ©e Marie, Dieu l’a ainsi dĂ©cidĂ©, cette lettre est la derniĂšre que vous lirez de moi ! Je l’écris aprĂšs avoir reçu l’ordre de diriger une attaque qui doit entrainer les plus grands sacrifices – le mien en particulier. Je la confie Ă  un officier du 232Ăšme, le lieutenant Ruez, qui vous la fera parvenir, quand mon sacrifice aura Ă©tĂ© accompli. Je t’offre volontier [ma vie] Ă  la France, en vue de la grandeur de laquelle j’ai toujours travaillĂ© et vĂ©cu. Je partirai en ChrĂ©tien, aprĂšs avoir accompli mes devoirs religieux. Ceci sera pour votre Ăąme si chrĂ©tienne la meilleure des consolations pendant notre sĂ©paration momentanĂ©e; ce sera un exemple pour nos chers enfants. En vous quittant ainsi, je vous laisserai, je l’espĂšre, un souvenir qui vous soutiendra dans la vie. Soyez assurĂ©e que je vous aime comme je vous ai toujours aimĂ©e et que j’emporte dans le cƓur notre image chĂ©rie, ainsi que celles de mes quatre enfants, dans l’ñme desquels vous me ferez revivre. Le temps nous manque pour adresser un dernier adieu Ă  ma bonne et vĂ©nĂ©rĂ©e mĂšre, je vous prie de lui annoncer ma mort au Champ d’Honneur. Venant de vous qu’elle affectionne particuliĂšrement, ce coup lui sera moins rude. Dites-lui que son Ăąme a forgĂ© la mienne et que je l’embrasse du fond de mon cƓur, ainsi que mon pĂšre qui fut mon modĂšle. Je n’oublie aucun des nĂŽtres dans ma derniĂšre vision de la Vie. Mon baiser le plus affectueux Ă  mes chers petits Pierre, Louis, Anne et Charlotte; Ă  vous mon plus tendre adieu et au Revoir ! Votre Paul SixĂ©lĂšves volontaires, de 4Ăšme et de 3Ăšme - Tybalt, Robin, Sarah, Lisa, Marie, ChloĂ© -du club "MĂ©moires", ont joliment lu Ă  haute voix cinq lettres Ă©mouvantes de 1915 et de 1916, celles du jeune PAULET, un soldat qui Ă©crivait Ă  sa "chĂšre petite femme" demeurant Ă  Vichy Lettres d’un poilu de CouffĂ© souvenir de la guerre 14-18 Seules quelques familles ont eut la chance de retrouver les lettres que leur aĂŻeul envoyait du front. Dans ces lettres se trouvent toute la vie et les pensĂ©es qu’un poilu avait dans les tranchĂ©es. L’écriture Ă©tait pour eux un rĂ©confort, je suis content que tu m’écris c’est la seule consolation » lettre du 1er mars 1915, cela leur permettait de garder contact avec leur famille et d’avoir des nouvelles autres que celles du front. Louis fut l’un de ces soldats perdu dans la multitude de ceux qui survivaient sur le champ de bataille. Louis a 33 ans quand la guerre Ă©clate en 1914. Il est originaire de CouffĂ©, une petite commune de Loire Atlantique, non loin d’Ancenis. Il y habite avec sa femme Louise et ses enfants Louis et Marie-Louise. Le 14 novembre 1902, ce jeune homme de 20 ans, encore cĂ©libataire, quitte ses parents pour aller faire son service militaire au sein du 28Ăšme RĂ©giment d’Artillerie de Rennes comme 2Ăšme canonnier servant soldat affectĂ© Ă  une piĂšce d’artillerie. Il y restera un an avant d’ĂȘtre dĂ©mobilisĂ© et de retourner Ă  CouffĂ©. Le CET des pluches les Ă©plucheurs de patates Ă  l’armĂ©e, collection privĂ©e Quelques annĂ©es plus tard, en 1910, il Ă©pousa Louise dont il aura 2 enfants, Louis en 1911 et Marie Louise en 1913. Presqu’un an aprĂšs la naissance de sa fille la guerre Ă©clata et il fut appelĂ© sous les drapeaux comme des millions d’autres hommes qu’ils soient français, britanniques, allemands
 quand il reviendra ses enfants auront bien grandi. ____________________________________________________________ La guerre est dĂ©clarĂ©e Le 28 juin 1914 l’archiduc François Ferdinand, hĂ©ritier du trĂŽne d’Autriche-Hongrie, est assassinĂ© avec sa femme Ă  Sarajevo. Cet Ă©vĂ©nement dĂ©clenchera, le 3 aoĂ»t 1914, un conflit mondial qui durera 5 ans opposant deux camps, la Triple Entente France, Royaume-Uni, Russie et la Triple Alliance Allemagne, Empire austro-hongrois, Italie. DĂ©clarations de guerre en 1914 L'Autriche Ă  la Serbie le 28 juillet, Ă  la Russie le 5 aoĂ»t. L'Allemagne Ă  la Russie le 1er aoĂ»t, Ă  la France le 3 aoĂ»t, Ă  la Belgique le 4 aoĂ»t. Le Royaume-Uni Ă  l'Allemagne, le 4 aoĂ»t, Ă  l'Autriche le 13 aoĂ»t. Le Japon Ă  l'Allemagne le 23 aoĂ»t. La France et le Royaume-Uni Ă  la Turquie le 3 novembre. ____________________________________________________________ Le 1er aoĂ»t 1914, l’ordre de mobilisation est donnĂ©e en France, Louis reçoit le sien, ainsi il part laissant femme et enfants comme des millions d’autres. Il part muni de son livret militaire dans lequel se trouvait son fascicule de mobilisation. C'est grĂące Ă  ce document de 4 pages que chaque homme savait exactement quoi faire une fois la mobilisation dĂ©crĂ©tĂ©e. Il existait 5 couleurs de fascicule suivant le mode de transport ou le type d’affectation, Louis, prenant le chemin de fer dut en recevoir un rose. L’acheminement des soldats vers leur base de cantonnement se fit par le biais du chemin de fer ou Ă  pied, millions de rĂ©servistes vont dire adieu Ă  leur famille ne sachant quand ils les reverront. Ils partent avec le sentiment d’avoir Ă  dĂ©fendre leur pays et que la guerre sera courte. Le consentement de la population rĂ©pond Ă  la menace qui pĂšse sur la patrie, sur le sol français et sur les familles. Dans une armĂ©e composĂ©e de jeunes soldats et d’un grand nombre d'hommes mariĂ©s et pĂšres de famille, la dĂ©fense et la protection des siens », revĂȘtent une importance capitale. Archives nationales française Louis est d’abord incorporĂ© Ă  l’artillerie divisionnaire puis au 2Ăšme RĂ©giment d’Artillerie Coloniale 2Ăšme RAC et convoquĂ© le 4 aoĂ»t Ă  Brest, notamment au fort de l’Ile Longue d’oĂč il Ă©crit Ă  Louise. Il y dĂ©crit les nombreux militaires qui sont cantonnĂ©s Ă  Brest et qu’il voit les navires cuirassers, les contre-torpilleurs, les torpilleurs, les bateaux hĂŽpitalles ». Certains soldats n’ont pu se rĂ©soudre Ă  abandonner leur famille, un sergent d’infanterie qui est avec nous il a amenĂ© sa femme et ses deux enfants », un autre qui venait avec un enfant de 10 mois dans ses bras qu’il a remis a l’hĂŽpital et il a laissĂ© sa femme morte Ă  la maison » l’on en voit de toutes les couleurs, chacun raconte ses misĂšres » lettre du 22 juillet 1914. ____________________________________________________________ Le Port de Brest Pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, le port de Brest, loin du front, voit dĂ©barquer de nombreuses troupes Ă©trangĂšres russes, portugaises, amĂ©ricaines
 qui rejoignent les lieux de combats. Le pays de Brest accueille les premiĂšres bases aĂ©ronavales avec les dĂ©buts de l'aviation militaire. Troupes britanniques 1914 Troupes portugaises 1917 L’Ile Longue Elle se situe dans la rade de Brest sur la commune du Crozon et accueillera Ă  partir d’octobre 1914 un camp de prisonniers. Y seront enfermĂ©s essentiellement des intellectuels et artistes allemands, autrichiens, hongrois, alsaciens et lorrains. Les derniers prisonniers partiront en dĂ©cembre 1919. Construction du camp sur l’ile 1914 ____________________________________________________________ Au cours de son sĂ©jour Ă  Brest, Louis passe probablement de l’artillerie divisionnaire Ă  la 22Ăšme Batterie d’artillerie Ă  pied du 2Ăšme RAC mais cela ne reste qu’une hypothĂšse toute fois les dates de garnison correspondent. Il restera en cantonnement dans la ville jusqu’au 27 aoĂ»t 1914 oĂč il est dirigĂ© vers le Havre, autre grand port en France qui verra dĂ©barquer les troupes alliĂ©es afin d’alimenter le front en hommes, je te disais qu’on en voit du monde, toujours ils arrivent des anglais, nous travaillons avec les amĂ©ricains ils sont aprĂšs leurs autos. » Lettre du 1er septembre 1914. Il y restera jusqu’au 1er juin 1915, date Ă  laquelle il partira pour le front. Durant toute la durĂ©e qu’il est au Havre il Ă©crit quotidiennement ou presque Ă  sa femme afin de lui dĂ©peindre ses journĂ©es Ă  l’arriĂšre du front. Durant son sĂ©jour au Havre il ne semble pas passer son temps Ă  nettoyer les autos » il travaille dans les champs et sur des chantiers et oui il faut bien remplacer tous ceux qui sont partis se battre et donc les fermes avoisinant la ville font la demande de soldats pour les aider. De plus il faut aussi travailler la terre pour pouvoir nourrir l’armĂ©e aujourd’hui arrivant de notre chantier je t’envoie cette carte pour te dire que le travail est assez plaisant, l’on trouve le temps moins long qu’à la ferme oĂč nous Ă©tions ». Lettre du 1er septembre 1914. Pour le travail qu’il effectua Ă  la ferme le patron nous a dit qu’il nous donnerai 30 sous par jour c’est mieux que de gagner 1 sous » lettre du 30 mars 1915 Le peu d’argent qu’il gagne lui sert pour ses frais courants ce qui Ă©vite Ă  Louise de lui en envoyer. En plus d’accueillir les troupes fraiches, la ville devient un grand hĂŽpital pour les blessĂ©s qui ne cessent d’arriver. Les Ă©coles au Havre et aux alentours, Rouen et bien d’autres villes les plus rapprochĂ©s des opĂ©rations vont ĂȘtre Ă©vacuĂ©s pour ĂȘtre transformer en hĂŽpital. Le GĂ©nĂ©ral Joffre demande cent milles lits de prĂȘts pour le 15 mars pour recevoir les blessĂ©s probables qu’il s’attend avoir, fort coup ça va ĂȘtre terrible pour qu’il s’attend Ă  cent mille blessĂ©s il faut compter autant de morts que de familles en deuil. Quand on y pense ça donne Ă  rĂ©flĂ©chir, ceux qui vont se trouver en premiĂšre ligne vont prendre quelque chose. On veut soit disant prendre l’offensive, ça veut dire les dĂ©loger de leur tranchĂ©es, je suis encore heureux d’ĂȘtre dans ce rĂ©giment
 » Lettre du 1er mars 1915. Les hommes qui reviendront chez eux ne le seront pas toujours indemne, nombreux seront ceux qui reviendront mutilĂ©s. Dans sa lettre du 10 mai 1915 il parle du frĂšre d’un de ses camarades qui avait deux jambes de coupĂ©s et tu crois que ce n’est pas trop triste vaudrait mieux la mort ce ne serait pas plus triste et combien d’autre, partout c’est la misĂšre chacun en a sa part. L’autre jour on en a dĂ©corĂ© un qui avait un bras et une jambe couper et un Ɠil d’arracher
 » En plus d’accueillir des hommes, le port voit arriver du matĂ©riel notamment venus d’AmĂ©rique, nous travaillons toujours Ă  nos autos, il en vient tous les jours d’AmĂ©rique. »Lettre du 29 dĂ©cembre 1914 Source privĂ©e Le temps oĂč Louis travaillait dans les champs prĂȘt du Havre est dĂ©sormais rĂ©volu, le 1er juin 1915 il est affectĂ© Ă  l’armĂ©e active et part donc pour le front. Sa batterie est dirigĂ©e en cantonnement vers Belfort, Ă  30km de la ligne de front. ____________________________________________________________ Belfort DĂšs le 3 aoĂ»t 1914, Belfort, situĂ© Ă  30km du front, est mis en Ă©tat de siĂšge et la ville passe donc sous le contrĂŽle de l’armĂ©e. DĂšs lors la population est Ă©vacuĂ©e de la ville Ă  l’exception de certains hommes. 20 Ă  25 000 personnes sont contraintes de partir, elles ne pourront revenir qu’à partir du 15 aoĂ»t 1915, Ă©poque Ă  laquelle Louis y est stationnĂ©. Évacuation de Belfort en 1914 Durant toute la guerre une garnison de 70 000 hommes environ vivront sur le dos de la population, l’armĂ©e rĂ©quisitionnant nourriture, chevaux, ferme, matĂ©riel
 De 1914 Ă  1915 se trouvera entre autre stationnĂ© Ă  Belfort des troupes de rĂ©serve ou en repos comme le 235Ăšme, 242Ăšme, 371Ăšme, 372Ăšme, 35Ăšme, 42Ăšme, 171Ăšme, et 172Ăšme RĂ©giment d’Infanterie, la 28Ăšme Brigade d’Infanterie, une partie du 2Ăšme RĂ©giment d’Artillerie dont la batterie de Louis et la 11Ăšme Dragons de la cavalerie. Étant juste Ă  l’arriĂšre des lignes, la ville, en plus de l’armĂ©e de cantonnement voit arriver de nombreux blessĂ©s qui seront en partie soignĂ©s sur place. Les soldats n’ont que peu de mĂ©dicaments pour se soigner sur place. Parmi ces blessĂ©s certains repartiront sur le front et d’autres plus gravement atteint seront Ă©vacuĂ©s vers des hĂŽpitaux. C’est ainsi que les rues seront envahies d’ambulances dĂ©chargeant et chargeant des blessĂ©s et faisant sans cesse des allers-retours entre le front et l’arriĂšre. Cette guerre sera une vĂ©ritable boucherie ». DĂšs le dĂ©but du conflit le nombre des blessĂ©s est impressionnant que l'on ne peut tous les soigner. Ils Ă©taient triĂ©s et les mĂ©decins s'occupaient d'abord de ceux qui pouvaient retourner au combat avant de prendre en charge les blessĂ©s plus important. Les mutilĂ©s furent nombreux, on les surnomma les gueules cassĂ©es » l'usage d'armes comme les shrapnels obus Ă  balles ou les obus Ă  haut pouvoir explosif provoqua des dĂ©gĂąts considĂ©rables sur les corps humains. Jamais, comme pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, les hommes revenus vivants n'ont Ă©tĂ© aussi abĂźmĂ©s. À leur retour chez eux, il leur a fallu affronter le regard des civils. Les gueules cassĂ©es ont le plus souvent Ă©tĂ© des objets de dĂ©goĂ»t, malgrĂ© les premiers progrĂšs de la chirurgie rĂ©paratrice. En plus des mĂ©decins il y avait de nombreuses infirmiĂšres, religieuses ou civils, qui prenaient soin des malades ou qui accompagnaient les derniers moments de vie d’un soldat. La dĂ©lĂ©gation des Gueules cassĂ©es Ă  Versailles, le 28 juin 1919 Historial de la Grande Guerre de PĂ©ronne Le personnel infirmier de l'hĂŽpital auxiliaire n°105 de Belfort Coll. MusĂ©e du service de santĂ© des armĂ©es, DR. HĂŽpital français 1914-1918 NĂ©cessaire mĂ©dical d’un soldat NĂ©cessaire mĂ©dical d’un soldat ____________________________________________________________ À la diffĂ©rence du Havre, Ă  Belfort Louis ne travaille pas dans une ferme, l’ambiance Ă  changer il doit dĂ©sormais s’entrainer pour le combat, Ă  tous moments il peut ĂȘtre envoyĂ© se battre. Alors tous les jours l’on fait la manƓuvre de canons de toutes les sortes. Il y en a de 10 sortes, ce n’est pas facile de se rappeler de tout ça. » lettre du 29 juillet 1915 nous travaillons de demi Ă  demi, les soirs la moitiĂ© d’entre nous un soir et l’autre le soir d’aprĂšs jusqu’à temps que tout le matĂ©riel soit arrivĂ©, c’est bien du travail que de faire une guerre comme ça. La journĂ©e a Ă©tĂ© assez calme, aujourd’hui les avions nous ont pas beaucoup dĂ©ranger. Hier soir il y a un avion français qui a partie faire sa visite sur les lignes allemandes. L’on le voyait faire sa manƓuvre, quand ils l’on aperçut les pruneaux ne manquant pas alentours de lui mais il n’avait pas peur. L’on le voyait encadrĂ© dans les coups de canons mais pour se moquer d’eux il faisait des tours et demi tour comme pour le dire tirer toujours vous ne me tenez pas malgrĂ© la vive cannonade. Il a fait son parcours et il n’a rien attrappĂ© , c’est assez difficile a attrappĂ©, on dit que celui lĂ  c’est un aviateur trĂšs calé  » lettre du 13 aoĂ»t 1915 Ce que Louis dĂ©crit Ă  sa femme sont les dĂ©but de l’aviation dans la guerre, il se peut que les exploits de cet aviateur soient ceux d’un pilote cĂ©lĂšbre stationnĂ© Ă  la mĂȘme pĂ©riode Ă  Belfort, Adolphe PĂ©goud qui sera tuĂ© lors d’un duel aĂ©rien au dessus de Petit Croix le 31 aoĂ»t 1915 soit juste quelques semaines aprĂšs cette lettre. Au dĂ©but utilisĂ© pour des missions de reconnaissance les avions furent rapidement utilisĂ©s pour bombarder et pour les duels aĂ©riens. Si avant la guerre ils n’étaient pas encore au point pour le combat, les avancĂ©s durant ses 5 ans seront trĂšs rapides au point d’en faire un atout indispensable Ă  la fin de la guerre. Artillerie en 1914-1918 Canon de 75 ModĂšle 1897 Canon de 120 L ModĂšle 1878 Canon de 138 mm ModĂšle 1910 Obusier court de 155 mm Ă  tir rapide Rimailho » Canon de 155mm GPF Canon de 155 C modĂšle 1917 Schneider Canon de 155 L ModĂšle 1877 Canon de 240 ModĂšle 1884 Mortier de 220 ModĂšle 1880 Mortier de 270 ModĂšle 1885 À partir du mois de septembre plus aucune mention du lieu oĂč Louis se trouve n’apparait sur ses lettres, il semblerait qu’à partir de cette pĂ©riode il ait rejoint, avec sa batterie, la rĂ©gion de Pontavert dans l’Aisne. À prĂ©sent l’on va en marche tous les jours. Tous les matins de 6h Ă  1h et l’aprĂšs-midi on nous emplois Ă  faire des corvĂ©es des revus dans une maniĂšre on n’est guĂšre plus tranquille qu’au front mais on est tout de mĂȘme mieux. » lettre du 23 octobre 1915 Cela ne fait qu’un an que les hommes sont partis de chez eux et leur moral n’est pas des plus heureux mentionne quelques fois Louis. Quand donc que le beau jour de la paix arrivera. Je t’assure que ce jour est rĂ©clamer souvent car on commence Ă  en avoir assez de ce triste mĂ©tier. » lettre du 23 octobre 1915 D’autres ont peur de devoir partir se battre Pierre il me dit qu’il a la frousse de partir au front » lettre du 29 dĂ©cembre 1914. Ces hommes qui doivent partir se battre savent parfaitement que le champ de bataille est un lieu oĂč ils risquent, dans le meilleur des cas, de revenir blessĂ© voir mĂȘme mutilĂ© pour certain et dans le pire des cas ils y mourront. Certain tenteront mĂȘme de dĂ©serter, quand ils seront rattrapĂ©s ils seront jugĂ©s soit Ă  une peine de prison soit Ă  servir d’exemple et ĂȘtre fusillĂ©, on parle alors des fusillĂ©s pour l’exemple ». Dans bien des cas ces soldats ne seront coupables que d’avoir eu peur de mourir sur le champ de bataille. Aujourd’hui il en a Ă©tĂ© condamnĂ© un pour 5 ans, il avait dĂ©sertĂ©. Il est de notre batterie et en dĂ©sertant il s’est fait arrĂȘter par une sentinelle a peut ĂȘtre 4km d’oĂč nous sommes. Il lui on demandĂ© le mot et il cherchait Ă  se sauver la sentinelle a tirĂ© dessus, la balle l’a attrapĂ© dans le dos, il s’est baissĂ© au coup et la balle lui a frangĂ© les reins, sa veste et sa chemise, il n’y au que la peau de frangĂ©e
 On nous a lu sa condamnation, il y avait 4 batteries en armes et lui Ă  passer devant nous pour montrer l’exemple, on en voit de toutes les maniĂšres, ensuite les gendarmes l’ont pris et l’ont emmenĂ© oĂč je n’en sais rien, il n’y a pas Ă  faire le rebelle. » lettre du 10 juin 1916 Au total se sera 953 soldats français qui seront fusillĂ©s entre 1914 et 1918, dont 639 pour dĂ©sobĂ©issance militaire, 140 pour des faits de droit commun, 127 pour espionnage et 47 pour motifs inconnus. Le Monde, 27 octobre 2014, "Le nombre des fusillĂ©s de la Grande Guerre est revu Ă  la hausse" Poilus, collection privĂ©e En ce dĂ©but 1916 le front ne bouge pas dans le coin oĂč se trouve Louis l’on est toujours au mĂȘme point ça n’avance ni ça recule. Je ne comprends rien dans une guerre comme ça, aussi avec des fortifications comme l’on fait ce n’est pas facile des 2 cotĂ©s de bouger de place. » lettre du 4 janvier 1916. Le temps est long pour les soldats vivant dans les tranchĂ©s, nous faisons toujours le mĂȘme travail » lettre du 13 janvier 1916. Afin de passer le temps ces hommes fabriquent divers objets avec ce qu’ils ont sous la main du bois, des cartouches d’artillerie
 Parmi les objets que Louis fabriquera on aura des boutons en plomb qui devaient manquer Ă  ses vĂȘtements, une bague pour sa femme ou encore 2 croix qu’il enverra Ă  sa femme pour ses enfants. Je t’envoie un petit colis ou sont les petites croix. Elles sont dans une petite boite d’allumette et j’ai mis un journal a les enveloppĂ©es et j’ai cousu ça. Il y en a une qui est un peu plus grande que l’autre tu la donneras Ă  Louis. Je les ai percĂ©e tu pourras leur mettre une petite chaine si tu en trouve. J’ai envi de te faire une autre bague car celles que tu as ne sont pas trĂšs belles. » lettre du 17 avril 1916 Boutons en plomb fabriquĂ©s par un poilu Croix fabriquĂ©es par un poilu en 1916 Le 6 mars 1916, Louis a changĂ© de lieu de cantonnement il est alors basĂ© dans une batterie sur le front. Je suis toujours a gardĂ© ma batterie, c’est toujours la mĂȘme chose
 Il tombe tous les jours un peu de neige, nous sommes encore pas trop mal dans notre souterrain, les rats ne manquent pas trop ils nous mangent tout. » lettre du 6 mars 1916 La vie dans les tranchĂ©es est dure et encore plus en hiver. En plus des rats qui mangeaient les maigres provisions des soldats s’ajoutait les poux, la faim, la boue qui s’infiltrait partout et l’odeur des cadavres que l’on n’avait pu enterrĂ©s. En juin le voilĂ  Ă  surveiller un bois mais la bataille fait rage, dĂ©fense de quitter le bois » lettre du 1er juin 1916, il fait de longue garde afin de surveiller l’ennemi. Toute fois au vue de ce qu’il Ă©crit il ne doit pas se trouver au cƓur de la bataille. Au cours de ce mois il est affectĂ© Ă  la construction de batteries qui ne servent parfois que 3 ou 4 jours » et qui peuvent atteindre plus de 200m pour 8 piĂšces d’artillerie et d’un souterrain Ă  3m en terre de profondeur, il y en a du travail Ă  creuser et ce boyau fait 20m de long, nous en avons 4 ou 5 Ă  faire comme ça et l’on peut en faire 2 Ă  3m par jour
 » lettre du 19 juin 1916. Construction d'une batterie les rondins sont placĂ©s dessus et dessous dans l'ondulation des tĂŽles pour une meilleure protection [photographie de presse] / Agence Meurisse, BNF Durant l’hiver 1916-1917 le temps est froid, humide et pluvieux, les soldats ont de la boue jusqu’aux genoux
 nous ne ressemblons qu’à de la boue » lettre du 24 fĂ©vrier 1917, le matĂ©riel s’enlise et parfois ils en perdent lors de leur dĂ©placement, la pluie et la neige rendant les routes et chemins impraticables. La neige tombĂ©e durant cet hiver lĂ  bloquera jusqu’à l’utilisation du matĂ©riel hier matin nos piĂšces ne paraissaient plus dans la neige car le vent l’avait emportĂ©e dans les trous et tout Ă©tait plein
 » lettre du 9 mars 1917 Sans parler du brouillard qui empĂȘche la visibilitĂ© on ne voyait rien seulement Ă  500m devant soi » lettre du 9 mars 1917 D’ici la fin de la guerre Louis changera probablement de lieu et construira certainement encore des batteries. Durant tout le conflit Louis aura la chance, dans la majoritĂ© des cas, d’ĂȘtre envoyĂ© dans des zones de combats plus ou moins calme ou Ă  l’arriĂšre de la premiĂšre ligne. Son mĂ©tier semblait consister pour une grande partie Ă  creuser des batteries et des souterrains. Contrairement Ă  d’autre il aura la chance de revenir vivant de cet enfer, sans blessure mais non sans un certain traumatisme des horreurs qu’il aura pu voir pendant ces 5 annĂ©es de guerre. ____________________________________________________________ Enfin la guerre est finie Le 11 novembre 1918 la guerre prend fin, l’armistice est enfin signĂ©e. Les combats cesseront Ă  11h et pourtant des hommes continus Ă  mourir sur le champ de bataille ou dans les hĂŽpitaux, on estime Ă  environ 500 000 le nombre de soldats morts aprĂšs la guerre des suites de blessures ou de maladie. Au cours de ce conflit plus de 9 millions d’hommes, femmes et enfants mourront sans distinction de nationalitĂ©, de sexe ou d’ñge soit, en autre, million de français, million d’allemands, 850 000 anglais, 114 000 amĂ©ricains, million de russes et million d’autrichiens et hongrois
 En plus des morts, en Europe, au lendemain de la guerre, on compte environ 6,5 millions d’invalides, dont prĂšs de 300 000 mutilĂ©s Ă  100 % aveugles, amputĂ©s d'une ou des deux jambes, des bras, et blessĂ©s de la face et/ou du crĂąne. L'emploi massif des tirs d'artillerie, des bombes, des grenades, associĂ© au phĂ©nomĂšne des tranchĂ©es oĂč la tĂȘte se trouve souvent la partie du corps la plus exposĂ©e ont multipliĂ© le nombre des blessĂ©s de la face et explique la gravitĂ© des blessures. Les progrĂšs de l'asepsie et les balbutiements de la chirurgie rĂ©paratrice permettront de maintenir en vie des blessĂ©s qui n'avaient aucune chance de survivre lors des conflits du 19Ăšme siĂšcle. ____________________________________________________________ Enfin le 15 fĂ©vrier 1919 Louis est mis en congĂ© illimitĂ© de dĂ©mobilisation et rattachĂ© comme 3Ăšme Ă©chelon au n°44 dĂ©pĂŽt dĂ©mobilisateur de la 51Ăšme artillerie. N’étant pas libĂ©rĂ© de l’armĂ©e il est affectĂ© au 1er RĂ©giment d’Artillerie Coloniale le 10 aoĂ»t 1921 puis au 111Ăšme RĂ©giment d’Artillerie Coloniale le 1er mars 1924. Il faudra attendre le 10 novembre 1930 pour qu’il soit libĂ©rĂ© de l’armĂ©e et rendu entiĂšrement Ă  la vie civile. ____________________________________________________________ Le 2Ăšme RĂ©giment d’Artillerie Coloniale 22Ăšme Batterie Ă  pied - Du 6 au 28 aoĂ»t 1914 Brest - Du 28 aoĂ»t 1914 au 12 juin 1915 Havre - Du 14 juin 1915 au 17 aoĂ»t 1915 Belfort - Du 20 septembre 1915 au 23 fĂ©vrier 1916 L’Aisne, rĂ©gion de Pontavert puis du Bois de Beaumarais - Du 25 fĂ©vrier au 29 juillet 1916 Verdun - Du 29 juillet au 30 dĂ©cembre 1916 dĂ©pĂŽt d’artillerie lourde Ă  Lempire au Bois - Du 5 au 14 janvier 1917 Chapelle de Cormigny - Du 17 janvier au 19 avril 1917 Soissons - Du 20 avril au 24 novembre 1917 Ailette - Le 23 octobre 1917 attaque de Malmaison - Le 21 dĂ©cembre 1917 Coucy le ChĂąteau - Du 21 dĂ©cembre 1917 au 27 fĂ©vrier 1918 le Chemin des Dames - Du 10 juin au 31 juillet 1918 2Ăšme bataille de la Marne - Du 31 juillet au 11 novembre 1918 Bar sur Seine ____________________________________________________________ Tout au long de la guerre Louis ne cessera de prendre des nouvelles de sa famille et d’écrire Ă  sa femme comme Ă  sa mĂšre, son frĂšre, son oncle ou des compagnons Ă©parpillĂ©s sur la ligne de front. Pourtant toutes ses lettres n’arriveront pas Ă  leur destinataire soit parce qu’elles se perdront et d’autres seront confisquĂ©es par la censure tu me dis que tu ne les reçois pas toutes. Je t’ai pourtant Ă©cris le 8 et le 9 puisque je t’écris tous les jours mais il ne faut pas mettre grand-chose pour qu’elles n’aillent pas » lettre du 23 octobre 1915. Dans ses nombreuses lettres on lit toute l’inquiĂ©tude qu’il a pour sa famille, du travail dure que sa femme doit avoir aux champs, il semble se sentir coupable de ne pas ĂȘtre lĂ  pour l’aider. tu me diras si les petits ont bon appĂ©tit et toi tu ne doit pas manquer de mal de tĂšte avec tout ça mais soit tranquille Ă  mon sujet car je suis trĂšs bien pour le moment. » lettre du 19 juillet 1915 Il sait que les hommes et les domestiques sont devenus moins nombreux, dans une lettre du 29 dĂ©cembre 1914 il lui dit il ne faut pas trop le maltraiter, au contraire lui donner courage sar s’il nous laissait en plant que ferais tu. Tu sais que les domestiques sont rares
 ». Parrain va ĂȘtre bien embĂȘtĂ© s’il n’a point de valet, il ne doit guĂšre en avoir Ă  gagĂ© dans le pays » lettre du 13 janvier 1916. Depuis le dĂ©but des hostilitĂ©s l’arriĂšre s’est organisĂ© pour soutenir au mieux les hommes partis se battre. Les femmes ont du remplacer les hommes dans bien des domaines comme les usines, les fermes, les commerces, l’administration
 il faut bien ramener de l’argent pour nourrir la famille. Quand les hommes rentreront elles abandonneront leur libertĂ© pour retourner Ă  leur vie de femme au foyer comme si la guerre n’avait jamais existĂ©. Femmes travaillant dans une industrie de munitions durant la premiĂšre guerre mondiale, MusĂ©e ImpĂ©rial de la Guerre, Londres Il n’a, comme bien d’autres, que les photos pour se souvenir d’eux et supporter cette guerre. Hier soir j’ai reçu tes photographies, ça m’a fait quelque chose quand je vous vois, faut pourtant pas compter se voir tout de suite car malheureusement cette guerre n’est pas fini Ă  voir tout ça. » lettre du 30 mars 1915 Il n’y a seulement pas une minute dans le jour que je ne songe pas Ă  vous tous. » lettre du 29 mai 1916 Les quelques photos qu’ils emmĂšnent ou que leur famille leur envoie sont un moyen de ne pas oublier leur visage. Les hommes qui partent ne laissant derriĂšre eux personne Ă  qui Ă©crire ou ceux coupĂ©s de tous liens avec leurs proches pour divers raisons pourront trouver en la personne de la marraine de guerre quelqu’un Ă  qui Ă©crire et se confier. Ces femmes leur apporteront un grand soutien, elles pourront mĂȘme leur envoyer des colis et Ă  partir de 1916 les recevoir en permission, de ces Ă©changes naitront de vrai liens affectifs dont certains se solderont par un mariage aprĂšs la guerre. Afin de rassurer Louise il prĂ©cisera souvent qu’il est en bonne santĂ© », qu’il ne l’oubliera jamais et qu’il l’a dĂ©sire ». Mais toutes les familles ne reçoivent pas forcĂ©ment des nouvelles rĂ©guliĂšres, certaines sont des semaines voir des mois sans nouvelles et un jour une lettre arrive de nouveau mais dans d’autres cas c’est un acte de dĂ©cĂšs que les familles reçoivent. Il y a un frĂšre de un de mes camarades qui a Ă©tĂ© 3 mois sans Ă©crire, il le croyait aussi eux mort et il a Ă©crit l’autre jour, il y en a plusieurs comme ça
 » lettre du 30 mars 1915 La mĂšre de Louis est sans nouvelles de son autre fils Pierre, elle doit ĂȘtre bien en chagrin
 mais faut pas se dĂ©sespĂ©rer avant de voir peut ĂȘtre qu’il est prisonnier ou qu’il ne peut pas Ă©crire, il y en a bien d’autre que sont plus longtemps sans nouvelles et qui en reçoivent
 » lettre du 31 mars 2015 Mais Pierre ne reviendra pas du front il sera tuĂ© en mars 1915 Ă  Mesnil les Hurlus Ă  l’ñge de 27 ans. Pour les soldats le temps se fait long, leur famille leur manque tous les jours et les permissions sont rares. Louis n’en aura pas beaucoup durant les 4 ans qu’il sera parti, il en parle rĂ©guliĂšrement dans ses lettres. Si j’avais eu seulement 4 jours de permission j’aurais pu en couper un peu. Je ne suis pas prĂȘt d’y aller 
 mais on dit que les premiers vont partir mercredi prochain 4 aoĂ»t, il doit en partir 3 tous les jours ça n’ira pas vite sur 300 qu’on est dans la batterie
 Voila un an qu’on a pas vu sa chĂšre petite famille sa nous semble un peu trop long » lettre du 29 juillet 1915. Le 13 aoĂ»t 1915 il ne sait toujours pas quand viendra son tour pour une permission. Le 16 octobre 1915 ce n’est pas encore mon tour j’irai sans doute aussi moi mais quand je n’en sais rien
 ». Le 13 janvier 1916 voilĂ  bientĂŽt 18 mois » qu’il n’a pas vu sa famille. Enfin Ă  la fin fĂ©vrier ou dĂ©but mars 1916 il a eu sa permission, il a retrouvĂ© les siens mais pour peu de temps. A son retour il faudra attendre encore de nombreux mois pour revoir les siens. Les permissions sont rares et courtes, et les soldats qui retournent dans leur famille sont souvent dĂ©sagrĂ©ablement surpris Ă  l'arriĂšre, on ne connaĂźt rien de leur vie au front. Les poilus s'emportent contre les embusquĂ©s », les planquĂ©s » qui sont parvenus Ă  Ă©viter le combat par des intrigues. Je vois tout le monde s’habituer Ă  la guerre et il se moque pas mal de ceux qui y sont mais nous autres un ne s’y habitue pas si facilement que ça. Je voudrais bien voir ceux qui en mettent tant dans leurs poches y venir faire un tour, ils ne craneraient pas tant comme ils le font en ce moment. C’est ce que je m’étais apperçu un peu en permission sur les raisonnements de plusieurs qui n’ont aucun des leurs aux dangers, ils pensent en eux, la guerre peut durĂ©e pendant ce temps lĂ  l’on vend tout moitiĂ© plus cher qu’en temps de paix. » lettre du 6 mars 1916 quel chance tout de mĂȘme ceux qui sont restĂ©s ils ne pensent guĂšre aux autres
 » lettre du 23 octobre 1916 Tout au long de cette guerre les soldats français ne mangeront pas forcĂ©ment Ă  leur faim contrairement aux soldats britanniques mieux lotis de ce cotĂ©s lĂ . Tu me demandes si l’on est bien nourrit dans la ferme oĂč nous allons, il y a des jours pour ça il y a d’autres que c’est maigre un peu, beaucoup de beurre Ă  tous les repas et comme boissons de la boitte comme on fait chez nous, ça ne donne guĂšre de force le vin
 » lettre du 30 mars 1915 Grace aux colis que leur famille leur feront parvenir, les petites douceurs de leur rĂ©gions amĂ©lioreront leur quotidien. J’ai reçu ton colis
 il y avait du beurre et du pĂątĂ©, le beurre est encore bon mais le pĂątĂ© n’est pas fameux, il Ă©tait Ă  moitiĂ© perdu
Quand tu me renverras quelque chose, envoi moi du beurre c’est ça qui se conserve le mieux et qui fait le plus de bĂ©nĂ©fice et qu’on aime le mieux » lettre du 21 mars 1916. Les colis mettant plus ou moins longtemps Ă  venir certaines des denrĂ©es pĂ©rissables n’étaient plus comestibles une fois que Louis recevait ses colis. Louis tout au long de sa correspondance avec Louise lui rĂ©clamera du beurre car il semble cher sur le front j’en vois qui en achĂšte aux environs de 5fr la livre, il n’est pas bon marchĂ©. » lettre du 25 aoĂ»t 1916 Certains recevaient aussi des conserves ou des boites de biscuits et les colis Ă©taient parfois complĂ©tĂ©s de nĂ©cessaire de toilette ou de vĂȘtements comme des gilets de peau » et des chaussettes » lettre du 10 mai 1915 Sources divers Archives dĂ©partementales de Loire Atlantique Archives Nationales BibliothĂšque Nationale de France Tapuscrit École de l’Artillerie-transcription intĂ©grale- Franck MUNT AOR 66-2015- Historique du 2Ăšme RAC Correspondances de guerre d’un poilu entre sa femme et lui
Des tranchĂ©es, Henri Barbusse Ă©crit Ă  sa femme HĂ©lyionne. À quarante et un ans, l'Ă©crivain s'est engagĂ© comme simple soldat. C'est de lĂ  qu'il va Ă©crire Le Feu, prix Goncourt 1916. Ses Lettres retracent avec une infinie pudeur le quotidien des poilus. On approche aussi au plus prĂšs la crĂ©ation littĂ©raire, puisque Barbusse y tient le journal de la
Martin Vaillagou est nĂ© le 28 juillet 1875 dans le Quercy. Il a Ă©pousĂ© sa femme EugĂ©nie en 1900 et il est venu vivre avec elle Ă  Malakoff, prĂšs de Paris. LĂ , ils ont fondĂ© ensemble une entreprise de maçonnerie qui est devenue prospĂšre. Deux enfants sont nĂ©s Maurice en 1904, Raymond en 1909... Martin Ă©tait admirateur de JaurĂšs et poĂšte Ă  ses heures. MobilisĂ© comme ses quatre frĂšres, le soldat Vaillagou Ă©tĂ© tuĂ© avec seize autres hommes lors d'une embuscade au coeur d'un petit bois dans la rĂ©gion de Mourmelon, le 25 aoĂ»t 1915, un mois avant la mort de deux de ses frĂšres, tuĂ©s le mĂȘme jour et au mĂȘme endroit. Maurice, son fils aĂźnĂ© qui lui demandait de lui rapporter des balles ennemies et un casque de Prussien, a dĂ» travailler aprĂšs la mort de son pĂšre dans une entre­prise de produits chimiques. Il est mort d'une leucĂ©mie foudroyante en janvier 1918, trois ans aprĂšs son pĂšre. Il avait quatorze ans. Voici pour Maurice. Je vais exaucer les voeux Ă  Maurice dans la mesure du possible. D'abord pour les lignes de combat, je vais tra­cer un plan au dos de cette feuille que tu pourras suivre et expliquer Ă  maman, Ă  moins que maman comprenne mieux que Maurice. Pour les balles allemandes, je pour­rai le faire. J'en apporterai quand je reviendrai. Pour le casque de Prussien, cela n'est pas sĂ»r. Ce n'est pas main­tenant le moment d'aller les dĂ©coiffer. Il fait trop froid, ils pourraient attraper la grippe. Et puis, mon pauvre Maurice, il faut rĂ©flĂ©chir que les Prussiens sont comme nous. Vois-tu qu'un garçon prussien Ă©crive Ă  son pĂšre la mĂȘme chose que toi et qu'il lui demande un kĂ©pi de Français, et si ce papa prussien rapportait un kĂ©pi de Français Ă  son petit garçon et que ce kĂ©pi fut celui de ton papa ? Qu'est ce que tu en penses ? Tu conserveras ma lettre et tu la liras plys tard quand tu seras grand. Tu comprendras mieux. A la place du casque de Prussien, je vais t'envoyer Ă  toi, Ă  Raymond, maman peut les rece­voir aussi, des petites fleurs de primevĂšres que les petits enfants garçons et filles du pays oĂč je suis cueillaient autrefois et qui faisaient leur joie, et que moi, le grand enfant, j'ai cueilli cette annĂ©e dans leur jardin pour te les envoyer. Je ne les vole pas, elles se perdraient tout de mĂȘme. Je vous les envoie pour que vous pensiez un peu Ă  leur malheur de n'ĂȘtre plus dans leur maison. Je vois, je mets mĂȘme mes ustensiles de cuisine sur un petit dodo de ces petits enfants. Il y en a lĂ  deux, mĂȘme que je ne peux voir sans penser Ă  vous et les larmes aux yeux me disent que vous ĂȘtes tout de mĂȘme heureux par rap­port aux autres... Suippes Marne, le 26 aoĂ»t 1914 Vaillagou Martin Ă  ses deux fils Maurice et Raymond Mes chers petits, Du champ de dĂ©vastation oĂč nous sommes, je vous envoie ce bout de papier avec quelques lignes que vous ne pouvez encore comprendre. Lorsque je serai revenu, je vous en expliquerai la signification. Mais si le hasard voulait que nous ne puissions les voir ensemble, vous conserverez ce bout de papier comme une prĂ©cieuse relique; vous obĂ©irez et vous soulagerez de tous vos efforts votre maman pour qu'elle puisse vous Ă©lever et vous instruire jusqu'Ă  ce que vous puissiez vous instruire vous-mĂȘme pour comprendre ce que j'Ă©cris sur ce bout de papier. Vous travaillerez toujours Ă  faire l'impossible pour maintenir la paix et Ă©viter Ă  tout prix cette horrible chose qu'est la guerre. Ah ! la guerre quelle horreur!... villages incendiĂ©s, animaux pĂ©rissant dans les flammes. Etres humains dĂ©chiquetĂ©s par la mitraille tout cela est horrible. Jusqu'Ă  prĂ©sent les hommes n'ont appris qu'Ă  dĂ©truire ce qu'ils avaient créé et Ă  se dĂ©chirer mutuelle­ment. Travaillez, vous, mes enfants avec acharnement Ă  crĂ©er la prospĂ©ritĂ© et la fraternitĂ© de l'univers. Je compte sur vous et vous dis au revoir probablement sans tarder. Votre pĂšre qui du front de bataille vous embrasse avec effusion,
Desaides pour mener un projet d’écriture d’aprĂšs la lecture de lettres de poilus. Le projet ici est d’écrire une lettre : une lettre de poilu ou une lettre pour un poilu ! Le principe est celui d’un jeu de rĂŽle, chaque Ă©lĂšve va se voir attribuer une nouvelle identitĂ© : celle d’un poilu, ou celle d’un proche de poilu (frĂšre
Je voudrais bien que tu viennes aussi. Mais on dit que les permissions vont ĂȘtre supprimĂ©es Ă  nouveau donc ce n’est pas pour cette annĂ©e. Je n’y compte plus. Il y a de quoi devenir fou. Donc on ne peut ni vendre la marchandise avec profit ni en prendre pour des personnes qui ne sont pas de la sociĂ©tĂ©. Aujourd’hui on nous annonce que la ration de pain est diminuĂ©e de la moitiĂ© ; avec 150 gr de pain nous allons en avoir du courage pour travailler. Tu me dis que tu as la pluie C’est rudement embĂȘtant pour toi qui es dehors. Comme tu dois ĂȘtre au frais. Ça doit te raidir les membres. Quand donc que ça finira et que tu seras enfin tranquille. Et que tu pourras vivre comme nous. Les nouvelles d’aujourd’hui ne sont pas belles dĂ©cidĂ©ment qu’est ce que ça fera, je me le demande. Encore si ça faisait finir. Qu’au bout il y ait une fin. Je suis allĂ©e chercher des provisions Ă  la coopĂ©rative, ma mĂšre ne pouvait en revenir. J’ai pris un savon 30 sous le mĂȘme qu’ici 48. Des allumettes que l’on en trouve Ă  nulle part, Ă  mesure je prendrai ce que l’on aura besoin et ma foi sur le tout le bĂ©nĂ©fice sera bien grand. Quelle bonne idĂ©e de monter ça. Chez nous aussi le temps s’est assombri mais ça ne pleut pas, pourtant ça en aurait besoin. Ma mĂšre a sulfatĂ© ce matin, cette drogue l’a fatiguĂ©e. J’avais bien peur qu’elle soit malade.
Lamarraine envoie Ă  son poilu des lettres censĂ©es le distraire, elle y raconte son quotidien, ou l’encourage: elle les exhorte Ă  la bravoure et salue la dette Ă©ternelle de la population DissimulĂ©es dans un grenier, des lettres d’amour, rĂ©digĂ©es par un poilu de 14/18, ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es par hasard en Bretagne. C’est un tĂ©moignage inestimable ! Un petit bout d’histoire et une preuve que l’amour et l’humanitĂ© n’avaient pas totalement quittĂ© le cƓur des hommes, Ă  une Ă©poque oĂč le monde traversait pourtant l’une de ses pĂ©riodes les plus sombres. Des lettres d’amour, Ă©crites sur le front par un soldat breton mobilisĂ© pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es Ă  Redon, une commune bretonne situĂ©e en Ille-et-Vilaine. C’est en rĂ©novant le grenier de son nouvel appartement qu’un certain Maxime Le Roux a fait cette magnifique dĂ©couverte ! En pleins travaux dans les combles, ce dernier remarque en effet un paquet dissimulĂ© sous le toit et, gagnĂ© par la curiositĂ©, se dĂ©cide Ă  en examiner le contenu. Il y dĂ©couvre d’abord une premiĂšre lettre datĂ©e d’avril 1916, Ă©crite par le caporal Jean Chapron Ă  sa femme AurĂ©lie Guennec, l’amour de sa vie, qu’il surnomme affectueusement sa Lolote chĂ©rie ». IntriguĂ© et touchĂ© par la plume du poilu, Maxime continue son exploration et met la main sur toute une correspondance qui, malgrĂ© l’usure du temps, tĂ©moigne de l’amour que le soldat portait Ă  sa chĂšre et tendre, ainsi qu’à sa fille Yvette. Il s’aperçoit ainsi que Jean a Ă©crit une lettre par jour Ă  sa femme pendant les quatre annĂ©es du conflit avant, hĂ©las, de tomber au champ d’honneur en juillet 1918, quelques mois seulement avant la fin de la guerre, le 11 novembre. Conscient du trĂ©sor qu’il vient de retrouver, Maxime se met en tĂȘte de retrouver des Ă©ventuels descendants du couple, afin de leur remettre ces prĂ©cieux souvenirs de famille. Il dĂ©cide alors de publier une annonce dans un journal local et Ă  son grand Ă©tonnement, cela va porter ses fruits puisqu’un certain Yves Goujon va rapidement le contacter. Ce dernier n’est autre que le petit-fils du soldat disparu, qui ignorait tout de cette correspondance d’un autre temps. AprĂšs une brĂšve prise de contact, les deux hommes se sont rencontrĂ©s il y a quelques jours et Yves n’a pas pu cacher son Ă©motion en entrant dans la demeure qui l’a vu naĂźtre jadis et dans laquelle il n’avait plus mis les pieds depuis 50 ans. AprĂšs s'ĂȘtre imprĂ©gnĂ© des lieux, non sans une certaine nostalgie, il a reçu des mains de Maxime ces fameuses lettres qu'il gardera prĂ©cieusement comme des reliques. Une scĂšne trĂšs Ă©mouvante immortalisĂ©e par les camĂ©ras de nos confrĂšres de France 3. ConsidĂ©rĂ©e comme le premier conflit mondial, la Grande Guerre aura durĂ© 4 ans, 3 mois et 14 jours, entre le 28 juillet 1914 et le 11 novembre 1918. Par son intensitĂ© et son caractĂšre destructeur encore jamais vu, elle a profondĂ©ment marquĂ© les populations et entraĂźnĂ© des bouleversements gĂ©opolitiques majeurs, dont les ramifications ont en partie engendrĂ© la Seconde Guerre mondiale. Plus de 22 000 000 de personnes civils et militaires ont perdu la vie ou ont Ă©tĂ© portĂ©es disparues, lors de cette guerre abominable que beaucoup croyaient ĂȘtre la Der des der ». Mais c'Ă©tait sans compter sur l'histoire et la folie des hommes...
Enpleine guerre de 14, un garçon d'une dizaine d'années habite avec sa grand-mÚre dans un village situé à quelques kilomÚtres du front. De temps à autre, des poilus y sont envoyés en repos. Un jour, arrive Monsieur Jean, un sergent qui va devoir loger chez eux. C'est le début d'une belle amitié entre le garçon et le soldat. Une amitié qui changera à jamais la vie de

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Lettredu soldat Henry Lange Ă  son gĂ©nĂ©ral, 1917, citĂ© dans J.P. GuĂ©no, Y. Laplume, J. Pecnard, Paroles de poilus, Tallandier, 1998 La dure rĂ©alitĂ© dans les tranchĂ©es Notre tranchĂ©e a une longueur de 100 mĂštres. Elle est profonde d'un mĂštre et la terre a Ă©tĂ© jetĂ©e devant, si bien que l'on peut passer debout sans ĂȘtre vu. Elle est

Je n’ai pas l’habitude de parler de choses aussi tristes, mais rĂ©cemment j’ai Ă©coutĂ© en livre audio Un long dimanche de fiançailles ». Je n’avais vu que le film, qui avait fait un tabac lors de sa sortie en salle je n’avais pas rĂ©ellement accrochĂ© Ă  l’époque, mais dont l’ambiance et le fond du livres sont diffĂ©rents du le livre, on table beaucoup plus sur les correspondances entre soldats, les lettres de poilus, les lettres que Mathilde reçoit et envoie durant son enquĂȘte dans le but de retrouver son amoureux perdu Ă  Bingo CrĂ©puscule
 La lecture des acteurs sur un fond de violons assez tristes et des bruitages bien adaptĂ©s m’ont plongĂ© dans une rĂ©flexion profonde sur cette premiĂšre guerre mondiale. Lorsqu’on rĂ©flĂ©chit Ă  notre mode de vie actuel, comparĂ© Ă  celui des soldats dans les tranchĂ©es de la premiĂšre guerre mondiale, on ne peut qu’en ĂȘtre attristĂ©, affligĂ©s et plus guerre est atroce, ce genre de guerre encore me suis donc penchĂ©, nostalgique sur le coup, sur ce que pouvait ressentir un PAPA, un MARI, UN FRÈRE ou un FILS. Loin des siens au front, sa famille en retrait languissant son retour autant que Ă  quelques requĂȘtes sur Google, j’ai lu et Ă©coutĂ© des lettres de soldats, de poilus, des rĂ©cits envoyĂ©es aux leurs, du dĂ©but de la guerre jusqu’à la fin dans les tranchĂ©es, vivant dans des conditions de vies de plus en plus aux livres d’histoire, aux articles des journaux ou des blogs parlant de cette triste pĂ©riode, ces lettres et rĂ©cits de poilus donnent le ton, le vĂ©cu, les sentiments, le courage, l’hĂ©roĂŻsme, la naĂŻvetĂ© de certains, les appels Ă  l’aide ou encore le dĂ©sespoir des autres les mois passant, tout un panel de sentiments qui ont fait de ces soldats des lettres de poilus Ă  Ă©couter
En vidĂ©o, des tĂ©moignages de poilus sur leur vie passĂ©e dans les tranchĂ©esA lire des rĂ©cits de soldats, des lettres de poilus pendant la premiĂšre guerre mondialeDes lettres de poilus Ă  Ă©couter
> Une compilation de plusieurs lettres d’un pĂšre de famille envoyĂ© au front entre 1914 et 1915. Parti en guerre bardĂ© d’une humeur de champion, malaxĂ© par les propagandes anti-allemand dont le ton montre le dĂ©sespoir grandissant dans la vie des mois passĂ©s dans les tranchĂ©es, sous la pluie des obus et en compagnie des Plusieurs lettres Ă©parses du dĂ©but Ă  la fin de la premiĂšre guerre mondiale, tristes et prenantes de vĂ©ritĂ©, Ă  Ă©couter ! À sa Pauline par l’écrivain du Grand Meaulnes qui sera portĂ© disparu au combat en septembre 1914. Il n’avait pas encore 28 ans.> 25 dĂ©cembre 1914. Le froid, les tranchĂ©es et une conversation de NoĂ«l qui s’installe de part et d’autre de la ligne de feu.> RĂ©cit d’un soldat, 12 aoĂ»t 1914. Ma chĂ©rie, Je ne peux exprimer combien je pense Ă  toi. MalgrĂ© la longue distance qui nous sĂ©pare, j’ai le sentiment de ne faire qu’un avec toi ».En vidĂ©o, des tĂ©moignages de poilus sur leur vie passĂ©e dans les tranchĂ©esCela ne s’oublie pas, j’y pense encore par moment
 La nuit »A l’époque on Ă©tait jeune, on ne savait pas »J’ai perdu mes frĂšres, j’ai perdu mes cousins »A lire des rĂ©cits de soldats, des lettres de poilus pendant la premiĂšre guerre mondiale propos de l'auteur

DerniĂšre lettre d'un poilu Ă  sa femme Jeu 14 Juil 2016 - 14:54 par OĂ»tis » MOUSELAND - Au pays des souris Jeu 14 Juil 2016 - 7:30 par OĂ»tis » Contre le mĂ©tissage Lun 11 Juil 2016 - 14:07 par OĂ»tis » L'Occitanie, qu'es aquo? Dim 10 Juil 2016 - 7:54 par OĂ»tis » Une liste de PROSCRITS Dim 3 Juil 2016 - 11:17 par OĂ»tis Dans “La Grande Guerre 1914- 1918 tĂ©moignage de la vie quotidienne d’un poilu”, Michel Le Goff a compilĂ© les lettres d'HervĂ© Le Coz, de Plouvien, Ă  son Ă©pouse depuis le front. Par RĂ©daction CĂŽtĂ© Brest PubliĂ© le 5 Avr 21 Ă  1004 ©Dialogues.Vous pensiez avoir tout lu sur la PremiĂšre Guerre mondiale ? Michel Le Goff, membre de l’Agip Association guipavasienne pour l’identitĂ© et le patrimoine, va vous prouver le contraire avec cet ouvrage dont le titre complet est La Grande Guerre 1914- 1918 tĂ©moignage de la vie quotidienne d’un lettres d’HervĂ© Le CozCe livre de 700 pages compile les lettres qu’HervĂ© Le Coz, originaire de Plouvien, avait adressĂ©es depuis le front Ă  son Ă©pouse comme le dit Goulc’han Kervella dans la postface, ces missives forment un ensemble cohĂ©rent qui couvre toutes les annĂ©es de guerre et mĂȘme un peu aprĂšs». Elles constituent donc un document d’autant plus prĂ©cieux qu’il est excessivement rare qu’une famille de poilu ait conservĂ© une correspondance aussi notes historiques sur le conflit permettent de resituer les missives d’HervĂ© Le Coz dans leur pratiques Michel Le Goff, TĂ©moignage de la vie quotidienne d’un poilu, Ă©ditions Skolig al Louarn. Prix 15 article vous a Ă©tĂ© utile ? Sachez que vous pouvez suivre CĂŽtĂ© Brest dans l’espace Mon Actu . En un clic, aprĂšs inscription, vous y retrouverez toute l’actualitĂ© de vos villes et marques favorites.
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Lettrede poilus -sujet; Vos lettres de poilus; Stop motion; Bauhaus; De l'idée à l'oeuvre Light drawing ; Oeuvre à protocole; Je suis une machine (confinement) Vos productions en série; Les séries en photograpies; Les nouvelles aventures de Capt' America; 4e. Art urbain; Enveloppe souvenirs; Baskets; En mouvement; BD en mouvement; Frankenstein; Light

Moment d'Ă©motion et de recueillement vendredi matin, en face du monument aux Morts des Camoins 11e. RĂ©plique de la lettre de son arriĂšre-arriĂšre-grand-oncle en mains, Clara Drouhot lit les derniers mots de Jean Soulagnes, mort sur le front pendant la guerre de 14-18 et s'adressant le 27 mai 1915 Ă  son "seul ami" Jean Audiffen. "Vous ne refuserez pas le pĂ©nible service, en cas d'Ă©vĂ©nement grave, d'avertir ma famille et ma fiancĂ©e qu'avant de mourir, aprĂšs avoir donnĂ© ma vie au pays, mon Ăąme ne pense qu'Ă  eux", rĂ©cite du haut de ses 8 ans la jeune fille entourĂ©e de ses parents. PrĂ©monitoire lettre. Le 8 juin 1915, Jean Soulagnes est tuĂ© dans le nord de la France, sur le front de la Somme, Ă  HĂ©buterne. Pendant 103 ans, le nom de Jean Soulagnes ne sera plus il ressort des tranchĂ©es en 2018 Ă  la faveur d'une enquĂȘte des policiers de la BSU de la Division centre de Marseille. À la suite d'une sĂ©rie de cambriolage Ă  Marseille et dans sa pĂ©riphĂ©rie, une perquisition est menĂ©e au domicile d'un suspect dans le 5e arrondissement de la citĂ© phocĂ©enne. Ici et lĂ  des preuves des mĂ©faits sont trouvĂ©es. Au fond d'un sac en plastique, la lettre de Jean Soulagnes, pliĂ©e en quatre. Le major Laurent est chargĂ© de l'enquĂȘte. "Nous avons tout de suite compris qu'il s'agissait d'une piĂšce rare. D'une saisie diffĂ©rente", rembobine-t-il. Par chance, la lettre est en bon lecture empreint les enquĂȘteurs d'une Ă©motion rare. "À travers elle, on peut mesurer tout le dĂ©vouement des soldats", souligne avec solennitĂ© le directeur dĂ©partemental de la sĂ©curitĂ© publique, Jean-Marie Salanova. Cette trace de l'histoire de France, ce tĂ©moignage rare pourrait ne rester qu'une piĂšce Ă  conviction sous scellĂ© dans une enquĂȘte criminelle. En accord avec sa direction, la cellule communication de la DDSP dĂ©cide de pousser plus loin les enquĂȘte participativePas n'importe comment, pas par n'importe quel biais les citoyens du Net, les gĂ©nĂ©alogistes vont ĂȘtre mis Ă  contribution. Via les rĂ©seaux sociaux, les comptes Facebook et Twitter de la police nationale des Bouches-du-RhĂŽne, la lettre est publiĂ©e. Le message qui l'accompagne est important. Il invite quiconque Ă  donner des informations sur Jean Soulagnes dans le but de remettre la lettre Ă  ses quelques heures, les policiers obtiennent des milliers de rĂ©ponses. Beaucoup d'encouragements et surtout des Ă©lĂ©ments pertinents sur Jean Soulagnes recueillis entre autres par Marie-Louise Bicais lire ci-dessous, gĂ©nĂ©alogiste amateur sur Marseille. Premier rĂ©flexe, elle consulte les Archives dĂ©partementales et met au jour une sĂ©rie de documents retraçant la vie du soldat. Son acte de naissance et son acte de dĂ©cĂšs imprimĂ©s, avec les autres enquĂȘteurs derriĂšre leurs ordinateurs, elle trouve le nom des parents proches. Le nom de sa fiancĂ©e Marthe de Sorbiers remonte Ă©galement Ă  la surface. Les gĂ©nĂ©alogistes dĂ©couvriront qu'elle s'est mariĂ©e cinq ans aprĂšs la mort de Jean Soulagnes. "C'est la vie", commente avec Ă©motion Marie-Louise, pas au bout de ses remontant le fil des archives, elle met en Ă©vidence le nom de Drouhot. Sur diffĂ©rents sites de gĂ©nĂ©alogie, cette famille basĂ©e en CĂŽte d'Or a publiĂ© une partie de son arbre gĂ©nĂ©alogique. Suffisant pour que les enquĂȘteurs du Net fassent le lien avec Jean Soulagne. La cellule communication de la police nationale des Bouches-du-RhĂŽne se charge de certifier le lien de filiation. StĂ©phane Drouhot est l'arriĂšre-petit-neveu du soldat mort au moins de 48 heures et grĂące Ă  l'investissement de milliers de personnes, la lettre va pouvoir leur ĂȘtre remise. Plus de 103 ans aprĂšs, le rendez-vous fut donc donnĂ© dans l'une des salles de l'HĂŽtel de police de Marseille avant de se rendre devant le monument aux Morts des Camoins. Au milieu de la dizaine de noms rappelant le sacrifice de cette jeunesse française durant la PremiĂšre Guerre mondiale figure celui de Jean Soulagnes. En haut de la stĂšle du monument, un message "Aux enfants des Camoins morts pour la France". Le 1818 l'incroyable histoire de la lettre d'un poilu marseillais retrouvĂ©e 103 ans aprĂšs Marie-Louis Bicais, gĂ©nĂ©alogiste "La gĂ©nĂ©alogie est passionnante" Comment enquĂȘte un gĂ©nĂ©alogiste ?DĂ©jĂ  en Ă©tant curieux ! Pour trouver l'histoire de sa famille et la remonter. On procĂšde comme la police on trouve un petit bout de fil et on dĂ©roule. À partir d'un nom, on part Ă  la recherche de l'acte de naissance. On le trouve sur le site des archives dĂ©partementales. Il y a Ă©normĂ©ment d'archives en ligne dĂ©sormais, elles sont numĂ©risĂ©es. Sur l'acte de naissance, on a le nom des parents, etc. Avec les archives en ligne, c'est formidable car on peut tout faire depuis son fauteuil chez soi. Et une fois qu'on a le nom des parents, on va sur un site de gĂ©nĂ©alogie, on tape le nom et on regarde si quelque chose sort. Aujourd'hui, il y a deux sites importants de gĂ©nĂ©alogie GĂ©nĂ©anet et Philae. je recommande aux gens de mettre son arbre gĂ©nĂ©alogique. Car on met Ă  disposition des informations, ce qui fait qu'il suffit de taper un nom pour reconstituer des choses. C'est passionnant on ne s'en lasse pas. Ça fait 25 ans que je fais de la gĂ©nĂ©alogie. J'ai pu retracer l'histoire de ma famille jusqu'au XIIe siĂšcle. Comment avez-vous procĂ©dĂ© avec l'histoire du poilu ?Effectivement. On a trouvĂ© le nom Soulagnes dans un arbre gĂ©nĂ©alogique sur le Net. C'Ă©tait bien lui car c'Ă©tait les mĂȘmes parents sur l'acte de naissance. Il Ă©tait lĂ  avec ses frĂšres et soeurs. Il n'avait pas de descendance donc il fallait chercher s'il y a avait des traces de frĂšres et soeurs et on a trouvĂ© la trace de l'une de ses soeurs dans l'arbre de monsieur Drouhot. Tout le monde n'a pas son arbre gĂ©nĂ©alogique sur internet. L'avantage avec Monsieur Drouhot, c'est qu'il a eu la curiositĂ© de faire des recherches et de mettre son arbre sur internet, donc on trouve son arriĂšre-grand-mĂšre, etc. Mais si les autres frĂšres et soeurs de Jean Soulagnes ont eu une descendance mais que cette descendance n'a pas Ă©tĂ© curieuse pour faire la gĂ©nĂ©alogie, on ne connaĂźtra pas les descendants. Quid du destinataire de la lettre, Jean Audiffen ?Pour Monsieur Audiffen, certains pensent avoir trouvĂ© qui il Ă©tait mais je crois qu'ils n'ont pas la certitude que c'Ă©tait le bon. En revanche, pour la fiancĂ©e, quelqu'un a trouvĂ© son nom dans l'avis de dĂ©cĂšs de Jean Soulagnes. Elle Ă©tait sur un arbre sur un internet et je suis allĂ©e voir son acte de mariage sur les archives dĂ©partementales. Elle s'est mariĂ©e en 1920. Le soldat est dĂ©cĂ©dĂ© en 1915. C'est passionnant de retracer ces pans d'histoire de France. Il est l’arriĂšre-petit-neveu du poiluStĂ©phane Drouhot est venu de CĂŽte d'Or avec sa femme et sa fille, Il parle d'un "lien invisible". D'un "sentiment Ă©trange" lors de ses passages Ă  Marseille pour les vacances. Sa mĂšre Arlette lui avait confiĂ© que ses lointains aĂŻeuls pouvaient ĂȘtre originaires de la rĂ©gion. Mais de sa CĂŽte d'Or natale, StĂ©phane Drouhot, 48 ans, n'aurait jamais imaginĂ© se retrouver aux Camoins pour recevoir des mains de la police nationale la lettre de son arriĂšre-grand-oncle dĂ©cĂ©dĂ© sur le front de la Somme. "Quand j'ai appris la nouvelle, je suis tombĂ© des nues", assure-t-il avec Ă©motion. Ce n'est pas la la suite de l'appel sur Twitter, une formidable chaĂźne de recherches s'est mise en place. En moins de deux jours, son nom est retrouvĂ© par les gĂ©nĂ©alogistes amateurs. "J'ai comptĂ©. J'ai reçu 236 mails pour me dire qu'une lettre avait Ă©tĂ© retrouvĂ©e", souligne avec Ă©tonnement le Bourguignon. Un par un, il leur rĂ©pond. Par tĂ©lĂ©phone, le major Louis lui confirme la nouvelle. Ses propres recherches permettent de construire son arbre gĂ©nĂ©alogique et de mieux comprendre sa propre d'une famille de quatre enfants, Jean Soulagnes avait une grande soeur prĂ©nommĂ©e Anita. Pendant la guerre, elle s'Ă©tait mariĂ©e avec un officier originaire de CĂŽte d'Or. VoilĂ  pour son ascendance directe mais il lui manque des Ă©lĂ©ments sur les descendants des frĂšres et soeurs du soldat. "Cela m'importe car eux aussi pourraient avoir un exemplaire de la lettre", relate StĂ©phane Drouhot. Pour sa part, le fac-similĂ© va rejoindre un mur de sa maison oĂč les diffĂ©rentes dĂ©corations de ses aĂŻeuls sont affichĂ©es. Ses propres recherches gĂ©nĂ©alogiques font Ă©tat d'un certain nombre de dĂ©corations militaires dans sa famille. "Au-delĂ  de cela, ce qui m'intĂ©resse vraiment, ce sont les petites histoires". Avec la lettre retrouvĂ©e du poilu, il en a une grande Ă  raconter.
Jevous souhaite Ă  toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous mĂ©ritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cƓur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon dernier rĂ©confort avant la fin. EugĂšne ton mari qui t’aime tant. (publiĂ©e par LR Leucart sur Facebook)

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Plus de 4 millions subirent des blessures graves ...Mon avis touchant, bouleversant. Les soldats dĂ©crivent le quotidien de la guerre avec un sang froid extraordinaire. Certaines descriptions sont Ă  peine croyables. Je le conseille vraiment, ces mots ont Ă©tĂ© Ă©crits dans la boue et l'horreur mais ils n'ont pas vieilli d'un jour. Brume crĂ©pusculaireMadame TotoroNombre de messages 521Age 43Localisation entre les rĂȘves et l'Ă©cume des vaguesDate d'inscription 26/12/2005Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Lun 1 Mai 2006 - 1545 Oui, je confirme, bouleversantes ces lettres ...Il y a quelques annĂ©es j'avais bossĂ© sur quelques lettres avec mes CM2 ... J'avoue que c'est une des seules leçon d'histoire qui l'ait intĂ©ressĂ©s ... j'avais choisi quelques lettres bien poignantes, deux d'entre elles les avaient interpellĂ© l'Ă©pisode oĂč les allemands tuent tous les blessĂ©s d'un hĂŽpital et les infirmiĂšres et un autre oĂč des soldats français sauvent des blessĂ©s allemands ... jujugStagiaire en bibliothĂšqueNombre de messages 57Localisation Saint Brice sous forĂȘt 95Date d'inscription 01/02/2006Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Lun 1 Mai 2006 - 1548 Citation Les soldats dĂ©crivent le quotidien de la guerre avec un sang froid extraordinaire. Certaines descriptions sont Ă  peine croyables. Je le conseille vraiment, ces mots ont Ă©tĂ© Ă©crits dans la boue et l'horreur mais ils n'ont pas vieilli d'un jour. Je suis assez d'accord pour dire que cet ouvrage fait vivre largement mieux le thĂšme de la guerre 14-18 que tout autre ouvrage historique, ou du moins qu'il est un prĂ©alable indispensable si l'on veut un minimum comprendre la pĂ©riode. D'ailleurs, je m'en sers systĂ©matiquement dĂšs que j'aborde ce thĂšme en contre parler de sang-froid dans ce cas me paraĂźt inadaptĂ© la peur, le dĂ©couragement, la lassitude, le dĂ©sespoir, l'horreur des combats transparaissent dans chaque tĂ©moignage, certains s'adressent vraiment Ă  notre ressenti, et s'il s'agisait de rĂ©daction de sang-froid, les textes seraient bien plus aseptisĂ©s. Dans la mĂȘme collection et sur un thĂšme diffĂ©rent, il y a Ă©galement '"paroles d'Ă©toiles" tĂ©moignages cinquante ans aprĂšs d'enfants juifs cachĂ©s pour Ă©viter les rafles pendant la seconde guerre mondiale. Ce n'est pas du tĂ©moignage Ă  chaud comme pour les poilus mais c'est Ă©mouvant Ă©galement. jonkalakDouble daddyNombre de messages 2435Age 45Localisation Planet earthDate d'inscription 25/11/2004Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Ven 17 Nov 2006 - 1552 Je n'ai pas lu ce livre mais une petite intervention pour vous parler d'un projet trĂšs intĂ©ressant autour de ces Ă©ditions Soleil et France Inter ont entrepris d'adapter ces lettres au format BD. 20 lettres parmis les plus intĂ©ressantes ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es et confiĂ©es Ă  20 auteurs contemporains de bande dessinĂ©es pour une mise en le rĂ©sultat entre les mains et je ne manquerais pas de vous en parler quand je l'aurais en feuilletant un petit peu c'est dĂ©jĂ  pas lettre est accompagnĂ©e d'un petit texte parlant de son auteur avec mĂȘme des photos parfois. Suit la mise en tout est vendu 14€95 pour un album de 160 pages c'est pas si cher .Plus d'info ici avec en particulier la couverture et une planche. shenzyPrincesse aux petits de messages 3741Age 32Localisation somewhere over the rainbow...Date d'inscription 04/11/2004Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Mar 21 Nov 2006 - 2250 Je me disais bien qu'on en avait dejĂ  parlĂ© de poilus. Citation Par contre parler de sang-froid dans ce cas me paraĂźt inadaptĂ© la peur, le dĂ©couragement, la lassitude, le dĂ©sespoir, l'horreur des combats transparaissent dans chaque tĂ©moignage, certains s'adressent vraiment Ă  notre ressenti, et s'il s'agisait de rĂ©daction de sang-froid, les textes seraient bien plus aseptisĂ©s Je suis tout a fait d'accord avec toi, je n'y ai pas ressenti "un sang" froid mais une realitĂ© exposĂ© dans l'urgence. Un temoignage par moment qui ressemble a un dernier cri afin qu'on ne les oublie pas un peu comme les otages d'un avions qui ecrivent vite un dernier mot a leurs familles voyant le crash arriver a grand pas. Certains plien d'espoirs tentent de profiler un futur, d'autres n'y croient plus et puis l'expression de leurs douleurs, leurs desespoirs, leurs espoirs, et tout ce que la guerre a de plus horrible m'a profondement bouleversĂ©. C'est d'autant plus difficile a imaginer que nous n'avons pas connu la guerre et notre connaissance est celle de film ou de peu comme dans le journal d'Anne Franck, ces lettres etant veridiques nous plongent dans ce qu'a du etre l'horreur de ces hommes et imaginer en plus leurs familles les lire et souffrir avec eux est encore plus avoir Ă©tudiĂ© la condition des femmes dans tous les temps et dans tous les pays, je suis arrivĂ© Ă  la conclusion qu'au lieu de leur dire bonjour, on devrait leur dire pardon"Alfred de Vigny Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Page 1 sur 1 Sujets similaires» Paroles de poilus - Lettres et Carnets du front 1914-1918» Une aventure rocambolesque de..., de Manu Larcenet» Les carnets du Major Thomson de Pierre Daninos» Lettres anglaises - Olivier Barrot Bernard Rapp» Les lettres de mon moulin- Alphonse DaudetPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumLe Forum Des Lecteurs Forum Livre LittĂ©rature gĂ©nĂ©rale classification par genres Culture gĂ©nĂ©raleSauter vers

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