Encas d'arrivée groupée, il fallait donc s'attendre à voir celle qui avait été contraint d'abandonner le dernier Tour de France prématurément après avoir remporté deux étapes et portéJe reviens d'un séjour de 2 semaines à Madagascar, Tana, Sainte-Marie, Tamatave, Canal des Pangalanes et Andasibe. Il s'agissait d'un voyage en indépendant, sans passer par les agences, voyage avec trajets en taxis-brousse et réservation d'hôtel au mieux la veille de mon arrivée dans un endroit. Madagascar est un très beau pays. Mais aussi, et je suis malheureux de devoir l'écrire, c'est un pays truffé de bandits et de voyous. Voyageur chevronné, j'ai parcouru à titre d'exemple la Colombie sac à dos avec des compétences en espagnol limitées à une demi-douzaine de phrases. J'ai déambulé dans les rues de Bogota de jour comme de nuit, y ai pris le métro bondé plusieurs fois par jour, j'ai voyagé par bus intervilles, ai longé entre autres la côte caraïbe avec ma tête d'européen, le tout seul et sans problème. En Colombie comme ailleurs Panama, Argentine, Cambodge, Birmanie.., j'ai toujours senti que la prudence et le bon sens me protégaient de 90% des risques liés à l'insécurité. Je n'ai jamais eu le moindre souci. RIen de tout cela à Mada. Certes à Sainte Marie ou alors au miileu de nulle part le long du canal des Pangalanes on ne risque pas grand chose. Mais ailleurs...En voici quelques illustrations 1. Harcèlement verbal avec regards menaçants dans les rues de Tana, le plus souvent par des groupes d'hommes jeunes. Si j'étais en T-shirt et avais oublié de retirer ma montre, une Swatch à 50 euros, certains Malgaches commençaient à marcher à côté de moi en parlant Malgache et en jetant un regard agressif sur mon poignet gauche. 2. Prix convenu avec le chauffeur de taxi pour un simple trajet. A l'arrivée, le chauffeur me demande 5000 Ariary de plus. Je refuse de payer, il hausse la voix et me menace. 3. Idem avec un guide en cyclo-pousse à Tamatave qui exige 50'000 Ariary 20 euros après une promenade de 45 minutes. Je tente de négocier, sa réaction m'a fait peur. de nuit gardes armés devant chaque bar ou restaurant, ça donne une idée du niveau de violence. 5. Tamatave de jour gardes armés devant banques, bureaux de change et hôtels. 6. Un autre type d'insécurité, le taxi-brousse. Un exemple. Le trajet Moramanga - Tana s'est éternisé, la fin s'est donc faite de nuit. Le chauffeur conduisait comme un fou, avec vitesse et dépassements sans visibilité sur des routes sinueuses, routes, il faut le préciser, aussi utilisées par les locaux pour leurs déplacements à pied. Lors d'un tel dépassement, dans la nuit noire, il s'en est fallu de quelques centimètres pour que le taxi-brousse ne renverse un groupe de trois personnes. Le chauffeur a éclaté de rire, il était plié en deux pendant dix minutes. 7. L'attente dans les gares routières du départ du taxi-brousse n'est pas très paisible pour un étranger. Encore des intimidations. Egalement des bagarres avec hurlements et violence physique entre employés et clients malgaches peut-être mauvais payeurs. 8. Militaires corrompus la nuit dans la capitale qui arrêtent les taxis avec passagers étrangers et demandent à voir le passeport avec visa. Vues les conditions de sécurité, je sortais avec le minimum sur moi. Ces militaires voulaient simplement de l'argent. Voilà , je m'arrête sachant que les posts trop longs sur les forums ne sont pas lus. Je terminerai simplement pas deux reflexions -Dans ces circonstances, le meurtre des deux français à Tulear est une évidence, un tel niveau de violence n'est absolument pas surprenant quand on a exploré le pays sans limousine ou hors des hotels 4*. Idem pour l'agression à la machette des deux jeunes touristes à Nosy Be rapportée ailleurs sur ce forum. -Il est probablement possible de passer des vacances agréables à Mada, mais via une agence qui vous organisera tout de A à Z avec guide et voiture privée. Mais ce n'est pas l'idée que je me fais d'un voyage-découverte. Cordialement, Patrick
Home» Victor Marie Hugo » A Celle Qui Est Restée En France. A Celle Qui Est Restée En France. Post by: OZoFe.Com Poet: Victor Marie Hugo Leave a Comment. I Mets-toi sur ton séant, lève
La garde à vue de la femme qui avait provoqué une chute sur le Tour de France a été prolongée, garde à vue de la spectatrice soupçonnée d'être à l'origine samedi 26 juin, en Bretagne, d'une chute massive dans le peloton du Tour de France lors de la 1re étape, qui a fait plusieurs blessés parmi les coureurs, a été prolongée, a annoncé jeudi 1er juillet le parquet de Brest, assurant que la jeune femme avait exprimé un "sentiment de honte". "La garde à vue est prolongée ce jour afin de permettre la finalisation des actes en cours", a indiqué le procureur de la République de Brest Camille Miansoni lors d'une conférence de presse, précisant qu'il s'agissait notamment de poursuivre les investigations sur "les aspects médico-légaux", certains coureurs blessés ayant poursuivi la course. "La mise en cause a exprimé un sentiment de honte, de peur face aux conséquences de son acte. Elle se dit angoissée par le retentissement médiatique de ce qu'elle appelle 'sa bêtise'", a-t-il souligné, précisant qu'elle avait été placée en garde à vue pour "mise en danger d'autrui par manquement délibéré à une obligation de prudence et de sécurité", ainsi que pour "blessures involontaires avec incapacité n'excédant pas trois mois". Elle encourt au maximum une peine de deux ans d'emprisonnement, a-t-il précisé. La jeune femme, âgée de trente ans et résidant dans le Nord-Finistère, s'est rendue mercredi à la mi-journée à la gendarmerie de Landerneau, chargée de l'enquête. Cependant, les gendarmes l'avaient "formellement identifiée" le matin même et s'apprêtaient à aller l'interpeller au moment où elle s'est présentée. Le commandant du groupement de gendarmerie du Finistère, le colonel Nicolas Duvinage, a lancé de son côté, lors de la conférence de presse, un appel au calme sur les réseaux sociaux, évoquant des messages "frisant l'appel à la violence". "Il est important de garder la tête froide sur cette affaire", a-t-il estimé, évoquant "des fragilités personnelles" de la mise en cause. Le Tour de France, qui avait porté plainte à son encontre, a finalement décidé jeudi de retirer sa plainte. "Cela a pris des proportions folles", a déclaré à l'AFP le directeur du Tour Christian Prudhomme. "Nous voulons apaiser les choses et surtout que le message passe auprès du public. Il s'agit de rappeler les mesures de précaution sur la route du Tour", a-t-il dit. Une autre plainte a été déposée par l'association suisse Cyclistes professionnels associés, a précisé M. Miansoni. "Il y a toujours eu des imprudences de spectateurs pendant le Tour", a souligné auprès de l'AFP Joël Pelier, ancien coureur professionnel. "Dans tous les sports il y a des dangers et puis la particularité du cyclisme c'est que c'est un sport qui se pratique sur la voie publique", a ajouté celui qui a participé à quatre Tours de France entre 1985 et 1989. Samedi, lors de la première étape du Tour, une spectatrice qui agitait une pancarte en tournant le dos au sens de la course avait été percutée par le peloton, provoquant la chute de nombreux coureurs à 45 km de l'arrivée. Plusieurs cyclistes ont été blessés et ont dû abandonner l'épreuve à la suite de l'accident. Un appel à témoins avait été lancé dans la soirée pour la retrouver. Sur la pancarte de la femme, vêtue d'un ciré jaune et portant une casquette verte, on pouvait lire "Allez opi-omi!", ce qui signifie en allemand "Allez papy-mamie!". Il s'agissait "d'un message affectueux à l'attention de ses grands-parents", a expliqué M. Miansoni, précisant que sa grand-mère était d'origine allemande. — France tv sport francetvsport June 26, 2021 Depuis le début, le Tour a été marqué par plusieurs chutes spectaculaires.CitationsLes Contemplations (1856), VII, A celle qui est restée en France Découvrez un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase Les Contemplations (1856), VII, A
IMets-toi sur ton séant, lève tes yeux, dérange Ce drap glacé qui fait des plis sur ton front d’ange, Ouvre tes mains, et prends ce livre il est à livre où vit mon âme, espoir, deuil, rêve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie, Mes angoisses, mon aube, hélas ! de pleurs suivie, L’ombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azuré, triste, orageux, d’où sort-il ? D’où sort le blême éclair qui déchire la brume ? Depuis quatre ans, j’habite un tourbillon d’écume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j’écrivais ; Car je suis paille au vent. Va ! dit l’esprit. Je vais. Et, quand j’eus terminé ces pages, quand ce livre Se mit à palpiter, à respirer, à vivre, Une église des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l’heure à mon néant, m’a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poëte. – Je le réclame, a dit la forêt inquiète ; Et le doux pré fleuri m’a dit – Donne-le-moi. La mer, en le voyant frémir, m’a dit – Pourquoi Ne pas me le jeter, puisque c’est une voile ! – C’est à moi qu’appartient cet hymne, a dit l’étoile. – Donne-le-nous, songeur, ont crié les grands vents. Et les oiseaux m’ont dit – Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, éclos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l’emporter dans nos nids sur nos ailes ! – Mais le vent n’aura point mon livre, ô cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrée aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, âpres embûches ; Ni la verte forêt qu’emplit un bruit de ruches ; Ni l’église où le temps fait tourner son compas ; Le pré ne l’aura pas, l’astre ne l’aura pas, L’oiseau ne l’aura pas, qu’il soit aigle ou colombe, Les nids ne l’auront pas ; je le donne à la quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaît, Je m’évadais ; Paris s’effaçait ; rien, personne ! J’allais, je n’étais plus qu’une ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler, Sachant bien que j’irais où je devais aller ; Hélas ! je n’aurais pu même dire Je souffre ! Et, comme subissant l’attraction d’un gouffre, Que le chemin fût beau, pluvieux, froid, mauvais, J’ignorais, je marchais devant moi, j’arrivais. Ô souvenirs ! ô forme horrible des collines ! Et, pendant que la mère et la soeur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noir Avec l’avidité morne du désespoir ; Puis j’allais au champ triste à côté de l’église ; Tête nue, à pas lents, les cheveux dans la bise, L’oeil aux cieux, j’approchais ; l’accablement soutient ; Les arbres murmuraient C’est le père qui vient ! Les ronces écartaient leurs branches desséchées ; Je marchais à travers les humbles croix penchées, Disant je ne sais quels doux et funèbres mots ; Et je m’agenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre qu’on voit blanche dans la verdure. Pourquoi donc dormais-tu d’une façon si dure Que tu n’entendais pas lorsque je t’appelais ?Et les pêcheurs passaient en traînant leurs filets, Et disaient Qu’est-ce donc que cet homme qui songe ? Et le jour, et le soir, et l’ombre qui s’allonge, Et Vénus, qui pour moi jadis étincela, Tout avait disparu que j’étais encor là . J’étais là , suppliant celui qui nous exauce ; J’adorais, je laissais tomber sur cette fosse, Hélas ! où j’avais vu s’évanouir mes cieux, Tout mon coeur goutte à goutte en pleurs silencieux ; J’effeuillais de la sauge et de la clématite ; Je me la rappelais quand elle était petite, Quand elle m’apportait des lys et des jasmins, Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains, Gaie, et riant d’avoir de l’encre à ses doigts roses ; Je respirais les fleurs sur cette cendre écloses, Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts, Et par moments, ô Dieu, je voyais, à travers La pierre du tombeau, comme une lueur d’âme !Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me réclame Tintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant, Rien ne me retenait, et j’allais ; maintenant, Hélas !… – Ô fleuve ! ô bois ! vallons dont je fus l’hôte, Elle sait, n’est-ce pas ? que ce n’est pas ma faute Si, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau, Je ne suis pas allé prier sur son tombeau ! L’accordéoniste Par jeancem1IIIAinsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbre Que je contemplais, pâle, adossé contre un arbre, Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher, La nuit, que je voyais lentement approcher, Ces ifs, ce crépuscule avec ce cimetière, Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre, Ô mon Dieu, tout cela, c’était donc du bonheur !Dis, qu’as-tu fait pendant tout ce temps-là ? – Seigneur, Qu’a-t-elle fait ? – Vois-tu la vie en vos demeures ? A quelle horloge d’ombre as-tu compté les heures ? As-tu sans bruit parfois poussé l’autre endormi ? Et t’es-tu, m’attendant, réveillée à demi ? T’es-tu, pâle, accoudée à l’obscure fenêtre De l’infini, cherchant dans l’ombre à reconnaître Un passant, à travers le noir cercueil mal joint, Attentive, écoutant si tu n’entendais point Quelqu’un marcher vers toi dans l’éternité sombre ? Et t’es-tu recouchée ainsi qu’un mât qui sombre, En disant Qu’est-ce donc ? mon père ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlé de moi tout bas ?Que de fois j’ai choisi, tout mouillés de rosée, Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensée ! Que de fois j’ai cueilli de l’aubépine en fleur ! Que de fois j’ai, là -bas, cherché la tour d’Harfleur, Murmurant C’est demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide, Puis ma main s’ouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit ! Oh ! que de fois, sentant qu’elle devait m’attendre, J’ai pris ce que j’avais dans le coeur de plus tendre Pour en charger quelqu’un qui passerait par là !Lazare ouvrit les yeux quand Jésus l’appela ; Quand je lui parle, hélas ! pourquoi les ferme-t-elle ? Où serait donc le mal quand de l’ombre mortelle L’amour violerait deux fois le noir secret, Et quand, ce qu’un dieu fit, un père le ferait ?IVQue ce livre, du moins, obscur message, arrive, Murmure, à ce silence, et, flot, à cette rive ! Qu’il y tombe, sanglot, soupir, larme d’amour ! Qu’il entre en ce sépulcre où sont entrés un jour Le baiser, la jeunesse, et l’aube, et la rosée, Et le rire adoré de la fraîche épousée, Et la joie, et mon coeur, qui n’est pas ressorti ! Qu’il soit le cri d’espoir qui n’a jamais menti, Le chant du deuil, la voix du pâle adieu qui pleure, Le rêve dont on sent l’aile qui nous effleure ! Qu’elle dise Quelqu’un est là ; j’entends du bruit ! Qu’il soit comme le pas de mon âme en sa nuit !Ce livre, légion tournoyante et sans nombre D’oiseaux blancs dans l’aurore et d’oiseaux noirs dans l’ombre, Ce vol de souvenirs fuyant à l’horizon, Cet essaim que je lâche au seuil de ma prison, Je vous le confie, air, souffles, nuée, espace ! Que ce fauve océan qui me parle à voix basse, Lui soit clément, l’épargne et le laisse passer ! Et que le vent ait soin de n’en rien disperser, Et jusqu’au froid caveau fidèlement apporte Ce don mystérieux de l’absent à la morte !Ô Dieu ! puisqu’en effet, dans ces sombres feuillets, Dans ces strophes qu’au fond de vos cieux je cueillais, Dans ces chants murmurés comme un épithalame Pendant que vous tourniez les pages de mon âme, Puisque j’ai, dans ce livre, enregistré mes jours, Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problèmes sourds, Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ; Puisque vous ne voulez pas encor que je meure, Et qu’il faut bien pourtant que j’aille lui parler ; Puisque je sens le vent de l’infini souffler Sur ce livre qu’emplit l’orage et le mystère ; Puisque j’ai versé là toutes vos ombres, terre, Humanité, douleur, dont je suis le passant ; Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang, J’ai fait l’âcre parfum de ces versets funèbres, Va-t’en, livre, à l’azur, à travers les ténèbres ! Fuis vers la brume où tout à pas lents est conduit ! Oui, qu’il vole à la fosse, à la tombe, à la nuit, Comme une feuille d’arbre ou comme une âme d’homme ! Qu’il roule au gouffre où va tout ce que la voix nomme ! Qu’il tombe au plus profond du sépulcre hagard, A côté d’elle, ô mort ! et que là , le regard, Près de l’ange qui dort, lumineux et sublime, Le voie épanoui, sombre fleur de l’abîme !VÔ doux commencements d’azur qui me trompiez, Ô bonheurs ! je vous ai durement expiés ! J’ai le droit aujourd’hui d’être, quand la nuit tombe, Un de ceux qui se font écouter de la tombe, Et qui font, en parlant aux morts blêmes et seuls, Remuer lentement les plis noirs des linceuls, Et dont la parole, âpre ou tendre, émeut les pierres, Les grains dans les sillons, les ombres dans les bières, La vague et la nuée, et devient une voix De la nature, ainsi que la rumeur des bois. Car voilà , n’est-ce pas, tombeaux ? bien des années, Que je marche au milieu des croix infortunées, Échevelé parmi les ifs et les cyprès, L’âme au bord de la nuit, et m’approchant tout près, Et que je vais, courbé sur le cercueil austère, Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre Qui pour moi sort des yeux de la tête de mort, Le squelette qui rit, le squelette qui mord, Les mains aux doigts noueux, les crânes, les poussières, Et les os des genoux qui savent des prières !Hélas ! j’ai fouillé tout. J’ai voulu voir le fond. Pourquoi le mal en nous avec le bien se fond, J’ai voulu le savoir. J’ai dit Que faut-il croire ? J’ai creusé la lumière, et l’aurore, et la gloire, L’enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur, Et l’amour, et la vie, et l’âme, – appris ? J’ai, pensif , tout saisi sans rien prendre ; J’ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre. Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot Toujours ? J’ai tout enseveli, songes, espoirs, amours, Dans la fosse que j’ai creusée en ma poitrine. Qui donc a la science ? où donc est la doctrine ? Oh ! que ne suis-je encor le rêveur d’autrefois, Qui s’égarait dans l’herbe, et les prés, et les bois, Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille, Tenant la main petite et blanche de sa fille, Et qui, joyeux, laissant luire le firmament, Laissant l’enfant parler, se sentait lentement Emplir de cet azur et de cette innocence !Entre Dieu qui flamboie et l’ange qui l’encense, J’ai vécu, j’ai lutté, sans crainte, sans remord. Puis ma porte soudain s’ouvrit devant la mort, Cette visite brusque et terrible de l’ombre. Tu passes en laissant le vide et le décombre, Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas. Un tombeau fut dès lors le but de tous mes ne puis plus reprendre aujourd’hui dans la plaine Mon sentier d’autrefois qui descend vers la Seine ; Je ne puis plus aller où j’allais ; je ne puis, Pareil à la laveuse assise au bord du puits, Que m’accouder au mur de l’éternel abîme ; Paris m’est éclipsé par l’énorme Solime ; La haute Notre-Dame à présent, qui me luit, C’est l’ombre ayant deux tours, le silence et la nuit, Et laissant des clartés trouer ses fatals voiles ; Et je vois sur mon front un panthéon d’étoiles ; Si j’appelle Rouen, Villequier, Caudebec, Toute l’ombre me crie Horeb, Cédron, Balbeck ! Et, si je pars, m’arrête à la première lieue, Et me dit Tourne-toi vers l’immensité bleue ! Et me dit Les chemins où tu marchais sont clos. Penche-toi sur les nuits, sur les vents, sur les flots ! A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ? Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ? Où vas-tu de la sorte et machinalement ? Ô songeur ! penche-toi sur l’être et l’élément ! Écoute la rumeur des âmes dans les ondes ! Contemple, s’il te faut de la cendre, les mondes ; Cherche au moins la poussière immense, si tu veux Mêler de la poussière à tes sombres cheveux, Et regarde, en dehors de ton propre martyre, Le grand néant, si c’est le néant qui t’attire ! Sois tout à ces soleils où tu remonteras ! Laisse là ton vil coin de terre. Tends les bras, Ô proscrit de l’azur, vers les astres patries ! Revois-y refleurir tes aurores flétries ; Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand tout. Penche-toi sur l’énigme où l’être se dissout, Sur tout ce qui naît, vit, marche, s’éteint, succombe, Sur tout le genre humain et sur toute la tombe !Mais mon coeur toujours saigne et du même côté. C’est en vain que les cieux, les nuits, l’éternité, Veulent distraire une âme et calmer un atome. Tout l’éblouissement des lumières du dôme M’ôte-t-il une larme ? Ah ! l’étendue a beau Me parler, me montrer l’universel tombeau, Les soirs sereins, les bois rêveurs, la lune amie ; J’écoute, et je reviens à la douce fleurs ! oh ! si j’avais des fleurs ! si Je pouvais Aller semer des lys sur ces deux froids chevets ! Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pâle ! Les fleurs sont l’or, l’azur, l’émeraude, l’opale ! Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ; Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucher Par leur racine aux os, par leur parfum aux âmes ! Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimâmes, Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir, Puisqu’il nous fait lâcher ce qu’on croyait tenir, Puisque le froid destin, dans ma geôle profonde, Sur la première porte en scelle une seconde, Et, sur le père triste et sur l’enfant qui dort, Ferme l’exil après avoir fermé la mort, Puisqu’il est impossible à présent que je jette Même un brin de bruyère à sa fosse muette, C’est bien le moins qu’elle ait mon âme, n’est-ce pas ? Ô vent noir dont j’entends sur mon plafond le pas ! Tempête, hiver, qui bats ma vitre de ta grêle ! Mers, nuits ! et je l’ai mise en ce livre pour elle !Prends ce livre ; et dis-toi Ceci vient du vivant Que nous avons laissé derrière nous, rêvant. Prends. Et, quoique de loin, reconnais ma voix, âme ! Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ; Ta tombe est mon espoir, ma charité, ma foi ; Ton linceul toujours flotte entre la vie et moi. Prends ce livre, et fais-en sortir un divin psaume ! Qu’entre tes vagues mains il devienne fantôme ! Qu’il blanchisse, pareil à l’aube qui pâlit, A mesure que l’oeil de mon ange le lit, Et qu’il s’évanouisse, et flotte, et disparaisse, Ainsi qu’un âtre obscur qu’un souffle errant caresse, Ainsi qu’une lueur qu’on voit passer le soir, Ainsi qu’un tourbillon de feu de l’encensoir, Et que, sous ton regard éblouissant et sombre, Chaque page s’en aille en étoiles dans l’ombre !VIIIOh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions, Soit que notre âme plane au vent des visions, Soit qu’elle se cramponne à l’argile natale, Toujours nous arrivons à ta grotte fatale, Gethsémani ! qu’éclaire une vague lueur ! Ô rocher de l’étrange et funèbre sueur ! Cave où l’esprit combat le destin ! ouverture Sur les profonds effrois de la sombre nature ! Antre d’où le lion sort rêveur, en voyant Quelqu’un de plus sinistre et de plus effrayant, La douleur, entrer, pâle, amère, échevelée ! Ô chute ! asile ! ô seuil de la trouble vallée D’où nous apercevons nos ans fuyants et courts, Nos propres pas marqués dans la fange des jours, L’échelle où le mal pèse et monte, spectre louche, L’âpre frémissement de la palme farouche, Les degrés noirs tirant en bas les blancs degrés, Et les frissons aux fronts des anges effarés !Toujours nous arrivons à cette solitude, Et, là , nous nous taisons, sentant la plénitude !Paix à l’ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez ! Êtres, groupes confus lentement transformés ! Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes ! Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes, Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids, Dormez ! dormez, brins d’herbe, et dormez, infinis ! Calmez-vous, forêt, chêne, érable, frêne, yeuse ! Silence sur la grande horreur religieuse, Sur l’océan qui lutte et qui ronge son mors, Et sur l’apaisement insondable des morts ! Paix à l’obscurité muette et redoutée, Paix au doute effrayant, à l’immense ombre athée, A toi, nature, cercle et centre, âme et milieu, Fourmillement de tout, solitude de Dieu ! Ô générations aux brumeuses haleines, Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines ! Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez ! Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrés ! Tout est religion et rien n’est imposture. Que sur toute existence et toute créature, Vivant du souffle humain ou du souffle animal, Debout au seuil du bien, croulante au bord du mal, Tendre ou farouche, immonde ou splendide, humble ou grande, La vaste paix des cieux de toutes parts descende ! Que les enfers dormants rêvent les paradis ! Assoupissez-vous, flots, mers, vents, âmes, tandis Qu’assis sur la montagne en présence de l’Être, Précipice où l’on voit pêle-mêle apparaître Les créations, l’astre et l’homme, les essieux De ces chars de soleil que nous nommons les cieux, Les globes, fruits vermeils des divines ramées, Les comètes d’argent dans un champ noir semées, Larmes blanches du drap mortuaire des nuits, Les chaos, les hivers, ces lugubres ennuis, Pâle, ivre d’ignorance, ébloui de ténèbres, Voyant dans l’infini s’écrire des algèbres, Le contemplateur, triste et meurtri, mais serein, Mesure le problème aux murailles d’airain, Cherche à distinguer l’aube à travers les prodiges, Se penche, frémissant, au puits des grands vertiges, Suit de l’oeil des blancheurs qui passent, alcyons, Et regarde, pensif, s’étoiler de rayons, De clartés, de lueurs, vaguement enflammées, Le gouffre monstrueux plein d’énormes Hugo
Onpeut facilement identifier la vipère ou la couleuvre grâce à leurs pupilles. Les vipères possèdent en effet une pupille en fente verticale (comme celle d'un chat), tandis que les couleuvres possèdent une pupille ronde ! C’est le meilleur moyen, infaillible, pour différencier une couleuvre d’une vipère en France. Tête. Rechercher Interne GoogleRésultats par Messages Sujets Recherche avancéeDerniers sujets» Bon VendrediVen 4 Juil - 748 par Melgibson» Mes Tubages du moi de juilletJeu 3 Juil - 2110 par Melgibson» Bon DmancheDim 27 Avr - 833 par Melgibson» Bon VendrediVen 25 Avr - 945 par Melgibson» bON jEUDI 24 AVRILJeu 24 Avr - 350 par Melgibson» Bon Mercredi 23 avrilMer 23 Avr - 545 par Melgibson» Word ArtMar 22 Avr - 915 par Melgibson» GLACE CAFE SAUCE AU CAFEMar 22 Avr - 738 par Melgibson» Bon MardiMar 22 Avr - 720 par MelgibsonAoût 2022LunMarMerJeuVenSamDim12345678910111213141516171819202122232425262728293031 CalendrierSujets les plus actifsque la flamme de l'amitié ne s'eteigne jamais IL Y A 45 ANS UNE CHANSONles bonjours du mois de mars pour tous les malades en memoire de tous ceux qui nous ont quittésque l'espoir ne s'eteigne jamais ....faites voyager cette colombeles bonjours du mois de fevrier la bougie de la guerison la bougie de l'amour Sujets les plus vusque la flamme de l'amitié ne s'eteigne jamais les bonjours du mois de mars IL Y A 45 ANS UNE CHANSONla bougie de la guerison en memoire de tous ceux qui nous ont quittésles bonjours du mois de fevrier Tubes femmes sexy noir et blanc de melFemme cowboy sexy de melBONSOIR DE MARS 2013pour tous les malades Meilleurs posteursjoelle Melgibson Le deal à ne pas rater Cartes Pokémon Japon le display Pokémon Go de retour en stock sur ... Voir le deal joelle et ses anges Déconne entre nos anges AuteurMessageInvitéInvitéSujet A celle qui est restée en france Mer 9 Oct - 1051 Victor HUGO 1802-1885A celle qui est restée en FranceIMets-toi sur ton séant, lève tes yeux, dérange Ce drap glacé qui fait des plis sur ton front d'ange,Ouvre tes mains, et prends ce livre il est à livre où vit mon âme, espoir, deuil, rêve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie,Mes angoisses, mon aube, hélas ! de pleurs suivie, L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azuré, triste, orageux, d'où sort-il ? D'où sort le blême éclair qui déchire la brume ?Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'écume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'écrivais ;Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais. Et, quand j'eus terminé ces pages, quand ce livre Se mit à palpiter, à respirer, à vivre, Une église des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l'heure à mon néant, m'a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poëte. - Je le réclame, a dit la forêt inquiète ;Et le doux pré fleuri m'a dit - Donne-le-moi. La mer, en le voyant frémir, m'a dit - PourquoiNe pas me le jeter, puisque c'est une voile !- C'est à moi qu'appartient cet hymne, a dit l'étoile. - Donne-le-nous, songeur, ont crié les grands les oiseaux m'ont dit - Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, éclos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -Mais le vent n'aura point mon livre, ô cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrée aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, âpres embûches ; Ni la verte forêt qu'emplit un bruit de ruches ;Ni l'église où le temps fait tourner son compas ; Le pré ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe, Les nids ne l'auront pas ; je le donne à la quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaît, Je m'évadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne ! J'allais, je n'étais plus qu'une ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,Sachant bien que j'irais où je devais aller ;Hélas ! je n'aurais pu même dire Je souffre ! Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,Que le chemin fût beau, pluvieux, froid, mauvais,J'ignorais, je marchais devant moi, j' souvenirs ! ô forme horrible des collines ! Et, pendant que la mère et la soeur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noirAvec l'avidité morne du désespoir ; Puis j'allais au champ triste à côté de l'église ; Tête nue, à pas lents, les cheveux dans la bise, L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ; Les arbres murmuraient C'est le père qui vient ! Les ronces écartaient leurs branches desséchées ; Je marchais à travers les humbles croix penchées, Disant je ne sais quels doux et funèbres mots ; Et je m'agenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre qu'on voit blanche dans la donc dormais-tu d'une façon si dure Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?Et les pêcheurs passaient en traînant leurs filets,Et disaient Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,Et Vénus, qui pour moi jadis étincela,Tout avait disparu que j'étais encor là , suppliant celui qui nous exauce ;J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse,Hélas ! où j'avais vu s'évanouir mes cieux,Tout mon coeur goutte à goutte en pleurs silencieux ;J'effeuillais de la sauge et de la clématite ;Je me la rappelais quand elle était petite,Quand elle m'apportait des lys et des jasmins,Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains,Gaie, et riant d'avoir de l'encre à ses doigts roses ;Je respirais les fleurs sur cette cendre écloses,Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts,Et par moments, ô Dieu, je voyais, à traversLa pierre du tombeau, comme une lueur d'âme !Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me réclameTintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant,Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant,Hélas !... - Ô fleuve ! ô bois ! vallons dont je fus l'hôte,Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma fauteSi, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau,Je ne suis pas allé prier sur son tombeau !IIIAinsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbreQue je contemplais, pâle, adossé contre un arbre,Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher,La nuit, que je voyais lentement approcher,Ces ifs, ce crépuscule avec ce cimetière,Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre,Ô mon Dieu, tout cela, c'était donc du bonheur !Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-là ? - Seigneur, Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ? A quelle horloge d'ombre as-tu compté les heures ? As-tu sans bruit parfois poussé l'autre endormi ?Et t'es-tu, m'attendant, réveillée à demi ? T'es-tu, pâle, accoudée à l'obscure fenêtre De l'infini, cherchant dans l'ombre à reconnaître Un passant, à travers le noir cercueil mal joint,Attentive, écoutant si tu n'entendais pointQuelqu'un marcher vers toi dans l'éternité sombre ? Et t'es-tu recouchée ainsi qu'un mât qui sombre,En disant Qu'est-ce donc ? mon père ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlé de moi tout bas ?Que de fois j'ai choisi, tout mouillés de rosée,Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensée ! Que de fois j'ai cueilli de l'aubépine en fleur !Que de fois j'ai, là -bas, cherché la tour d'Harfleur, Murmurant C'est demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide,Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit !Oh ! que de fois, sentant qu'elle devait m'attendre,J'ai pris ce que j'avais dans le coeur de plus tendrePour en charger quelqu'un qui passerait par là !Lazare ouvrit les yeux quand Jésus l'appela ;Quand je lui parle, hélas ! pourquoi les ferme-t-elle ?Où serait donc le mal quand de l'ombre mortelleL'amour violerait deux fois le noir secret,Et quand, ce qu'un dieu fit, un père le ferait ?IVQue ce livre, du moins, obscur message, arrive,Murmure, à ce silence, et, flot, à cette rive !Qu'il y tombe, sanglot, soupir, larme d'amour !Qu'il entre en ce sépulcre où sont entrés un jourLe baiser, la jeunesse, et l'aube, et la rosée,Et le rire adoré de la fraîche épousée,Et la joie, et mon coeur, qui n'est pas ressorti !Qu'il soit le cri d'espoir qui n'a jamais menti,Le chant du deuil, la voix du pâle adieu qui pleure,Le rêve dont on sent l'aile qui nous effleure !Qu'elle dise Quelqu'un est là ; j'entends du bruit !Qu'il soit comme le pas de mon âme en sa nuit !Ce livre, légion tournoyante et sans nombre D'oiseaux blancs dans l'aurore et d'oiseaux noirs dans l'ombre, Ce vol de souvenirs fuyant à l'horizon, Cet essaim que je lâche au seuil de ma prison, Je vous le confie, air, souffles, nuée, espace !Que ce fauve océan qui me parle à voix basse, Lui soit clément, l'épargne et le laisse passer ! Et que le vent ait soin de n'en rien disperser,Et jusqu'au froid caveau fidèlement apporteCe don mystérieux de l'absent à la morte !Ô Dieu ! puisqu'en effet, dans ces sombres feuillets,Dans ces strophes qu'au fond de vos cieux je cueillais,Dans ces chants murmurés comme un épithalamePendant que vous tourniez les pages de mon âme,Puisque j'ai, dans ce livre, enregistré mes jours,Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problèmes sourds,Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ;Puisque vous ne voulez pas encor que je meure,Et qu'il faut bien pourtant que j'aille lui parler ;Puisque je sens le vent de l'infini soufflerSur ce livre qu'emplit l'orage et le mystère ;Puisque j'ai versé là toutes vos ombres, terre,Humanité, douleur, dont je suis le passant ;Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang,J'ai fait l'âcre parfum de ces versets funèbres,Va-t'en, livre, à l'azur, à travers les ténèbres !Fuis vers la brume où tout à pas lents est conduit !Oui, qu'il vole à la fosse, à la tombe, à la nuit,Comme une feuille d'arbre ou comme une âme d'homme !Qu'il roule au gouffre où va tout ce que la voix nomme !Qu'il tombe au plus profond du sépulcre hagard,A côté d'elle, ô mort ! et que là , le regard,Près de l'ange qui dort, lumineux et sublime,Le voie épanoui, sombre fleur de l'abîme !VÔ doux commencements d'azur qui me trompiez, Ô bonheurs ! je vous ai durement expiés !J'ai le droit aujourd'hui d'être, quand la nuit tombe, Un de ceux qui se font écouter de la tombe, Et qui font, en parlant aux morts blêmes et seuls, Remuer lentement les plis noirs des linceuls, Et dont la parole, âpre ou tendre, émeut les pierres, Les grains dans les sillons, les ombres dans les bières,La vague et la nuée, et devient une voix De la nature, ainsi que la rumeur des bois. Car voilà , n'est-ce pas, tombeaux ? bien des années, Que je marche au milieu des croix infortunées, Échevelé parmi les ifs et les cyprès, L'âme au bord de la nuit, et m'approchant tout près,Et que je vais, courbé sur le cercueil austère, Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre Qui pour moi sort des yeux de la tête de mort, Le squelette qui rit, le squelette qui mord, Les mains aux doigts noueux, les crânes, les poussières,Et les os des genoux qui savent des prières !Hélas ! j'ai fouillé tout. J'ai voulu voir le le mal en nous avec le bien se fond,J'ai voulu le savoir. J'ai dit Que faut-il croire ?J'ai creusé la lumière, et l'aurore, et la gloire,L'enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur, Et l'amour, et la vie, et l'âme, - appris ? J'ai, pensif , tout saisi sans rien prendre ; J'ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre. Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot Toujours ? J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours,Dans la fosse que j'ai creusée en ma poitrine. Qui donc a la science ? où donc est la doctrine ? Oh ! que ne suis-je encor le rêveur d'autrefois,Qui s'égarait dans l'herbe, et les prés, et les bois, Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille, Tenant la main petite et blanche de sa fille, Et qui, joyeux, laissant luire le firmament, Laissant l'enfant parler, se sentait lentementEmplir de cet azur et de cette innocence !Entre Dieu qui flamboie et l'ange qui l'encense, J'ai vécu, j'ai lutté, sans crainte, sans remord. Puis ma porte soudain s'ouvrit devant la mort,Cette visite brusque et terrible de l'ombre. Tu passes en laissant le vide et le décombre,Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas. Un tombeau fut dès lors le but de tous mes ne puis plus reprendre aujourd'hui dans la plaine Mon sentier d'autrefois qui descend vers la Seine ; Je ne puis plus aller où j'allais ; je ne puis, Pareil à la laveuse assise au bord du puits, Que m'accouder au mur de l'éternel abîme ; Paris m'est éclipsé par l'énorme Solime ; La haute Notre-Dame à présent, qui me luit, C'est l'ombre ayant deux tours, le silence et la nuit, Et laissant des clartés trouer ses fatals voiles ; Et je vois sur mon front un panthéon d'étoiles ;Si j'appelle Rouen, Villequier, Caudebec,Toute l'ombre me crie Horeb, Cédron, Balbeck !Et, si je pars, m'arrête à la première lieue,Et me dit Tourne-toi vers l'immensité bleue !Et me dit Les chemins où tu marchais sont sur les nuits, sur les vents, sur les flots !A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ?Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ?Où vas-tu de la sorte et machinalement ?Ô songeur ! penche-toi sur l'être et l'élément !Écoute la rumeur des âmes dans les ondes !Contemple, s'il te faut de la cendre, les mondes ;Cherche au moins la poussière immense, si tu veuxMêler de la poussière à tes sombres cheveux,Et regarde, en dehors de ton propre martyre,Le grand néant, si c'est le néant qui t'attire !Sois tout à ces soleils où tu remonteras !Laisse là ton vil coin de terre. Tends les bras,Ô proscrit de l'azur, vers les astres patries !Revois-y refleurir tes aurores flétries ;Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand sur l'énigme où l'être se dissout,Sur tout ce qui naît, vit, marche, s'éteint, succombe,Sur tout le genre humain et sur toute la tombe !Mais mon coeur toujours saigne et du même côté. C'est en vain que les cieux, les nuits, l'éternité, Veulent distraire une âme et calmer un atome. Tout l'éblouissement des lumières du dôme M'ôte-t-il une larme ? Ah ! l'étendue a beau Me parler, me montrer l'universel tombeau, Les soirs sereins, les bois rêveurs, la lune amie ; J'écoute, et je reviens à la douce fleurs ! oh ! si j'avais des fleurs ! si Je pouvaisAller semer des lys sur ces deux froids chevets !Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pâle !Les fleurs sont l'or, l'azur, l'émeraude, l'opale !Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ;Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucherPar leur racine aux os, par leur parfum aux âmes !Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimâmes,Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir,Puisqu'il nous fait lâcher ce qu'on croyait tenir,Puisque le froid destin, dans ma geôle profonde,Sur la première porte en scelle une seconde,Et, sur le père triste et sur l'enfant qui dort,Ferme l'exil après avoir fermé la mort,Puisqu'il est impossible à présent que je jetteMême un brin de bruyère à sa fosse muette,C'est bien le moins qu'elle ait mon âme, n'est-ce pas ?Ô vent noir dont j'entends sur mon plafond le pas !Tempête, hiver, qui bats ma vitre de ta grêle !Mers, nuits ! et je l'ai mise en ce livre pour elle !Prends ce livre ; et dis-toi Ceci vient du vivantQue nous avons laissé derrière nous, Et, quoique de loin, reconnais ma voix, âme !Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ;Ta tombe est mon espoir, ma charité, ma foi ;Ton linceul toujours flotte entre la vie et ce livre, et fais-en sortir un divin psaume !Qu'entre tes vagues mains il devienne fantôme !Qu'il blanchisse, pareil à l'aube qui pâlit,A mesure que l'oeil de mon ange le lit,Et qu'il s'évanouisse, et flotte, et disparaisse,Ainsi qu'un âtre obscur qu'un souffle errant caresse,Ainsi qu'une lueur qu'on voit passer le soir,Ainsi qu'un tourbillon de feu de l'encensoir,Et que, sous ton regard éblouissant et sombre,Chaque page s'en aille en étoiles dans l'ombre !VIIIOh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions,Soit que notre âme plane au vent des visions,Soit qu'elle se cramponne à l'argile natale,Toujours nous arrivons à ta grotte fatale,Gethsémani ! qu'éclaire une vague lueur !Ô rocher de l'étrange et funèbre sueur !Cave où l'esprit combat le destin ! ouvertureSur les profonds effrois de la sombre nature !Antre d'où le lion sort rêveur, en voyantQuelqu'un de plus sinistre et de plus effrayant,La douleur, entrer, pâle, amère, échevelée !Ô chute ! asile ! ô seuil de la trouble valléeD'où nous apercevons nos ans fuyants et courts,Nos propres pas marqués dans la fange des jours,L'échelle où le mal pèse et monte, spectre louche,L'âpre frémissement de la palme farouche,Les degrés noirs tirant en bas les blancs degrés,Et les frissons aux fronts des anges effarés !Toujours nous arrivons à cette solitude,Et, là , nous nous taisons, sentant la plénitude !Paix à l'ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez ! Êtres, groupes confus lentement transformés !Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes !Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes,Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids, Dormez ! dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis !Calmez-vous, forêt, chêne, érable, frêne, yeuse !Silence sur la grande horreur religieuse, Sur l'océan qui lutte et qui ronge son mors, Et sur l'apaisement insondable des morts !Paix à l'obscurité muette et redoutée, Paix au doute effrayant, à l'immense ombre athée,A toi, nature, cercle et centre, âme et milieu,Fourmillement de tout, solitude de Dieu ! Ô générations aux brumeuses haleines, Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines !Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez !Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrés !Tout est religion et rien n'est imposture. Que sur toute existence et toute créature, Vivant du souffle humain ou du souffle animal, Debout au seuil du bien, croulante au bord du mal, Tendre ou farouche, immonde ou splendide, humble ou grande, La vaste paix des cieux de toutes parts descende ! Que les enfers dormants rêvent les paradis ! Assoupissez-vous, flots, mers, vents, âmes, tandis Qu'assis sur la montagne en présence de l'Être, Précipice où l'on voit pêle-mêle apparaître Les créations, l'astre et l'homme, les essieux De ces chars de soleil que nous nommons les cieux, Les globes, fruits vermeils des divines ramées, Les comètes d'argent dans un champ noir semées,Larmes blanches du drap mortuaire des nuits,Les chaos, les hivers, ces lugubres ennuis, Pâle, ivre d'ignorance, ébloui de ténèbres, Voyant dans l'infini s'écrire des algèbres, Le contemplateur, triste et meurtri, mais serein, Mesure le problème aux murailles d'airain, Cherche à distinguer l'aube à travers les prodiges, Se penche, frémissant, au puits des grands vertiges, Suit de l'oeil des blancheurs qui passent, alcyons, Et regarde, pensif, s'étoiler de rayons, De clartés, de lueurs, vaguement enflammées, Le gouffre monstrueux plein d'énormes 2 novembre 1855, jour des morts. InvitéInvitéSujet Re A celle qui est restée en france Mer 9 Oct - 1057 MERCI11 A celle qui est restée en france Page 1 sur 1 Sujets similaires» ET CELLE LA TU LA» A CELLE QUI TE DIT » ET CELLE DE LEMPLOYE» IL Y A CELLE QUE JE SUIS» Celle la est superPermission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumjoelle et ses anges Déconne entre nos angesSauter vers