Lejoueur placé à droite du donneur joue la carte de son choix; la couleur de cette carte fixe la couleur demandée. Les autres jouent chacun à leur tour en respectant les rÚgles suivantes: RÚgles. 1. On doit toujours fournir la couleur demandée à l'entame si l'on en possÚde. 2. Si l'on ne possÚde pas de carte dans la couleur demandée
4 aoĂ»t 2019 4 aoĂ»t 2019 / Les perles / avocat, avocat marron, barre, blague sur la justice, blague sur le marron, blague sur les avocats, blague sur les avocats marrons, blague sur les barres, blague sur les bougons, blague sur les cours d'assises, blague sur les daltoniens, blague sur les tĂ©moins, blague sur les tribunaux, blague sur les visions, bougon, cour d’assises, daltonien, justice, Les perles de la justice, marron, tĂ©moin, tribunal, vision Les perles la justice Un tĂ©moin bougon Ă  la barre de la cour d’assises Tous les avocats sont marrons ! » SĂ»rement un daltonien. Navigation de l’article
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Dequoi surmonter les quelques problĂšmes de rythme qui viennent tout de mĂȘme entacher les 2h17 de film. En dĂ©finitive, sans forcĂ©ment rejoindre des pĂ©pites du genre, La
InfosDiffusionsCastingRĂ©sumĂ©Le 17 juillet 2014, une bagarre Ă©clate dans un parc de Staten Island, Ă  New York. Eric Garner, un revendeur de cigarettes noir, s'interpose entre les protagonistes. Quand la police arrive, Eric fait l'objet d'une vigoureuse interpellation. Aux policiers qui le maintiennent au sol, il rĂ©pĂšte en boucle je ne peux pas respirer», avant de mourir en pleine rue. Ses derniers instants ont fait le tour du monde via une vidĂ©o postĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux. Les images de sa mort incarnent instantanĂ©ment les violences policiĂšres contre les Noirs aux États-Unis. Elles dĂ©clenchent des manifestations dans tout le pays et contribuent Ă  l'Ă©mergence du mouvement Black Lives Matter»GenreDocumentaire - SociĂ©tĂ©AnnĂ©e de sortie2017AvecMarjolaine GrappeInfos supplĂ©mentairesProgramme dĂ©conseillĂ© aux moins de 10 ansAvis des internautes 1Vous avez aimĂ© ce programme ?
Retrouveztous les Ă©quipements, les accĂšs Ă  vos services et points d'intĂ©rĂȘts de la ville. Tous les jours du lundi au vendredi de 8h30 Ă  12h et de 13h30 Ă  17h. FermĂ© le samedi matin. L'entrĂ©e aprĂšs 17h se fait cĂŽtĂ© Parc Jean-Moulin. Du lundi au vendredi de 8h30 Ă  12h00 et de 13h30 Ă  17h30 : fermeture des portes ÂŒ avant.
fouchet, lorraine Édition LGF Livre brochĂ© RĂ©f. / ISBN 9782253073383 sur commande en stock Attention stock limitĂ©. Possible rupture. Article Ă  paraĂźtre date de parution / / 9,00 € € HTVA 9,00 € 9,00 €Taxe Recupel 0 Taxe Bebat 0 Indisponible Les couleurs de la vie FraĂźchement dĂ©barquĂ©e de son Ăźle bretonne Ă  Antibes pour devenir la dame de compagnie de Gilonne, Kim est frappĂ©e par la complicitĂ© qui unit cette ancienne actrice Ă  son fils unique. Aussi, quelle n'est pas sa surprise lorsqu'elle apprend que celui-ci aurait disparu des annĂ©es plus tĂŽt... Gilonne est-elle victime d'un imposteur ? GuidĂ©e par son dĂ©sir de protĂ©ger celle qui pourrait ĂȘtre sa grand-mĂšre, Kim va tenter de percer le secret de cette mystĂ©rieuse famille. Des vagues de tendresse, un parfum de Bretagne, une pincĂ©e de suspense et de l'humour Ă  foison... Lorraine Fouchet dĂ©ploie ici toute la magie de son Ă©criture. Nombre de pages 379Largeur Poids 200grReliure BrochĂ©Date de parution 04/04/2018
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la couleur de la justice film
Téléchargercette image : Lupita Nyong'o reçoit le prix qu'elle a remporté pour une actrice dans un film pour '12 Years A Slave sur scÚne lors de la 45Úme NAACP Image Awards au Pasadena Civic Auditorium à Pasadena, Californie le 22 février 2014. La NAACP Image Awards célÚbre les réalisations de personnes de couleur dans les domaines de la télévision, la musique, la
Cast & crewUser reviewsTV Movie19991999Not RatedNot Rated2hFilm of the stage production based on the court transcripts of the Stephen Lawrence murder of the stage production based on the court transcripts of the Stephen Lawrence murder of the stage production based on the court transcripts of the Stephen Lawrence murder production, box office & company infoSee more at IMDbProPhotosMore like thisReviewRelated newsContribute to this pageSuggest an edit or add missing contentMore to exploreBack to topRecently viewedYou have no recently viewed pages
la couleur de la justice film
RĂ©alisĂ©epar Tim Burton, Mercredi promet dĂ©jĂ  d’ĂȘtre bien sanglant. La jeune fille, interprĂ©tĂ©e par Jenna Ortega (You, Scream 5, Iron Man 3), est dĂ©sormais devenue une adolescente.Son Passer au contenu La Grande LessiveParticiperRessourcesPartagerIci et lĂ PerspectivesGaleriesDerniĂšre Ă©ditionÉditions prĂ©cĂ©dentesReportagesAutres regardsActualitĂ©sPresse La Grande Lessiveadmin2022-04-22T145255+0200 La Grande LessiveBienvenue dans l’univers numĂ©rique de La Grande Lessive ! Ce site a vocation Ă  favoriser la participation et la coopĂ©ration. C’est un atelier partagĂ© oĂč chaque visiteureuse dĂ©cide de son engagement s’informer, participer, organiser, soutenir
 Les Ă©tendages dĂ©ployĂ©s par toutes autour de la Terre, un mĂȘme jour, sont, en effet, la manifestation publique d’une dĂ©marche plus vaste qui valorise l’art en train de se faire, les pratiques et les enseignements artistiques, et dĂ©veloppe le lien social. Les rĂ©alisations plastiques dessins, peintures, photographies, images numĂ©riques, collages, poĂ©sies visuelles, etc. conçues Ă  partir d’une invitation commune, avant d’ĂȘtre suspendues Ă  l’aide de pinces Ă  linge Ă  des fils tendus en extĂ©rieur, composent ainsi un temps crĂ©atif particulier au sein d’un projet apte Ă  se prolonger. Et c’est le fait d’agir ensemble en coopĂ©rant qui fait Ɠuvre. Une installation Ă©phĂ©mĂšre n’est pas aussi facile Ă  rĂ©aliser qu’une courte durĂ©e et des fils tendus Ă  travers places et rues le laissent supposer. L’art participatif advient suite Ă  un engagement commun et une coordination. C’est une crĂ©ation. Pour ces motifs, cet atelier accompagne, fĂ©dĂšre et diffuse l’action de personnes et de collectifs, tandis que les dispositifs numĂ©riques mis en place font de La Grande Lessive une Ɠuvre d’art participatif multimĂ©dia. Bonne navigation ! L’équipe de La Grande Lessive Les chiffres clĂ©sÉditions de La Grande LessivePays ponctuĂ©s de Grandes Lessives » Participantes dans le mondeC’est oĂč et quand ?Prochaine Ă©dition 20 octobre 2022 La Grande Lessive existe lĂ  oĂč un collectif improvisĂ© ou une structure dĂ©jĂ  existante dĂ©cide de l’organiser dans le respect de de l’invitation commune, de ses dates, dispositifs, valeurs. Une inscription par collectif valide cette participation. De la petite enfance au grand Ăąge, cette manifestation d’art participatif se dĂ©veloppe dans les lieux dĂ©diĂ©s aux arts, Ă  la culture, l’éducation, la santĂ©, la justice, la vie associative et citoyenne
 sur l’étendue d’une rue, d’un quartier ou sur un territoire plus vaste. Elle se dĂ©ploie au rythme de la rotation de la Terre. Chaque date correspond Ă  une Ă©dition et Ă  une invitation. La Grande Lessive a lieu un jeudi, deux fois dans l’annĂ©e, en mars et en octobre. En français, jeudi » s’entend je dis ». Le choix de ce jour permet de manifester une prĂ©sence crĂ©ative et citoyenne, un jour comme un autre. En effet, il n’y a pas de jour privilĂ©giĂ© pour explorer quelque chose de l’art en se questionnant soi-mĂȘme et en coopĂ©rant. C’est l’occasion qui importe et La Grande Lessive en offre une ! Invitation du 20 octobreLa couleur de mes rĂȘves Les rĂȘves gĂ©nĂšrent des images difficiles Ă  saisir. Durant notre sommeil, elles se prĂ©sentent et disparaissent sans dĂ©but ni fin, sans cadre ni lĂ©gende, et sans possibilitĂ© de s’attarder sur un dĂ©tail. Sont-elles en couleur ou en noir et blanc ? Nous n’en conservons pas toujours la mĂ©moire. Au rĂ©veil, les rĂȘves adoptent des formes diffĂ©rentes. Ils nous aident Ă  Ă©chapper au rĂ©el ou Ă  satisfaire un dĂ©sir. Alors, notre environnement est en couleur. Nos pensĂ©es et nos rĂȘveries le sont-elles ? Nous les colorons et les dĂ©colorons voir l’avenir en noir n’est pas le voir en rose ! Mais qui s’intĂ©resse Ă  nos rĂȘves et Ă  leur couleur ? Dans le contexte actuel, la place de la rĂȘverie et des rĂȘveurs » s’estime non essentielle. À contre-courant, La Grande Lessive enjoint les rĂȘveurs Ă  faire savoir qu’ils le sont, parce que l’imagination est une capacitĂ© Ă  dĂ©velopper pour aujourd’hui et demain, pour le plaisir et la vie en sociĂ©tĂ©. Interroger la couleur de ses rĂȘves questionne ce qu’est une image mentale ou non et invite Ă  s’affranchir de modĂšles afin de commencer Ă  crĂ©er selon ses dĂ©sirs. La Grande Lessive propose ainsi de vivre une expĂ©rience qui touche Ă  une part intime le rĂȘve commune Ă  chaque ĂȘtre vivant, de mĂȘme qu’aux processus crĂ©atifs prĂ©sents en tous domaines. Son action tisse des liens entre l’intime et le public, l’individuel et le collectif, par l’entremise de milliers d’installations Ă©phĂ©mĂšres Ă©difiĂ©es sur la place publique afin de donner Ă  voir ce qui fait sens, en sociĂ©tĂ©, quand s’évoque la couleur de nos rĂȘves. Photo JoĂ«lle Gonthier 2022 d’une Ɠuvre de Bill Culbert 1935-2019, Conteneurs en plastique, tubes fluorescents, Centre Georges-Pompidou Ça se passe comment ? La Grande Lessive est initiĂ©e par toute personne respectueuse de son projet artistique et humain. Un collectif est ensuite constituĂ© sur ce mĂȘme dĂ©sir. Tous les collectifs partagent les mĂȘmes dates, dispositif fil et pinces Ă  linge, feuille de format A4 et invitation afin d’accomplir une Ɠuvre d’art participatif ouverte Ă  toutes sans distinction de genres, Ăąges, compĂ©tences, conditions sociales, lieu d’habitation. Ce projet coopĂ©ratif alterne temps individuels et collectifs. Quelle que soit la mĂ©tĂ©o, il y a Ă  concevoir, implanter et gĂ©rer une installation collective en extĂ©rieur. Il y a Ă©galement Ă  rassembler des rĂ©alisations de format A4 conçues par chaque participantes Ă  partir d’une mĂȘme invitation qui sert la coopĂ©ration. Des pratiques, des savoir-faire, des rĂ©flexions et des moyens se partagent. Une personne isolĂ©e peut rejoindre un groupe sur des bases connues. Des rĂ©unions et des ateliers de pratiques artistiques sont organisĂ©s en amont. Chaque participante conçoit sa rĂ©alisation et la signe. La rĂ©flexion, la recherche, l’invention sont des prioritĂ©s. À ces fins, le site de La Grande Lessive s’utilise Ă  la maniĂšre d’un atelier ouvert Ă  toutes. Il propose des informations ponctuelles et des ressources pĂ©rennes s’intĂ©ressant aux arts, Ă  leurs enseignements et Ă  leurs mĂ©diations. La Grande Lessive se dĂ©ploie en mars ou/et en octobre. Au collectif d’en dĂ©cider, puis de s’y inscrire. Si plusieurs collectifs agissent ensemble sur un mĂȘme territoire, chacun effectue une inscription sĂ©parĂ©e. La carte les signale afin d’offrir l’occasion de dĂ©velopper des relations entre collectifs en France et hors de France. Le jour J », des fils tendus Ă  travers places et rues accueillent des rĂ©alisations accrochĂ©es par leure auteure au moyen de pinces Ă  linge. Avant de le faire, la prise en compte de la sĂ©curitĂ© et l’accord des autoritĂ©s compĂ©tentes sont nĂ©cessaires. Au soir de l’étendage, chacune dĂ©croche sa rĂ©alisation. Durant la journĂ©e, l’organisation d’atelier accroit la participation, tandis que des tĂ©moignages photographies, vidĂ©os, textes et la mĂ©diatisation de l’évĂ©nement valorisent l’engagement dans cette aventure artistique collective. Qui sommes nous ?Marie-Claire Berthelomet Qui souhaite rester discrĂšte, mais que l’ordre alphabĂ©tique place en premier, est une enseignante spĂ©cialisĂ©e Ă  la retraite. Elle ;rĂ©pond avec attention et amitiĂ© Ă  vos messages, et dĂ©veloppe nos rĂ©seaux depuis Bordeaux. Nicolas Bilder Membre des Souffleurs Commandos PoĂ©tiques, comĂ©dien et rĂ©alisateur. Depuis Saint-Denis 93 est attentif Ă  tous les gestes qui contribuent Ă  cet acte dit Ă©phĂ©mĂšre » qui met des Ă©tincelles dans les yeux de toutes les gĂ©nĂ©rations en faisant fi des barriĂšres, des murs et des frontiĂšres
 Capucine BourletAgrĂ©gĂ©e d’arts plastiques Ă  Paris convaincue de la portĂ©e bienfaitrice de cette performance collective, organise des Ă©tendages et collabore au CarroAnimatrice investie dans la vie associative, dĂ©veloppe des projets participatifs, artistiques et intergĂ©nĂ©rationnels Ă  la Ciotat et Gonthier Plasticienne, performeuse, crĂ©atrice de La Grande Lessive, agrĂ©gĂ©e d’arts plastiques, docteure en esthĂ©tique, multitĂąche Ă  Montreuil et ailleurs. Ne soupçonnait pas qu’une idĂ©e en apparence aussi simple amorçait une aventure incomparable. Philippe LemaĂźtre Depuis Casablanca, apporte son regard d’expert en organisation de Grande Lessive » dans des Ă©tablissements enseignant le français hors de France. Thierry Riera Journaliste depuis 33 ans dont 30 Ă  Radio France. Formateur podcasts et webradio en milieu scolaire, universitaire, associatif et entreprise, dans le Sud de la France et ailleurs
 Gilles VrainS’accroche sur le fil de ses expĂ©riences de concertation citoyenne pour s’associer Ă  la mobilisation crĂ©ative unique de La Grande Lessive oĂč qu’il soit en Provence, Île-de-France
 ou sur un bateau !Qui nous aide ?Ils nous aidentNous aiderLa Grande Lessive est gratuite pour ses participantes. Vu son ampleur, des moyens financiers sont indispensables pour la pĂ©renniser. Depuis avril 2020, une contribution est demandĂ©e aux collectivitĂ©s territoriales. Votre soutien – aussi modeste soit-il – marque la reconnaissance d’un engagement commun. Merci ! Page load link
LaJournée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes (25 novembre) invite les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non
SynopsisCastingAnnĂ©e de production 2017Pays France Genre Documentaire - SociĂ©tĂ© DurĂ©e 70 min. -10 Synopsis Le 17 juillet 2014, une bagarre Ă©clate dans un parc de Staten Island, Ă  New York. Eric Garner, un revendeur de cigarettes noir, s'interpose entre les protagonistes. Quand la police arrive, Eric fait l'objet d'une vigoureuse interpellation. Aux policiers qui le maintiennent au sol, il rĂ©pĂšte en boucle je ne peux pas respirer», avant de mourir en pleine rue. Ses derniers instants ont fait le tour du monde via une vidĂ©o postĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux. Les images de sa mort incarnent instantanĂ©ment les violences policiĂšres contre les Noirs aux États-Unis. Elles dĂ©clenchent des manifestations dans tout le pays et contribuent Ă  l'Ă©mergence du mouvement Black Lives Matter» Casting de La couleur de la justice RĂ©alisateur EntrĂ©een vigueur le 2 septembre 1990, conformĂ©ment Ă  l'article 49 PrĂ©ambule Les Etats parties Ă  la prĂ©sente Convention, ConsidĂ©rant que, conformĂ©ment aux principes proclamĂ©s dans la Charte des Nations Unies, la reconnaissance de la dignitĂ© inhĂ©rente Ă  tous les membres de la famille humaine ainsi que l'Ă©galitĂ© et le caractĂšre inaliĂ©nable de leurs droits sont le fondement de la

Michelle Alexander, La couleur de la justice. IncarcĂ©ration de masse et nouvelle sĂ©grĂ©gation raciale aux Etats-Unis, Syllepse, Paris, 2016, 364 pages, 17 euros. Paru pour la premiĂšre fois aux Etats-Unis en 2010, La couleur de la justice analyse les mutations et les permanences de la domination raciale aux États-Unis Ă  partir des situations d’incarcĂ©ration des Noirs États-uniens, qui font de ces prisonniers une sous-caste raciale ». Nous publions ici un extrait du livre de Michelle Alexander tirĂ© du chapitre 5, intitulĂ© Le nouveau Jim Crow ». Établir des parallĂšles historiques Ceux qui entrent et sortent des prisons de l’Illinois aujourd’hui appartiennent Ă  la nouvelle sous-caste raciale de l’AmĂ©rique. Les États-Unis en ont presque toujours eu une un groupe dĂ©fini entiĂšrement ou principalement par l’appartenance raciale et qui est exclu de façon dĂ©finitive de la sociĂ©tĂ© majoritaire blanche par la loi, les coutumes et les pratiques. Les raisons et les justifications changent avec le temps, chaque systĂšme de caste reflĂ©tant et s’adaptant aux changements de l’environnement social, politique et Ă©conomique. Pourtant, ce qui est frappant Ă  propos du nouveau systĂšme de castes, c’est combien il ressemble Ă  son prĂ©dĂ©cesseur. Il y a bien sĂ»r des diffĂ©rences importantes entre l’incarcĂ©ration de masse et Jim Crow – nous Ă©voquerons les principales plus tard – mais lorsqu’on prend du recul et observe le systĂšme dans son ensemble, on a une profonde impression de dĂ©jĂ -vu. On perçoit cette honte et cette stigmatisation familiĂšres ; un systĂšme de contrĂŽle Ă©laborĂ© que parachĂšvent privation des droits civiques et discrimination lĂ©galisĂ©e dans chaque secteur important de la vie Ă©conomique et sociale. Enfin, il y a la production de signification et de frontiĂšres raciales. Nombre de ces parallĂšles ont Ă©tĂ© longuement Ă©voquĂ©s dans les chapitres prĂ©cĂ©dents ; d’autres sont encore Ă  explorer. Ci-dessous, se trouve la liste de plusieurs des ressemblances principales entre Jim Crow et l’incarcĂ©ration de masse, suivie d’une discussion de quelques parallĂšles qui n’ont pas Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s jusqu’ici. Voyons tout d’abord les parallĂšles historiques. Jim Crow et l’incarcĂ©ration de masse ont des origines politiques similaires. Comme nous le dĂ©crivions dans le chapitre 1, ces deux systĂšmes de castes sont nĂ©s, en grande partie, d’un dĂ©sir chez les Ă©lites blanches d’exploiter Ă  des fins politiques et Ă©conomiques les ressentiments, la vulnĂ©rabilitĂ© et les prĂ©jugĂ©s raciaux des Blancs pauvres et de la classe ouvriĂšre. Les lois sur la sĂ©grĂ©gation furent conçues dans le cadre d’une tentative dĂ©libĂ©rĂ©e et stratĂ©gique de dĂ©tourner la colĂšre et l’hostilitĂ© qui grondaient contre les Ă©lites blanches et les dĂ©tourner vers les Africains-AmĂ©ricains. On peut retrouver Ă  l’origine de l’incarcĂ©ration en masse la mĂȘme dynamique politique. Les conservateurs des annĂ©es 1970 et 1980 mobilisĂšrent les prĂ©jugĂ©s raciaux et la fragilitĂ© Ă©conomique des Blancs pauvres et de la classe ouvriĂšre en dĂ©veloppant un discours codĂ© sur le plan racial, centrĂ© sur la criminalitĂ© et les avantages sociaux. Dans les deux cas, les opportunistes raciaux proposaient peu ou pas de rĂ©formes pour rĂ©pondre aux inquiĂ©tudes Ă©conomiques lĂ©gitimes de ces Blancs ; ils proposaient Ă  la place de s’en prendre aux autres », dĂ©finis racialement. Au cours des premiĂšres annĂ©es de Jim Crow, les Ă©lites conservatrices blanches rivalisĂšrent les unes avec les autres en adoptant des lĂ©gislations oppressives toujours plus strictes. Un siĂšcle plus tard, les politiciens impliquĂ©s dans la guerre contre la drogue, rivalisaient d’efforts pour dĂ©montrer lequel serait le plus sĂ©vĂšre envers le crime en adoptant des lois sur la drogue de plus en plus dures – tentative Ă  peine voilĂ©e d’en appeler aux Blancs pauvres et de la classe ouvriĂšre qui prouvĂšrent encore une fois qu’ils Ă©taient prĂȘts Ă  renoncer Ă  des rĂ©formes Ă©conomiques et structurelles en Ă©change d’efforts visibles destinĂ©s Ă  remettre les Noirs Ă  leur place[1] ». Discrimination lĂ©gale Le parallĂšle le plus Ă©vident entre Jim Crow et l’incarcĂ©ration de masse est la discrimination lĂ©gale. Tout au long du Black History Month, les AmĂ©ricains s’auto-congratulent d’avoir mis fin Ă  la discrimination envers les Africains-AmĂ©ricains dans l’emploi, le logement, les avantages sociaux et les services publics. Les Ă©coliers se demandent Ă  voix haute comment la discrimination a jamais pu ĂȘtre lĂ©gale dans ce beau pays qui est le nĂŽtre. Rarement entendent-ils qu’elle est encore lĂ©gale. Bien des formes de discriminations qui relĂ©guaient les Africains-AmĂ©ricains Ă  une caste infĂ©rieure Ă  l’époque des lois Jim Crow continuent de s’appliquer aujourd’hui Ă  de larges segments de la population noire – du moment qu’ils sont Ă©tiquetĂ©s criminels. S’ils sont estampillĂ©s criminels quand ils atteignent vingt et un ans – comme c’est le cas pour beaucoup –, ils deviennent l’objet d’une discrimination lĂ©gale pour le reste de leur vie d’adulte. Les formes de la discrimination qui s’applique aux personnes condamnĂ©es pour des affaires liĂ©es Ă  la drogue, dĂ©crites en dĂ©tail dans le chapitre 4, signifient que les prisonniers, une fois libĂ©rĂ©s, entrent dans un univers social parallĂšle – comme sous Jim Crow – dans lequel la discrimination est parfaitement lĂ©gale dans presque tous les aspects de la vie sociale, politique et Ă©conomique. Dans certaines villes des États-Unis, ce sont de vastes majoritĂ©s d’hommes noirs qui font Ă  nouveau l’objet d’une discrimination lĂ©gale les empĂȘchant effectivement de s’intĂ©grer complĂštement Ă  la sociĂ©tĂ© dominante blanche. L’incarcĂ©ration de masse a annulĂ© nombre des acquis du mouvement des droits civiques, en relĂ©guant des millions d’hommes noirs Ă  des positions qui rappellent celles de l’époque Jim Crow. Privation des droits civiques À l’époque de Jim Crow, les Africains-AmĂ©ricains se voyaient refuser le droit de vote par le biais d’un cens Ă©lectoral, de tests d’alphabĂ©tisation, de clauses d’antĂ©rioritĂ© et de lois privant les criminels de leurs droits, bien que le 15e amendement Ă  la Constitution stipule prĂ©cisĂ©ment que le droit de vote des citoyens des États-Unis ne sera pas dĂ©niĂ© [
] sur des critĂšres de race, couleur ou de servitude antĂ©rieure. » Des dispositions formellement neutres sur le plan racial furent adoptĂ©es pour atteindre l’objectif d’un Ă©lectorat uniquement blanc, sans violer le 15e amendement. Des dispositions qui s’avĂ©rĂšrent efficaces. Les Africains-AmĂ©ricains Ă©tant souvent pauvres, ils ne pouvaient payer le cens ; et parce qu’on leur avait refusĂ© l’accĂšs Ă  l’éducation, ils ne pouvaient rĂ©ussir aux tests d’alphabĂ©tisation. La clause d’antĂ©rioritĂ© autorisait les Blancs Ă  voter mĂȘme s’ils ne satisfaisaient pas Ă  ces conditions, du moment que leurs ancĂȘtres avaient pu voter. Enfin, parce que les Noirs Ă©taient accusĂ©s de crime de façon disproportionnĂ©e – en rĂ©alitĂ©, certains dĂ©lits furent redĂ©finis spĂ©cifiquement comme crimes dans le but d’éliminer les Noirs du corps Ă©lectoral – les lois concernant la dĂ©chĂ©ance des droits civiques des criminels supprimaient aussi, efficacement, le vote noir[2]. AprĂšs l’effondrement de Jim Crow, tous les dispositifs racialement neutres qui visaient Ă  exclure les Noirs de l’électorat furent Ă©liminĂ©s par des recours ou de nouvelles lois, exceptĂ©es les lois sur la dĂ©chĂ©ance des droits civiques. Certains tribunaux estimĂšrent que ces lois avaient perdu leur caractĂšre discriminatoire » parce qu’elles avaient Ă©tĂ© amendĂ©es depuis la fin de Jim Crow ; d’autres permirent que ces lois perdurent parce qu’on ne relevait pas de biais racial manifeste dans les archives -lĂ©gislatives[3]. L’incapacitĂ© de notre systĂšme judiciaire Ă  Ă©radiquer les tactiques adoptĂ©es Ă  l’époque de Jim Crow pour faire disparaĂźtre le vote noir a des rĂ©percussions majeures aujourd’hui. Les lois sur la dĂ©chĂ©ance des droits des personnes condamnĂ©es sont plus efficaces pour Ă©liminer le vote noir Ă  l’ùre de l’incarcĂ©ration de masse qu’elles ne l’étaient Ă  l’époque de Jim Crow. Moins de deux dĂ©cennies aprĂšs le dĂ©but de la guerre contre la drogue, un homme noir sur sept avait perdu le droit de vote Ă  Ă©chelle nationale, et jusqu’à un sur quatre dans les États qui avaient le plus haut taux de dĂ©chĂ©ance des droits chez les Africains-AmĂ©ricains[4]. Ces chiffres sont vraisemblablement en deçà de la rĂ©alitĂ©, car ils ne prennent pas en compte les millions d’ex-dĂ©tenus qui ne peuvent voter dans les États oĂč il leur faut payer des amendes ou des frais avant de voir leur droit de vote restaurĂ© – un nouveau cens. Comme l’a observĂ© la juriste Pamela Karlan La dĂ©chĂ©ance des droits des condamnĂ©s a dĂ©cimĂ© l’électorat noir potentiel[5]. » Il est intĂ©ressant de remarquer cependant que l’exclusion des Ă©lecteurs noirs des bureaux de vote n’est pas la seule maniĂšre dont le pouvoir politique noir a Ă©tĂ© supprimĂ©. Une autre dimension de la dĂ©chĂ©ance des droits rappelle non pas tant l’époque Jim Crow que celle de l’esclavage. Suivant la loi sur la rĂ©sidence habituelle, le Census Bureau compte les individus emprisonnĂ©s comme rĂ©sidents de la juridiction oĂč ils sont incarcĂ©rĂ©s. Puisque les nouvelles prisons sont construites pour la plupart dans des rĂ©gions rurales majoritairement blanches, ces communautĂ©s blanches bĂ©nĂ©ficient d’une inflation de leur population totale au dĂ©triment des communautĂ©s urbaines principalement constituĂ©es de minoritĂ©s dont sont issus les prisonniers[6]. Cela a d’énormes consĂ©quences sur le processus de redĂ©coupage Ă©lectoral. Les communautĂ©s rurales blanches qui accueillent des prisons finissent avec davantage de reprĂ©sentants dans les lĂ©gislatures des États, tandis que les communautĂ©s de couleur pauvres perdent des reprĂ©sentants puisque leur population semble dĂ©cliner. Cette politique rappelle Ă©trangement la clause des trois cinquiĂšmes dans la Constitution originelle, qui augmentait le poids politique des États esclavagistes en incluant 60 % des esclaves dans les chiffres de la population servant Ă  calculer les siĂšges aux CongrĂšs et les votes Ă©lectoraux, alors mĂȘme qu’ils n’avaient pas le droit de vote. Exclusion des jurys Un autre parallĂšle assez clair peut ĂȘtre fait entre l’incarcĂ©ration de masse et Jim Crow l’exclusion systĂ©matique des Noirs des jurys. L’une des caractĂ©ristiques de l’époque Jim Crow est constituĂ©e par les jurys composĂ©s exclusivement de Blancs pour juger des accusĂ©s noirs dans le Sud. Bien que cette exclusion des jurĂ©s sur la base de la race soit devenue illĂ©gale Ă  partir de 1880, l’élimination de jurĂ©s noirs potentiels par le biais de rĂ©cusations pĂ©remptoires fondĂ©es sur la race fut acceptĂ©e par la Cour suprĂȘme jusqu’en 1985. Cette annĂ©e-lĂ , la Cour jugea dans l’affaire Batson vs Kentucky, que les rĂ©cusations racialement motivĂ©es violaient la clause de protection Ă©gale devant la loi inscrite dans le 14e amendement[7]. Aujourd’hui, les accusĂ©s sont confrontĂ©s Ă  une situation largement similaire Ă  celle qu’ils connaissaient il y a un siĂšcle. Comme nous l’avons dĂ©crit dans le chapitre 3, il existe une interdiction formelle de faire des rĂ©cusations pĂ©remptoires pour des motifs raciaux mais dans la pratique, la Cour a tolĂ©rĂ© l’exclusion systĂ©matique des Noirs des jurys en autorisant les tribunaux Ă  accepter des raisons idiotes » ou superstitieuses » de rĂ©cuser des jurĂ©s noirs[8]. Pire encore, pour couronner le tout, un large pourcentage d’hommes noirs a Ă©tĂ© automatiquement exclu du service de jurĂ© parce qu’ils sont dans la catĂ©gorie criminels[9] ». L’effet combinĂ© des rĂ©cusations pĂ©remptoires basĂ©es sur la race et de l’exclusion automatique des condamnĂ©s des jurys a placĂ© les accusĂ©s noirs dans une situation familiĂšre – au tribunal, les fers aux pieds, face Ă  un jury exclusivement blanc. Barrer l’accĂšs aux tribunaux Les parallĂšles entre l’incarcĂ©ration de masse et l’époque Jim Crow s’étendent jusqu’à la Cour suprĂȘme. Cette derniĂšre a toujours suivi, au cours des ans, un schĂ©ma assez semblable dans sa rĂ©ponse aux systĂšmes de castes raciales d’abord elle les protĂšge, puis Ă  la suite de profonds changements survenus dans le climat social et politique, elle dĂ©mantĂšle ces systĂšmes de contrĂŽle et certains de leurs vestiges. Dans l’affaire Dred Scott vs Sandford, la Cour suprĂȘme protĂ©gea l’institution de l’esclavage de toute mise en cause lĂ©gale au motif que les Africains-AmĂ©ricains n’étaient pas des citoyens, et dans l’affaire Plessy vs Ferguson, la Cour Ă©labora la doctrine sĂ©parĂ©s mais Ă©gaux » – une fiction lĂ©gale qui protĂ©geait le systĂšme Jim Crow en le soustrayant Ă  tout recours en justice. Actuellement, le cas McCleskey vs Kemp et ses suites remplissent la mĂȘme fonction que Dred Scott et Plessy. Dans cette affaire, la Cour montra encore une fois qu’elle jouait un rĂŽle protecteur – -fermement engagĂ©e aux cĂŽtĂ©s du systĂšme de contrĂŽle dominant. Comme nous l’avons montrĂ© dans le chapitre 3, la Cour a empĂȘchĂ© que les plaintes pour biais racial accĂšdent aux tribunaux, et ce Ă  toutes les Ă©tapes du processus judiciaire, depuis l’arrestation et la fouille, jusqu’au plaider-coupable et la condamnation. L’incarcĂ©ration de masse est dĂ©sormais hors d’atteinte de possibles mises en cause pour biais racial, tout comme les systĂšmes prĂ©cĂ©dents l’avaient Ă©tĂ© en leur temps. Le nouveau systĂšme de castes raciales fonctionne sans ĂȘtre entravĂ© par le 14e amendement ni par la lĂ©gislation sur les droits civiques – des lois pourtant destinĂ©es Ă  renverser les systĂšmes de contrĂŽle antĂ©rieurs. La fameuse proclamation de la Cour suprĂȘme en 1857 – [l’homme noir] n’a aucun droit que l’homme blanc soit tenu de respecter » – reste vraie dans une assez large mesure aujourd’hui, du moment que l’homme noir a Ă©tĂ© Ă©tiquetĂ© criminel[10] ». La sĂ©grĂ©gation raciale Les parallĂšles Ă©voquĂ©s plus haut suffiraient Ă  laisser songeur qui que ce soit, il existe pourtant un certain nombre d’autres similitudes, moins Ă©videntes, entre l’incarcĂ©ration de masse et Jim Crow, que nous n’avons pas explorĂ©es dans les chapitres prĂ©cĂ©dents. La crĂ©ation et le maintien de la sĂ©grĂ©gation raciale est un exemple. Comme nous le savons, les lois Jim Crow imposaient une sĂ©grĂ©gation des lieux de rĂ©sidence et les Noirs Ă©taient relĂ©guĂ©s dans les pires quartiers des villes. Les routes s’arrĂȘtaient littĂ©ralement aux abords de nombreux quartiers noirs et les chaussĂ©es redevenaient poussiĂšre. Bien souvent, l’eau, les Ă©gouts et les autres services publics, qui fonctionnaient dans les quartiers blancs de la ville, ne s’étendaient pas jusqu’aux quartiers noirs. L’extrĂȘme pauvretĂ© qui s’abattait sur les Noirs en raison de leur statut lĂ©gal infĂ©rieur Ă©tait en grande partie invisible aux Blancs – pour autant que les Blancs restaient cantonnĂ©s dans leurs quartiers, ce qu’ils Ă©taient enclins Ă  faire. La sĂ©grĂ©gation raciale rendait l’expĂ©rience noire largement invisible aux Blancs qui, de ce fait, conservaient plus facilement des stĂ©rĂ©otypes raciaux Ă  propos des valeurs et de la culture noires. Ainsi, il Ă©tait Ă©galement plus facile de nier ou d’ignorer la souffrance des Noirs. L’incarcĂ©ration de masse fonctionne de la mĂȘme maniĂšre. Elle pratique la sĂ©grĂ©gation raciale en sĂ©parant les prisonniers – en majoritĂ© noirs et latinos – de la sociĂ©tĂ© dominante. Les prisonniers sont derriĂšre les barreaux, bien souvent Ă  plus d’une centaine de kilomĂštres de chez eux[11]. Les prisons elles-mĂȘmes sont rarement vues par la majoritĂ© des AmĂ©ricains car elles sont souvent situĂ©es loin des centres-villes. Bien que les comtĂ©s ruraux reprĂ©sentent seulement 20 % de la population amĂ©ricaine, 60 % des nouvelles prisons sont construites sur ces territoires[12]. Les prisonniers sont donc cachĂ©s de la vue du public – loin des yeux, loin du cƓur. En un sens, l’incarcĂ©ration est une forme bien plus extrĂȘme de sĂ©grĂ©gation physique et rĂ©sidentielle que la sĂ©grĂ©gation sous Jim Crow. PlutĂŽt que de simplement les repousser Ă  l’autre bout de la ville ou les parquer dans des ghettos, l’incarcĂ©ration de masse enferme les Noirs dans des cages. Des centaines de milliers de Noirs et de Latinos sont maintenus Ă  l’écart de la sociĂ©tĂ© dominante par des barreaux et des murs – une forme d’apartheid diffĂ©rente de tout ce que le monde a jamais connu. Les prisons, cependant, ne sont pas le seul vĂ©hicule de sĂ©grĂ©gation raciale. La sĂ©grĂ©gation est aussi créée et perpĂ©tuĂ©e par le flot de prisonniers qui rentrent dans les communautĂ©s des ghettos chaque annĂ©e. La guerre contre la drogue Ă©tant menĂ©e presque exclusivement au sein des communautĂ©s de couleur pauvres, lorsque les dĂ©linquants pour drogue sont libĂ©rĂ©s, ils retournent gĂ©nĂ©ralement vers des ghettos sĂ©grĂ©guĂ©s – ces lieux qu’ils appellent leur maison. Dans de nombreuses villes, le phĂ©nomĂšne du retour est largement concentrĂ© sur un petit nombre de quartiers. D’aprĂšs une Ă©tude, sur une pĂ©riode de douze ans, le nombre de prisonniers qui retournent vers les comtĂ©s centraux » a triplĂ©[13] – des comtĂ©s dans lesquels se trouvent les centres-villes ghettoĂŻsĂ©s des mĂ©tropoles. Les effets se font sentir Ă  travers tous les États-Unis. Lors d’interviews menĂ©es auprĂšs de cent habitants de deux communautĂ©s de Tallahassee, en Floride, les chercheurs ont dĂ©couvert que presque chaque personne avait connu – ou s’attendait Ă  connaĂźtre – le retour d’un membre de la famille aprĂšs la prison[14]. De la mĂȘme façon, une Ă©tude auprĂšs des familles vivant dans la citĂ© des Robert Taylor Homes Ă  Chicago a montrĂ© que la majoritĂ© des habitants avaient un membre de la famille incarcĂ©rĂ© ou attendait sa sortie de prison dans les deux annĂ©es Ă  venir[15]. 70 % des hommes entre dix-huit et quarante-cinq ans, dans le quartier dĂ©muni et en majoritĂ© noir de North Lawndale dans le West Side de Chicago sont des anciens dĂ©linquants, avec un casier judiciaire qui les suivra pour le reste de leur vie[16]. La majoritĂ©, 60 %, a Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ©e pour des dĂ©lits liĂ©s Ă  la drogue[17]. Ces quartiers sont des terrains minĂ©s pour les prisonniers en libertĂ© conditionnelle car l’une des conditions de base de ce rĂ©gime est l’interdiction de frĂ©quenter des criminels ». Comme l’observe Paula Wolff, cadre au Chicago Metropolis 2020, dans ces quartiers ghettoĂŻsĂ©s, il est difficile pour une personne en libertĂ© conditionnelle d’aller Ă  l’épicerie du coin acheter un litre de lait sans violer cette condition[18] ». A contrario, les Blancs – mĂȘme pauvres – ont beaucoup moins de chances d’ĂȘtre emprisonnĂ©s pour des dĂ©lits liĂ©s Ă  la drogue. Et lorsqu’ils sortent de prison, ils se retrouvent rarement dans le ghetto. Les Blancs pauvres ont une expĂ©rience de l’AmĂ©rique toute diffĂ©rente de celle des pauvres de couleur. Ils ne subissent pas la sĂ©grĂ©gation raciale, par consĂ©quent lorsqu’ils sont pauvres, ils ne sont pas relĂ©guĂ©s dans des aires racialement dĂ©finies d’intense pauvretĂ©. Une Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© qu’à New York, 70 % des Noirs et des Latinos pauvres vivent dans les quartiers urbains les plus pauvres, alors que 70 % des Blancs pauvres vivent dans des quartiers plus confortables – des communautĂ©s qui ont des ressources significatives, y compris des emplois, des Ă©coles, des banques et des Ă©piceries[19]. Sur l’ensemble du territoire, presque sept personnes sur huit habitant des quartiers urbains les plus pauvres font partie des minoritĂ©s[20]. Ainsi, l’incarcĂ©ration de masse perpĂ©tue et approfondit des schĂ©mas prĂ©existants de sĂ©grĂ©gation et d’isolement raciaux, non seulement en extrayant les gens de couleur de la sociĂ©tĂ© pour les placer en prison, mais aussi en les rejetant de nouveau dans des ghettos Ă  leur sortie. Des jeunes gens de couleur qui auraient pu s’extraire de leurs communautĂ©s ghettoĂŻsĂ©es – ou aider Ă  les transformer – s’ils avaient eu un bon dĂ©part dans la vie et n’avaient pas Ă©tĂ© classĂ©s dĂ©linquants, se retrouvent au contraire piĂ©gĂ©s dans un circuit fermĂ© de marginalitĂ© perpĂ©tuelle, allant du ghetto Ă  la prison[21]. Les ghettos sĂ©grĂ©guĂ©s et rongĂ©s par la pauvretĂ© Ă  travers tous les États-Unis n’existeraient pas aujourd’hui sans les politiques racialement orientĂ©es du gouvernement, et pour lesquelles il n’y a jamais eu de rĂ©paration significative[22]. Et pourtant, chaque annĂ©e, des centaines de milliers de personnes pauvres de couleur ciblĂ©es, par la guerre contre la drogue, sont forcĂ©es de retourner vers ces communautĂ©s sĂ©grĂ©guĂ©es – des quartiers encore dĂ©vastĂ©s par l’hĂ©ritage d’un systĂšme de contrĂŽle antĂ©rieur. ConcrĂštement, ils n’ont pas d’autres choix. C’est ainsi que l’incarcĂ©ration de masse, comme Jim Crow, le systĂšme qui l’a prĂ©cĂ©dĂ©, maintient la sĂ©grĂ©gation raciale. La production symbolique de la race Le parallĂšle le plus important entre l’incarcĂ©ration de masse et Jim Crow est sans doute qu’ils ont tous deux servi Ă  dĂ©finir le sens et le rĂŽle de la race en AmĂ©rique. En effet, l’une des fonctions premiĂšres de n’importe quel systĂšme de castes est de dĂ©finir le sens de la race en son Ă©poque. L’esclavage dĂ©finissait ce que signifiait ĂȘtre noir – un esclave – et tout comme Jim Crow – ĂȘtre noir signifiait ĂȘtre un citoyen de seconde classe. Aujourd’hui, l’incarcĂ©ration de masse dĂ©finit ce que veut dire ĂȘtre noir en AmĂ©rique les Noirs, en particulier les hommes, sont des criminels. VoilĂ  ce qu’ĂȘtre noir signifie. Certains pourraient ĂȘtre tentĂ©s d’insister sur le fait que les hommes noirs choisissent » d’ĂȘtre des criminels ; le systĂšme n’en fait pas des criminels, du moins pas de la maniĂšre dont l’esclavage faisait des Noirs des esclaves ou Jim Crow des citoyens de seconde classe. Le mythe du choix est tentant, mais il faut savoir y rĂ©sister. Les Africains-AmĂ©ricains ne sont pas davantage susceptibles de consommer ou vendre des drogues que les Blancs mais, pour les mĂȘmes conduites, ils sont criminalisĂ©s dans des proportions extrĂȘmement Ă©levĂ©es. En rĂ©alitĂ©, des Ă©tudes suggĂšrent que les actifs blancs pourraient ĂȘtre le groupe le plus susceptible de mener des activitĂ©s illĂ©gales liĂ©es Ă  la drogue au cours de leur vie[23]. La prĂ©valence d’activitĂ©s illĂ©gales liĂ©es Ă  la drogue parmi tous les groupes raciaux et ethniques crĂ©e une situation dans laquelle, du fait des ressources limitĂ©es des forces de l’ordre et des contraintes politiques, certains sont criminalisĂ©s tandis que d’autres ne le sont pas. Les Noirs l’ont Ă©tĂ© par la guerre contre la drogue Ă  un degrĂ© qui Ă©clipse ses effets sur les autres groupes ethniques et raciaux, particuliĂšrement les Blancs. Et ce processus de criminalisation a produit un stigmate racial. Chaque systĂšme de castes racial aux États-Unis a produit une stigmatisation raciale. L’incarcĂ©ration de masse n’est pas une exception. La stigmatisation raciale est produite en dĂ©finissant nĂ©gativement ce qu’ĂȘtre noir veut dire. Un temps, ce fut la honte de l’esclave. Puis celle du citoyen de seconde classe. Aujourd’hui, le stigmate racial est la honte du criminel ». Comme nous l’avons dĂ©crit dans le chapitre 4, de nombreux ex-dĂ©tenus dĂ©crivent l’angoisse existentielle qu’ils Ă©prouvent, liĂ©e Ă  leur statut de paria. Une angoisse qui fait planer son ombre sur tous les autres aspects de leur identitĂ© et de leur expĂ©rience sociale. La honte et la stigmatisation ne sont pas limitĂ©es Ă  l’individu ; elles s’étendent Ă  la famille et aux amis – parfois mĂȘme ce sont des communautĂ©s entiĂšres qui sont stigmatisĂ©es du fait de la prĂ©sence de ceux qui ont Ă©tĂ© Ă©tiquetĂ©s criminels. Ceux qui sont stigmatisĂ©s dĂ©ploient souvent les stratĂ©gies d’adaptation qu’employaient autrefois les Africains-AmĂ©ricains Ă  l’époque de Jim Crow, y compris mentir sur leur passĂ© criminel ou sur les membres de leur famille, afin de passer pour » quelqu’un que la sociĂ©tĂ© dominante pourrait accueillir. La question cruciale est que, pour les hommes noirs, le stigmate de criminel » Ă  l’ùre de l’incarcĂ©ration de masse est fondamentalement un stigmate racial. Non pas que la stigmatisation n’existe pas pour les condamnĂ©s blancs ; elle existe bel et bien, et fortement. Mais il faut remarquer que pour les Blancs elle est diffĂ©rente – elle n’est pas de nature raciale. Une expĂ©rience pourrait permettre d’illustrer comment et pourquoi c’est ainsi. Tenez les propos suivants Ă  presque n’importe qui et observez la rĂ©action Il faut vraiment que nous nous occupions du problĂšme de la criminalitĂ© blanche. » Un Ă©clat de rire sera probablement la rĂ©ponse. L’expression criminalitĂ© blanche est un non-sens Ă  l’ùre de l’incarcĂ©ration de masse, Ă  moins que l’on ne se rĂ©fĂšre Ă  la criminalitĂ© en col blanc – auquel cas il est entendu que l’expression renvoie au type de crimes commis, du fin fond de leur bureau chic, par des Blancs d’apparence respectable. L’expression criminalitĂ© blanche Ă©tant dĂ©pourvue de signification sociale, le terme criminel blanc est Ă©galement dĂ©routant. Dans cette formulation, blanc semble qualifier le terme criminel – comme pour dire voici un criminel, mais pas cette sorte-lĂ  de criminel » ; ou alors, ce n’est pas un vrai criminel – c’est-Ă -dire, pas ce que nous entendons par criminel aujourd’hui. À l’ùre de l’incarcĂ©ration de masse, ce qu’ĂȘtre criminel signifie est associĂ©, dans notre inconscient collectif, Ă  ce que signifie ĂȘtre noir, si bien que l’expression criminel blanc est dĂ©concertante alors que criminel noir est presque redondante. Rappelons-nous l’étude Ă©voquĂ©e dans le chapitre 3 qui rĂ©vĂšle comment les personnes interrogĂ©es pour une enquĂȘte imaginent presque toutes une personne noire, lorsqu’on leur demande de se reprĂ©senter un dealer. Ce phĂ©nomĂšne nous aide Ă  comprendre pourquoi les Ă©tudes montrent que les ex-dĂ©tenus blancs pourraient en rĂ©alitĂ© avoir plus de facilitĂ©s Ă  trouver un emploi que les Africains-AmĂ©ricains sans casier judiciaire[24]. Être un homme noir, cela veut dire ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un criminel, et ĂȘtre un criminel noir, c’est ĂȘtre mĂ©prisable, un paria de la sociĂ©tĂ©. Il n’est en aucune maniĂšre facile d’ĂȘtre un criminel blanc, mais en tant que criminel blanc vous n’ĂȘtes pas un paria racial, bien que vous ayez affaire Ă  de nombreuses formes d’exclusion sociale et Ă©conomique. Le fait d’ĂȘtre blanc tempĂšre le crime, tandis qu’ĂȘtre noir dĂ©finit le crime. Comme nous l’avons vu prĂ©cĂ©demment, l’association du crime avec le fait d’ĂȘtre noir n’est pas apparue naturellement au contraire, c’est une construction des Ă©lites politiques et des mĂ©dias qui fait partie du vaste projet connu sous le nom de guerre contre la drogue. Cette combinaison a servi Ă  fournir un dĂ©bouchĂ© lĂ©gitime Ă  l’expression du ressentiment et de l’hostilitĂ© contre les Noirs – une soupape pratique maintenant que les formes explicites de racisme sont strictement condamnĂ©es. À l’ùre de l’indiffĂ©rence Ă  la couleur de peau, il n’est plus permis de dĂ©tester les Noirs, mais nous pouvons haĂŻr les criminels. De fait, on nous y encourage. Comme le remarque l’écrivain John Edgar Wideman Il est respectable de couvrir les criminels de goudron et de plumes, de prĂŽner l’enfermement et de jeter la clĂ© aux oubliettes. Ce n’est pas raciste d’ĂȘtre contre le crime, mĂȘme si l’archĂ©type du criminel dans les mĂ©dias et dans l’imagination du public a presque toujours le visage de Willie Horton[25]. » C’est prĂ©cisĂ©ment parce que le systĂšme judiciaire est un vecteur de l’expression du sentiment anti-Noir, conscient et inconscient, que la marque de la prison est vĂ©cue comme un stigmate racial. Le stigmate existe que l’on ait Ă©tĂ© ou non Ă©tiquetĂ© formellement comme criminel, ce qui reprĂ©sente un autre parallĂšle avec Jim Crow. Tout comme les Africains-AmĂ©ricains dans les États du Nord Ă©taient stigmatisĂ©s par le systĂšme Jim Crow mĂȘme s’ils n’étaient pas assujettis Ă  son contrĂŽle formel, les hommes noirs aujourd’hui sont stigmatisĂ©s par l’incarcĂ©ration de masse – et la construction sociale de l’ hommenoircriminel » – qu’ils aient Ă©tĂ© en prison ou non. Pour ceux qui ont Ă©tĂ© marquĂ©s de ce sceau, le marquage sert Ă  intensifier et approfondir la stigmatisation raciale, puisqu’on leur rappelle constamment, Ă  quasiment chaque contact avec les services publics ainsi qu’avec les employeurs et les propriĂ©taires privĂ©s, qu’ils sont les nouveaux intouchables ». De cette maniĂšre, le stigmate de la race est devenu stigmate de la criminalitĂ©. La combinaison jeune + noir + masculin Ă©quivaut, dans tout le systĂšme judiciaire, Ă  l’école et dans l’espace public, Ă  provoquer une suspicion raisonnable justifiant l’interpellation, l’interrogatoire, la fouille et la dĂ©tention de milliers d’Africains-AmĂ©ricains tous les ans, ainsi que leur exclusion du marchĂ© du travail et des logements et l’impossibilitĂ© d’accĂ©der Ă  diverses formes d’éducation. Parce que les jeunes Noirs sont perçus comme des criminels, ils sont confrontĂ©s Ă  une grave discrimination Ă  l’embauche et sont aussi poussĂ©s » hors du systĂšme scolaire Ă  travers des rĂšglements intĂ©rieurs biaisĂ©s sur le plan racial[26]. Pour les jeunes Noirs, l’expĂ©rience qui les rend noirs » commence souvent avec le premier contrĂŽle de police, suivi de l’interrogatoire, la fouille ou l’arrestation. Cette expĂ©rience est porteuse d’un sens social – voilĂ  ce que cela veut dire d’ĂȘtre noir. L’histoire de sa premiĂšre fois » peut bien ĂȘtre racontĂ©e Ă  la famille ou aux amis, mais parmi les jeunes des ghettos, personne n’imagine que la premiĂšre fois sera la derniĂšre. Il est entendu que cette expĂ©rience dĂ©finit les termes de sa relation non seulement Ă  l’État, mais Ă  la sociĂ©tĂ© dans son ensemble. Cette rĂ©alitĂ© peut ĂȘtre frustrante pour ceux qui s’efforcent d’aider les jeunes des ghettos Ă  renverser le cours de leur vie ». James Forman, le cofondateur de l’école sous contrat See Forever pour jeunes dĂ©linquants Ă  Washington, le note lorsqu’il dĂ©crit comment les contrĂŽles et les fouilles dĂ©gradantes faits au hasard auprĂšs des jeunes des ghettos signifient aux jeunes qu’ils sont des parias, peu importe qu’ils travaillent bien Ă  l’école, ils resteront toujours des suspects potentiels. » Un Ă©tudiant s’est plaint auprĂšs de lui On a beau ĂȘtre parfaits, parfaits, faire tout bien, ils nous traitent quand mĂȘme comme des chiens. Non, pire que des chiens, parce que les criminels sont traitĂ©s pire que les chiens. » Un autre Ă©lĂšve lui a demandĂ© Comment peux-tu nous dire qu’on peut devenir ce qu’on veut, alors qu’ils nous traitent comme des moins que rien[27]. » Le processus qui consiste Ă  marquer les jeunes Noirs en tant que criminels noirs est essentiel pour le fonctionnement de l’incarcĂ©ration de masse comme systĂšme de castes raciales. Pour que ce systĂšme soit un succĂšs – c’est Ă  dire pour qu’il atteigne les buts politiques dĂ©crits dans le chapitre 1 – les Noirs doivent ĂȘtre Ă©tiquetĂ©s criminels avant d’ĂȘtre formellement soumis au contrĂŽle. L’étiquette criminel » est essentielle, car toute les formes explicites d’exclusion raciste sont non seulement interdites mais largement condamnĂ©es. Ainsi, les jeunes Noirs doivent ĂȘtre fabriquĂ©s, Ă©tiquetĂ©s criminels. Ce processus de criminalisation est, dans une large mesure, le processus qui consiste Ă  devenir » noir. Comme l’explique Wideman, quand un homme de couleur d’une certaine classe sociale et d’un certain milieu est, aux yeux du public, l’équivalent d’un criminel », ĂȘtre traitĂ© par le systĂšme judiciaire Ă©quivaut Ă  ĂȘtre rendu » noir ; et passer du temps derriĂšre les barreaux est en mĂȘme temps une façon de marquer la race[28]. » L’incarcĂ©ration de masse est fondamentalement, comme Jim Crow, une institution qui fabrique la race ». Elle sert Ă  dĂ©finir le sens et le rĂŽle de la race aux États-Unis. Notes [1] Voir le chapitre 1, p. 61, qui dĂ©crit l’opinion selon laquelle le discours de Ronald Reagan venait principalement de la dĂ©tresse Ă©motionnelle de ceux qui avaient peur ou en voulaient aux Noirs, et qui attendaient de Reagan qu’il les “maintienne Ă  leur place” ou du moins fasse Ă©cho Ă  leur propre peur et frustration.» [2] Pour une excellente discussion de l’histoire des lois sur la dĂ©chĂ©ance des droits pour dĂ©lit, ainsi que de leur impact aujourd’hui, voir Jeff Manza, Christopher Uggen, Locked Out Felon Disenfranchisement and American Democracy, New York, Oxford University Press, 2006. [3] Cotton vs Fordice, 157 p. 388, 391, 1998 ; voir aussi Martine J. Price, Note and comment Addressing ex-felon disenfranchisement Legislation vs litigation », Brooklyn Journal of Law and Policy, n° 11, 2002, p. 369, 382-383. [4] Voir Jamie Fellner, Marc Mauer, Losing the Vote The Impact of Felony Disenfranchisement Laws in the United States, Washington, Sentencing Project, 1998. [5] Race, Incarceration, and American Values, op. cit., p. 48. [6] Voir Eric Lotke, Peter Wagner, Prisoners of the census Electoral and financial consequences of counting prisoners where they go, not where they come from », Pace Law Review, n° 24, 2004, p. 587. [7] Voir Batson vs Kentucky 476 US, p. 79, 1986, discutĂ© dans le chapitre 3. [8] Voir Purkett vs Elm, 514 US, 765, discutĂ© dans le chapitre 3. [9] Brian Kalt, The exclusion of felons from jury service », American University Law Review, n° 53, 2003, p. 65. [10] Voir Dred Scott vs Sandford, 60 US, p. 393, 1857. [11] But They All Come Back, op. cit., p. 132. [12] Prisoners of the census », art. cit. ; pour plus d’information, voir [13] But They All Come Back, op. cit., p. 281, qui cite James Lynch, William Sabol, Prisoners Reentry in Perspective, Crime Policy Report, vol. 3, Washington, Urban Institute, 2001. [14] Dina R. Rose, Todd R. Clear, Judtih A. Ryder, Drugs, Incarcerations, and Neighborhood Life The Impact of Reintegrating Offenders in the Community, Washington, US Department of Justice, National Institute of Justice, 2002. [15] Sudhir Alladi Venkatesh, The Robert Taylor Homes Relocation Study, New York, Center for Urban Research and Policy, Columbia University, 2002. [16] Vicious Circle, op. cit., p. 16. [17] Ibid., p. 17. [18] ConfĂ©rence de Paula Wolff lors de l’Annual Luncheon for Appleseed Fund for Justice and Chicago Council of Lawyers, 7 octobre 2008. [19] Katherine Beckett, Theodore Sasson, The Politics of Injustice Crime and Punishment in America, Thousand Oaks, Sage Publications, 2004, p. 36, qui cite Mercer Sullivan, Getting Paid Youth Crime in the Inner City, New York, Cornell University Press, 1989. [20] Idem. [21] LoĂŻc Wacquant, The new “peculiar institution” On the prison as surrogate ghetto », Theoretical Criminology, vol. 4, n° 3, 2000. [22] Voir par exemple Douglas Massey, Nancy Denton, American Apartheid Segregation and the Making of the Underclass, Cambridge, Harvard University Press, 1993. [23] Les Blancs ont beaucoup plus de chances de sortir diplĂŽmĂ©s de l’universitĂ©, et les diplĂŽmĂ©s ont plus de chances d’essayer des drogues au cours de leur vie comparativement aux adultes qui n’ont pas terminĂ© leurs Ă©tudes secondaires. Voir US Depatment of Health and Human Services, Substance Abuse and Mental Health Services Administration, Findings from the 2000 National Household Survey on Drug Abuse, Rockville, 2001. Les Africains-AmĂ©ricains sont surreprĂ©sentĂ©s parmi les adultes qui n’ont pas fini leur cursus secondaire. [24] Devah Pager, Marked Race, Crime and Finding Work in an Era of Mass Incarceration, Chicago, University of Chicago Press, 2007, p. 90-91, 146-147. [25] John Edgar Wideman, Doing time, marking race », The Nation, 30 octobre 1995. [26] Voir Julia Cass, Connie Curry, America’s Cradle to Prison Pipeline, New York, Children’s Defense Fund, 2007. [27] James Forman Jr., Children, cops and citizenship Why conservatives should oppose racial profiling », Invisible Punishment, op. cit., p. 159. [28] Doing time, marking race », art. cit.

Cedimanche Ă  la TV sur PLANETE+ CI, regardez La couleur de la justice. DĂ©couvrez la bande annonce et plus d'informations. Documentaire SociĂ©tĂ© : Le 17 juillet 2014, Des manifestants dĂ©noncent la discrimination, par un 'die-in', Ă  Boston, dans le Massachusetts, le 4 dĂ©cembre 2014. Ils protestent aprĂšs une sĂ©rie de bavures policiĂšres et de dĂ©cisions judiciaires disculpant des policiers blancs ayant tuĂ© des Noirs. Reuters/Brian Snyder Ils avaient le tort d'ĂȘtre Noirs. Walter Scott, abattu par un policier blanc en Caroline du Sud, samedi. Rumain Brisbon, tuĂ© par un policier dans l'Arizona, en dĂ©cembre. Des policiers responsables de la mort d'hommes sans arme, Michael Brown Ă  Ferguson et Eric Garner Ă  New York blanchis par la justice. Un adolescent de 12 ans, Tamir Rice, abattu alors qu'il jouait avec un faux pistolet Ă  Cleveland. Le biais racial de la police amĂ©ricaine envers les Afro-amĂ©ricains provoque l'indignation outre-atlantique. Il montre que la discrimination est loin d'avoir disparu, dans presque tous les domaine de la vie publique. En voici quelques exemples.   La populationLes Afro-AmĂ©ricains reprĂ©sentaient 13,6% de la population lors du dernier recensement de 2010, selon le Bureau des statistiques amĂ©ricain, en lĂ©gĂšre hausse par rapport Ă  2000 12,9%. Ces chiffres incluent les personnes "d'une ou plusieurs races", selon la classification en vigueur aux Etats-Unis. On peut en effet ĂȘtre rĂ©pertoriĂ© comme Noir et Hispanique dans les statistiques amĂ©ricaines. La proportion de Noirs pourrait atteindre 15% en 2060, selon des prĂ©visions du bureau de rencensement. Pourcentage de la population par "race" en 2012 et projections pour 2060US Census bureauLes bavures policiĂšresLes rĂ©centes bavures en Arizona, Ă  New York, Cleveland et Ferguson mettent en relief la disproportion qui frappe les Noirs dans les bavures policiĂšres ou les cas de personnes tuĂ©es par les forces de sĂ©curitĂ©. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Les jeunes hommes noirs tuĂ©s par la police sont 21 fois plus nombreux que les jeunes hommes blancs, selon une Ă©tude du site d'investigation ProPublica. Le site du magazine Mother Jones prend pour exemple les personnes tuĂ©es par des policiers Ă  New York entre 2000 et 2011 La justiceC'est l'un des domaines oĂč les discriminations sont les plus flagrantes. Les Noirs constituent 40% de la population carcĂ©rale pour 13,6% de la population. Dans le mĂȘme temps, les Blancs non hispaniques, qui comptent 64% de la population reprĂ©sentent 39 % de la population carcĂ©rale, rappelle le site Prison policy project. Proportion de la population carcĂ©ralePrison policy ProjectUn Ă©cart qui se retrouve aussi dans le couloir de la mort. Depuis 1976, 34% des condamnĂ©s Ă  mort exĂ©cutĂ©s Ă©taient des Noirs, selon le Centre d'information sur la peine de mort. Ratio des Noirs exĂ©cutĂ©s depuis disparitĂ©s raciales liĂ©es au taux de criminalitĂ© ne suffisent pas Ă  expliquer pas cet Ă©cart, relĂšve The Atlantic. Les statistiques fĂ©dĂ©rales montrent que 84% des victimes blanches et 93% des victimes noires entre 1980 et 2008 ont Ă©tĂ© assassinĂ©s par quelqu'un de la mĂȘme couleur. Pourtant, bien que prĂšs de la moitiĂ© des victimes d'homicide sont des Noirs, plus de trois quarts des victimes des condamnĂ©s Ă  mort exĂ©cutĂ©s depuis 1976 sont des Blancs. L'Ă©conomieLes Noirs sont largement plus pauvres que les Blancs. 27,2% des Afro-AmĂ©ricains sont sous le seuil de pauvretĂ©, contre 15% pour l'ensemble des AmĂ©ricains. Le revenu mĂ©dian est de 33 321 dollars pour une famille afro-amĂ©ricaine en 2012 contre 51 017 pour la moyenne de la population. L'Ă©cart vis-Ă -vis des autres catĂ©gories de la population n'a guĂšre changĂ© depuis les annĂ©es 1960, comme le montre ce tableau de l'US Census bureau. Le revenu mĂ©dian des Noirs reste toujours largement invfĂ©rieur Ă  celui de l'ensemble de la Census BureauLe taux de chĂŽmage chez les Africains-AmĂ©ricains est le double de celui des Blancs 13,4% contre 6,7% en 2013, selon l'institut Pew Research. Si le taux d'activitĂ© a connu des hauts et des bas en fonction de la conjoncture, l'Ă©cart n'a quasiment pas variĂ© en 60 ans. Le taux de chĂŽmage des Noirs est deux fois plus Ă©levĂ© que celui des researchLa santĂ©Sans surprise, un plus grand taux de pauvretĂ© induit des inĂ©galitĂ©s en termes de santĂ©. Quelques exemples. Les Afro-Americains avaient, en 2009, le taux le plus Ă©levĂ© de mort par crise cardiaque, d'AVC, de cancer et de diabĂšte, selon le Centre de prĂ©vention des maladies CDC. MalgrĂ© un lĂ©ger resserrement de l'Ă©cart, les Afro-amĂ©ricains vivent toujours moins longtemps que le reste de la population. L'espĂ©rance de vie moyenne Ă  la naissance atteignait 78,7 ans en 2010, contre 75,1 ans pour les Noirs. L'espĂ©rance de vie aux Etats-UnisCDCL'Ă©ducationLes adultes afro-amĂ©ricains Ă©taient moins nombreux Ă  avoir obtenu un diplĂŽme Ă  la fin du lycĂ©e 80% que les Blancs 90% en 2005. Un rapport paru en mars dernier soulignait la perpĂ©tuation de ces dĂ©sĂ©quilibres. Le cercle vicieux de la discrimination est renforcĂ© par les faiblesses de l'encadrement scolaire les Ă©tudiants noirs ont quatre fois plus de probabilitĂ© de frĂ©quenter des Ă©coles dont moins de 60% des enseignants ont le niveau et les diplĂŽmes requis, selon des statistiques du DĂ©partement de l'Education. Plus grave, les inĂ©galitĂ©s se perpĂ©tuent en raison d'une vĂ©ritable sĂ©grĂ©gation spaciale. Les Africains-AmĂ©ricains sont plus nombreux Ă  vivre dans des villes pauvres. Or les budgets d'Ă©ducation dĂ©pendent pour l'essentiel des collectivitĂ©s locales. L'AmĂ©rique d'Obama a encore du chemin Ă  parcourir. >> Lire aussi Ferguson, les racines de la colĂšre Catherine GouĂ«set Les plus lus OpinionsLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre Assouline Toutesles informations sur La Couleur du crime, film rĂ©alisĂ© par Joe Roth avec Samuel L. Jackson et Julianne Moore sorti en 2006. Synopsis : AprĂšs la disparition de sa fille Alors que The Twilight Zone version Jordan Peele est actuellement diffusĂ©e sur Canal +, PremiĂšre fait le tri parmi les 156 Ă©pisodes de la sĂ©rie originelle 1959-1964, créée par Rod Serling, pour en extraire les 20 meilleurs. ApprĂȘtez-vous Ă  entrer dans une autre dimension, oĂč s’est engouffrĂ©e toute la pop culture. 20 - LA PISCINE ENSORCELÉE THE BEWITCHIN’ POOL, S05E36 Maman est agacĂ©e, papa, trĂšs occupĂ©, la maison, somptueuse et la piscine, immense. Alors, les enfants font des longueurs en attendant que les grands veuillent bien se calmer. Comment les deux petits ont bien pu dĂ©couvrir qu’au fond du bassin se logeait une porte de sortie menant vers un Neverland tenu par une gentille mamie gĂąteaux? Et pourquoi le papa plonge-t-il les chercher avec cet air si paniquĂ©? DerriĂšre le pays des merveilles se cacherait-il un vrai drame domestique ? L’anthologie se conclut donc lĂ -dessus, sur l’un des happy ends les plus tristes jamais imaginĂ©s. AprĂšs cet ultime coup d’éclat, La QuatriĂšme Dimension se refermera Ă  jamais. 19 - C’EST UNE BELLE VIE IT’S A GOOD LIFE, S03E08 Une petite bourgade amĂ©ricaine vit au rythme des caprices d’un enfant tyrannique, que personne n’ose contrarier... Un pur Ă©pisode atmosphĂ©rique, trĂšs dĂ©rangeant, sans vĂ©ritable conclusion, et qui deviendra l’un des piliers de la franchise » Twilight Zone remakĂ© façon cartoon par Joe Dante dans La QuatriĂšme Dimension – Le Film, il aura Ă©galement droit Ă  une suite dans la reprise en couleur de la sĂ©rie, dans les annĂ©es 2000. Et Rod Serling essaya carrĂ©ment d’en tirer un long mĂ©trage, avant sa mort, en 1975. Mais, contrairement Ă  Cauchemar Ă  20 000 pieds, autre gros classique de la sĂ©rie sixties que George Miller a sublimĂ© en 1983, aucune variation n’a su reproduire le malaise diffus et poisseux que provoque toujours le It’s a good life originel. 18 - LES MASQUES THE MASKS, S05E25 Alors que le carnaval du Mardi gras bat son plein Ă  la Nouvelle-OrlĂ©ans, un vieillard mourant, mais toujours pugnace, ordonne Ă  ses descendants ingrats et Ă©goĂŻstes, qui attendent de palper l’hĂ©ritage, de porter des masques exprimant la laideur de leurs Ăąmes corrompues... Il suffit de lire ce rĂ©sumĂ© pour deviner le twist, mais ce n’est pas trĂšs grave cette fable jazzy rĂ©alisĂ©e par Ida Lupino frappe surtout par son extraordinaire atmosphĂšre gothique, hargneuse et morbide. GrĂące au gĂ©nie du maquillage de William J. Tuttle le make up artist en chef de La QuatriĂšme Dimension, un Ă©pisode qui... colle Ă  la peau. 17 - FUTUROGRAPHE A MOST UNUSUAL CAMERA, S02E10 Assez gĂ©niale lors de ses petits glissements vers l’humour noir, La QuatriĂšme Dimension aura toujours eu beaucoup plus de mal Ă  s’exprimer sur un versant purement comique et ce, mĂȘme quand elle invita Buster Keaton a slalomer entre le muet et le parlant dans le trĂšs moyen Il Ă©tait une fois. Exception notable cette fable oĂč une bande de pieds nickelĂ©s dĂ©couvre un proto-Polaroid dont les photos annoncent le futur et avec un peu d’astuce les rĂ©sultats du tiercĂ©. L’agenda des sports de Retour vers le futur 2 trouve sa source ici. L’humour burlesque, anar et tordu de Bob Zemeckis aussi. CBS 16 - COMMENT SERVIR L’HOMME TO SERVE MAN, S03E24 Des aliens gĂ©ants aux crĂąnes hypertrophiĂ©s, emmenĂ©s par Richard "Jaws" Kiel, dĂ©barquent sur Terre et assurent la population terrestre qu’ils viennent en paix. Vraiment ? Difficile de parler de cet Ă©pisode sans Ă©voquer sa fin lĂ©gendaire qui inspira notamment une super blague de Y a-t-il un flic pour sauver le PrĂ©sident?. On se contentera de constater qu’ici, c’est la secrĂ©taire blonde qui trouve la clĂ© de l’énigme, refusant le rĂŽle de potiche que lui auraient allouĂ© 99 % des sĂ©ries B de l’époque, preuve que La QuatriĂšme Dimension a toujours Ă©tĂ© cette sĂ©rie progressiste qui mettait rĂ©guliĂšrement en vedette des Noirs, des femmes, des vieux, et autres damnés de la Terre. Le tout en prime time, s’il vous plaît. 15 - CONVERSATION AVEC L’AU-DELÀ LONG DISTANCE CALL, S02E22 Tout cet Ă©pisode est bĂąti pour converger vers un climax inoubliable. Il s’agit d’un bouleversant monologue adressĂ© au tĂ©lĂ©phone par un fils Ă  sa mĂšre. Un truc simple, vraiment tout simple. À ceci prĂšs que le tĂ©lĂ©phone est un jouet. À ceci prĂšs que la mĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©e. À ceci prĂšs que le fils vient de perdre son enfant. Et Ă  ceci prĂšs qu’il suspecte sa mĂšre d’avoir poussĂ© son rejeton Ă  quitter le monde des vivants et qu’il lui demande dĂ©sormais de le lui rendre. C’est beau la tĂ©lĂ© quand c’est fait avec un tel souci de simplicitĂ©. 14 - SOLITUDE WHERE IS EVERYBODY ?, S01E01 Un homme erre dans un monde dĂ©sertĂ© et se demande oĂč sont passĂ©s ses semblables. Est-il mort ? Fou ? À moins que quelqu’un ne soit en train de l’observer... La flippe mĂ©ta- physique, la paranoĂŻa, l’AmĂ©rique endormie, l’avenir-zombie de la sociĂ©tĂ© de consommation... Tout est dĂ©jĂ  lĂ , dans cet Ă©pisode pilote qui n’a pas seulement ouvert la porte Ă  La QuatriĂšme Dimension, mais aussi Ă  toute la tĂ©lĂ© weirdo des soixante annĂ©es suivantes, du Prisonnier Ă  Twin Peaks. On n’en est jamais sortis. 13 - L’ƒIL DE L’ADMIRATEUR EYE OF THE BEHOLDER, S02E06 Exploit technique de premier plan, cet Ă©pisode se situant dans un centre de reconstruction faciale et oĂč tous les visages des protagonistes sont escamotĂ©s par la mise en scĂšne a Ă©tĂ© tellement parodiĂ© et hommagĂ© qu’on n’est mĂȘme pas obligĂ©s de l’avoir vu pour connaĂźtre son twist mĂ©morable. Pas trĂšs grave c’est surtout un conte expressionniste d’une modernitĂ© stupĂ©fiante qui envoie Ken et Barbie au purgatoire des monstres et s’interroge sur les canons arbitraires de la beautĂ© et le fascisme qui en dĂ©- coule, entre deux coupures pub. La tĂ©lĂ© US a-t-elle Ă©tĂ© un jour plus subversive que ça ? 12 - FUTUROGRAPHE A MOST UNUSUAL CAMERA, S02E10 Deux astronautes dĂ©collent pour Mars et sont surpris de dĂ©couvrir, Ă  leur arrivĂ©e, que les habitants de la planĂšte rouge sont identiques aux Terriens. Tous les gens sont partout semblables », dit le titre de l’épisode, gĂ©nialement polysĂ©mique... Le dĂ©but de l’épisode est un brin longuet les auteurs devaient parfois meubler pour respecter la durĂ©e imposĂ©e par le format du show mais ces petits ratĂ©s sont vite excusĂ©s par la coda vertigineuse. Un Ă©pisode annonciateur de tout un pan de la SF hollywoodienne Ă  venir. En premier lieu l’adaptation cinĂ© de La PlanĂšte des singes coĂ©crite huit ans plus tard par un certain... Rod Serling. 11 - L’ABRI THE SHELTER, S03E03 La radio est catĂ©gorique l’apocalypse nuclĂ©aire, c’est pour maintenant. Tous aux abris. TrĂšs bien, mais comment faire lorsque tous vos voisins veulent s’incruster dans votre petit bunker personnel ? Encore meilleur que le trĂšs aimĂ© Les Monstres de Maple Street, cette nouvelle fĂȘte des voisins qui vire au pugilat n’a au fond qu’un vrai dĂ©faut pour un Ă©pisode de la Twilight Zone elle ne comporte aucun Ă©lĂ©ment fantastique. Pour le reste, c’est peut-ĂȘtre l’incarnation la plus palpable de l’humanisme dĂ©sabusĂ© de Rod Serling et de son obsession eschatologique typiquement 60s. 10 - NEUVIÈME ÉTAGE THE AFTER HOURS, S01E34 Dans un grand magasin, une jeune femme, Ă  la recherche d’un article trĂšs prĂ©cis, est envoyĂ©e par un liftier au neuviĂšme Ă©tage, oĂč l’attendent une vendeuse trĂšs serviable et des mannequins trĂšs flippants... Un aller direct pour la Twilight Zone! Monument de suspense et d’angoisse Ă©crit par Charles Beaumont le George Harrison de La QuatriĂšme Dimension, moins connu et prolifique que les stars Rod Serling et Richard Matheson, mais tout aussi gĂ©nial, NeuviĂšme Étage magnifie le principe du double twist un premier coup de théùtre Ă  mi-parcours, avant la coupure pub, et un deuxiĂšme Ă  la fin, qui laisse encore plus bouche bĂ©e. Un chef-d’Ɠuvre qui hante Ă  jamais. Et la prestation over the top d’Agnes Moorehead achĂšvent d’en faire un classique absolu, et ce depuis sa premiĂšre diffusion. 09 - PORTRAIT D’UNE JEUNE FILLE AMOUREUSE NUMBER 12 LOOKS JUST LIKE YOU, S05E17 À 18 ans c’est l’heure du choix modĂšle A ou modĂšle B? Maman a choisi il y a long- temps un modĂšle A, grand et athlĂ©tique. Les copines ont plutĂŽt optĂ© pour le modĂšle B, plus pulpeux, qui fait dĂ©sormais fureur chez les garçons du modĂšle 1, assez trapus. Et si la jeune effrontĂ©e refusait l’opĂ©ration qui doit la transformer en modĂšle B ? L’État resterait-il les bras croisĂ©s face Ă  cet ĂȘtre imparfait ? Le meilleur Ă©pisode de Black Mirror a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© prĂšs de cinquante ans avant le premier Ă©pisode de Black Mirror. 08 - LES ENVAHISSEURS THE INVADERS, S02E15 Vingt minutes de mano a mano muet et sanglant entre une fermiĂšre Ă©puisĂ©e et des aliens miniatures, le tout circonscrit Ă  une vieille bicoque en ruine. C’est peut-ĂȘtre le programme le plus dĂ©pouillĂ© jamais proposĂ© par la sĂ©rie le tout rehaussĂ© par un twist final dont la maison a le secret et une forme d’apothĂ©ose pour Matheson, dont l’écriture n’a jamais Ă©tĂ© aussi ciselĂ©e et visuelle. La musique glaçante de Jerry Goldsmith 07 - LES TROIS FANTÔMES AND WHEN THE SKY WAS OPENED, S01E11 Le genre d’épisode qui donne l’impression que la rĂ©alitĂ© est en train de se dissoudre sous vos yeux, lentement, inexorable- ment, comme des grains de sable s’écoulant dans un sablier. Trois astronautes, de retour sur Terre aprĂšs une expĂ©dition spatiale qui les a vus disparaĂźtre des Ă©crans radar pendant une poignĂ©e d’heures, vont chacun, tour Ă  tour, avoir la sensation d’ĂȘtre rayĂ©s du monde, expulsĂ©s de leur propre existence... Un chef-d’Ɠuvre sur le thĂšme du trou noir existentiel, prĂ©-Lost, prĂ©-The Leftovers. Penser Ă  demander un jour Ă  Damon Lindelof son avis lĂ -dessus. 06 - QUESTION DE TEMPS TIME ENOUGH AT LAST, S01E08 Un petit employĂ© de banque binoclard, martyrisĂ© par sa femme et son patron, rĂȘve d’avoir un peu de temps pour s’adonner Ă  son loisir favori la lecture. Une grosse explosion nuclĂ©aire, qui atomise toute la population terrestre Ă  part lui, va lui en donner l’occasion... Un Ă©pisode Ă  la chute sarcastique inoubliable, qui entremĂȘle deux des plus grosses obsessions de la Twilight Zone le temps qui passe et la peur de la bombe. Accessoirement, il s’agit de l’épisode prĂ©fĂ©rĂ© du roi du twist, M. Night Shyamalan. Ce qui, si vous vous souvenez de la fin, est assez rigolo de la part de l’auteur de Glass et Incassable. CBS 05 - QUESTION DE TEMPS TIME ENOUGH AT LAST, S01E08 Cette QuatriĂšme Dimension, c’était forcĂ©- ment, un peu, celle de nos rĂȘves. Pendant cinq saisons, la sĂ©rie se sera souvent amusĂ©e Ă  manipuler les frontiĂšres entre la rĂ©alitĂ© et les fantasmes et ne se sera autorisĂ© qu’une seule fois l’inĂ©vitable tout ceci n’était qu’un cauchemar » dans le bien mal nommĂ© La Poursuite du rĂȘve, un chef-d’Ɠuvre par ailleurs. L’idĂ©e bien connue du mirage est offerte ici dĂšs le dĂ©but de l’épisode, mais va se retrouver ensuite propulsĂ©e dans une boucle temporelle oĂč se mĂȘlent couloir de la mort, exĂ©cutions sommaires et condamnĂ©s hurlant. C’est Un jour sans fin avec un bourreau Ă  la place de la marmotte et on prie pour se rĂ©veiller trĂšs vite. 04 - LES PRÉDICTIONS NICK OF TIME, S02E07 Il n’y a que deux types d’épisodes de La QuatriĂšme Dimension, ceux qui embrassent la dimension fantastique du projet et ceux, plus rares, qui prĂ©fĂšrent flirter avec les lisiĂšres du rationnel, le dĂ©but de nos psy- choses et les limites de notre santĂ© mentale. Ceux-lĂ  font trĂšs peur. En haut de cette tendance trĂŽne Les PrĂ©dictions, oĂč William Shatner engloutit sa petite monnaie dans un automate qui lui annonce son avenir Ă  l’aide de petits tickets. À mesure qu’il devient accro Ă  ses rĂ©ponses, le capitaine Kirk se met Ă  sombrer dans la paranoĂŻa la plus violente. Et on jurerait que ça procure un plaisir dingue Ă  la machine. 03 - UN MONDE À SOI A WORLD OF HIS OWN, S01E36 Un Ă©crivain peut faire apparaĂźtre Ă  sa guise les personnages nĂ©s dans son imagination. Sa femme rĂąle un peu quand il s’agit d’une jolie blonde qui prĂ©pare de dĂ©licieux martinis... La premiĂšre saison de la Twilight Zone s’achevait avec cette irrĂ©sistible comĂ©die mĂ©ta, qui, mĂȘme si elle est signĂ©e Richard Matheson, s’apprĂ©cie comme le manifeste fondateur de Rod Serling le crĂ©ateur- showrunner de gĂ©nie en profite pour apparaĂźtre pour la toute premiĂšre fois dans un Ă©pisode il n’intervenait jusqu’à prĂ©sent qu’en voix off, et systĂ©matisera le procĂ©dĂ© Ă  partir de la saison 2. Le maĂźtre absolu de La QuatriĂšme Dimension, le voici. À moins qu’il n’en soit que le jouet ? 02 - SOUVENIR D’ENFANCE WALKING DISTANCE, S01E05 Un homme d’affaires fifties, costard-cravate et front soucieux, s’arrĂȘte pour faire rĂ©parer sa voiture dans une station-service paumĂ©e au beau milieu des États-Unis. Il rĂ©alise que la petite ville de son enfance est Ă  quelques centaines de mĂštres de lĂ , et dĂ©cide d’aller y faire un tour. Sur place, quand il tombe nez Ă  nez avec lui-mĂȘme, enfant, puis avec son papa et sa maman, il comprend qu’il n’a pas seulement voyagĂ© dans l’espace... Un Ă©pisode uniquement portĂ© par son sublime mood mĂ©lancolique, et qui fait le lien entre le mythe de Rip Van Winkle l’une des histoires de voyage dans le temps fondatrices de l’imaginaire US et Retour vers le futur. OĂč l’on comprend que l’on n’a pas forcĂ©ment besoin d’une DeLorean pour ressusciter ses parents et ses souvenirs d’enfance ils sont lĂ , pas loin, au bout du chemin. At a walking distance », comme on dit en VO. 1 - CINQ PERSONNAGES EN QUÊTE D’UNE SORTIE FIVE CHARACTERS IN SEARCH OF AN EXIT, S03E14 L’absurditĂ© de la condition humaine rĂ©sumĂ©e en 25 minutes et racontĂ©e depuis le fond d’un puits. Cinq amnĂ©siques s’y dĂ©battent, tentent de percer le mystĂšre de leur prĂ©sence, sentent que leur temps est comptĂ© et, Ă©puisĂ©s, finissent sagement par regarder vers les Ă©toiles. La cloche a sonnĂ©, une vie vient de passer, Ă  qui le tour ? Variation mĂ©taphysique sur le mĂȘme thĂšme que le terrifiant NeuviĂšme Étage, un peu plus bas dans ce classement, cet Ă©pisode va bĂ©nĂ©ficier comme aucun autre du savoir-faire de Rod Serling, qui pousse ici son art du minimalisme et de l’existentialisme dĂ©fait Ă  leur plus haut degrĂ© – tout en se permettant, Ă  travers son titre, un petit hommage snob Ă  Pirandello. La tĂ©lĂ©vision grand public envisagĂ©e comme un support purement artistique oĂč l’on laisserait libre cours Ă  sa seule sensibilitĂ©. Et Ă  la fin, priĂšre pour le spectateur de ramasser sa mĂąchoire au sol. Que vaut la QuatriĂšme Dimension de Jordan Peele ? ClĂŽturede la saison des 40 ans du Théùtre de La Renaissance, ce grand projet participatif part Ă  la recherche des mĂ©lodies qui fondent notre bonheur. Dans la comĂ©die musicale The Sound of Music de Rodgers et Hammerstein, rendue mondialement cĂ©lĂšbre par le film de Robert Wise avec Julie Andrews, une famille endeuillĂ©e se reconstruit []
BartolomĂ© de Las Casas est nĂ© Ă  SĂ©ville en 1474. il participe Ă  la colonisation des AmĂ©riques aux cĂŽtĂ©s de Nicolas de Ovando, qui a remplacĂ© Christophe Colomb Ă  la tĂȘte de la colonie d'Hispaniola Saint-Domingue en 1502. Il obtient une "encomienda", une vaste propriĂ©tĂ© sur laquelle on oblige les Indiens Ă  travailler. Il se consacrera pendant dix ans Ă  exploiter ces terres. En 1512, il rentre en Europe pour ĂȘtre ordonnĂ© prĂȘtre Ă  retour en AmĂ©rique, BartolomĂ© de Las Casas prend conscience de l’injustice du systĂšme de l'encomienda. Il considĂšre que les propriĂ©taires du Nouveau Monde sont les Indiens et que les Espagnols ne doivent s'y rendre que pour les convertir. Il entame une campagne pour la dĂ©fense des Indiens et renonce Ă  son encomienda en 1514. Il va entreprendre alors de nombreux voyages entre l'AmĂ©rique et l'Europe pas moins de quatorze ! pour dĂ©fendre ses s'adresse d'abord au roi Ferdinand d'Aragon puis au cardinal Cisneros, qui le nommera "Protecteur des Indiens" en 1516. Il dĂ©nonce publiquement les abus des fonctionnaires, ce qui lui vaut l’inimitiĂ© de nombreux Casas promeut une colonisation pacifique des terres amĂ©ricaines par des paysans et des missionnaires. Charles Quint, qui a succĂ©dĂ© Ă  Ferdinand, lui concĂšde alors le territoire de Cumana, sur l'actuel Venezuela, pour mettre en pratique ses thĂ©ories. Il s'y rend en cette expĂ©rience est vouĂ©e Ă  l'Ă©chec. En son absence, les Indiens massacrent un bon nombre de colons. Ce dĂ©sastre le pousse Ă  entrer chez les Dominicains, marquant le dĂ©but d'une retraite qui va durer 16 ans. Il continue Ă  lutter contre l'esclavage des Indiens et pour une Ă©vangĂ©lisation pacifique. Mais l’échec de CumanĂĄ l’a un voyage au PĂ©rou et au Guatemala, oĂč la christianisation est obtenue de maniĂšre pacifique, et l'encomienda remplacĂ©e par un tribut payĂ© par les Indiens, il revient en Espagne en 1540. Il y restera quatre 1542, il prĂ©sente ses thĂ©ories au Conseil des Indes. Son discours fait grande impression sur Charles Quint. Le 20 novembre 1542 sont publiĂ©es les Leyes Nuevas Nouvelles Lois qui abolissent les encomiendas et l’esclavage des au cours de cette pĂ©riode qu'il Ă©crit la TrĂšs brĂšve relation de la destruction des Indes, qui dĂ©nonce les crimes et les abus des colons. On y trouve cette belle affirmation Les lois, les rĂšgles naturelles et les droits des hommes sont communs Ă  toutes les nations, chrĂ©tiennes et gentilles, et quels que soient leur secte, loi, Ă©tat, couleur et condition, sans aucune diffĂ©rence». Ce texte fait scandale, mais il connaĂźtra un grand succĂšs au cours du XVIIe siĂšcle auprĂšs des ennemis de l'Espagne, contribuant Ă  forger la lĂ©gende noire» de la colonisation 1543, Las Casas accepte l'Ă©vĂȘchĂ© du Chiapas au Mexique, oĂč le roi d’Espagne lui demande de mettre en pratique ses thĂ©ories. Mais il est fort mal accueilli, considĂ©rĂ© par les colons comme responsable de la parution des "Leyes Nuevas" Nouvelles Lois, et les mesures qu'il prend provoquent de nombreux troubles. Il est contraint de regagner l'Espagne en 1547. Il se retire au couvent de San Gregorio Ă  Valladolid, oĂč il participe d'aoĂ»t 1550 Ă  avril 1551 Ă  une controverse cherchant Ă  dĂ©terminer si les Indiens doivent ĂȘtre convertis ou non par la Ă©mu par sa plaidoirie, dĂ©cide de sĂ©vir contre les abus en AmĂ©rique. Mais les colons, protĂ©gĂ©s par l'Ă©loignement, contournent ses injonctions. Ils n'auront retenu de Las Casas qu'une ancienne suggestion recourir Ă  des travailleurs africains plutĂŽt qu'indiens. C'est le dĂ©but de la traite des Noirs. Las Casas s'en repentira plus tard, dans son Histoire des Indes publiĂ©e en 1560. Il meurt Ă  Madrid en dĂ©fense des indiens Ă  la suite de Bartolomeo de las CasasUn chantConvertissez-vous ! 25 chants d'Evangile pour l'annĂ©e A - Michel Wackenheim - ADF BAYARDRetrouvez ce chant ici. Commandez le CD pour NoĂ«l. Un magnifique cadeau Ă  offrir.â–ș Soutenez vos dons nous aident Ă  maintenir gratuit l'accĂšs Ă  ce type de parcours spirituel qui a pourtant un coĂ»t droits d'auteur, frais techniques, etc.. Merci beaucoup de votre aide !
Lestrois couleurs nationales sont en effet apparues pour la premiĂšre fois le 17 juillet 1789. Elles allient le blanc, symbole du pouvoir royal, au bleu et rouge, couleurs de la Ville de Paris. La "Marseillaise" a, pour sa part, Ă©tĂ© composĂ©e Ă  Strasbourg en 1792 par Rouget de Lisle, comme un chant de guerre destinĂ© Ă  l’armĂ©e du Rhin. C'est donc dans un mois et demi que sortira enfin Justice League et, franchement, on a un peu les boules, surtout aprĂšs une gĂ©nĂšse aussi compliquĂ©e. On a envie que ça soit bien hein, mais on n'est clairement pas rassurĂ©s. AprĂšs, faut nous comprendre aussi, on ne reste que des humains et donc on a la peur facile. Mais il faut dire que la promotion de Justice League est en train de vraiment se lancer et qu'on a l'impression qu'encore une fois ça risque de partir dans tous les sens. Cependant, nous sommes conscients que le film a beaucoup de choses Ă  rĂ©parer suite Ă  sa crĂ©ation plus que compliquĂ©e et doit avant tout nous prouver qu'il est un vrai long-mĂ©trage et pas un patchwork de scĂšnes et d'idĂ©es tournĂ©es par diffĂ©rents rĂ©alisateurs. Si nous n'en n'aurons le fin mot que durant la projection, on peut espĂ©rer que Warner et DC fassent correctement leur job de communicants en crĂ©ant un semblant de cohĂ©sion dans la promotion du film. Au moment oĂč le DCEU est remis en question bien qu'il ne soit pas abandonnĂ©, Justice League prend donc un nouveau risque en termes de marketing en dĂ©voilant une sĂ©rie d'affiches dĂ©diĂ©e Ă  ses hĂ©ros. Nous y dĂ©couvrons donc Batman, Wonder Woman, Aquaman, Flash et Cyborg de profil, chacun avec son code couleur spĂ©cifique et son petit logo dĂ©diĂ© dans une ambiance qui sent bon les 60's. A noter que la typo du logo a de nouveau changĂ©e et que l'ensemble est assez perturbant. On ne sait pas s'il fallait vraiment pousser le dĂ©lire Ă  ce point, si nos hĂ©ros ont besoin de couleurs aussi flashy pour qu'on les identifie qui ne les connait pas aujourd'hui ? et on ne peut s'empĂȘcher de faire le rapprochement avec les affiches toutes flinguĂ©es des derniĂšres productions Marvel mĂȘme si, dans le cas qui nous intĂ©resse, on reste dans une certaine sobriĂ©tĂ©. Au-delĂ  du fait que cela pourra Ă©ventuellement abĂźmer notre pupille, cela crĂ©e en plus une certaine confusion quant Ă  l'orientation du long-mĂ©trage. Vendu Ă  l'origine comme un film sombre et adulte, sa communication en a fait un objet qui se veut cool et, aujourd'hui, pop. A noter qu'un fan s'est immĂ©diatement chargĂ© de faire une derniĂšre affiche reprĂ©sentant Superman puisqu'elle manquait selon lui Ă  la sĂ©rie. Avec tout ça, on espĂšre vraiment que Justice League , rĂ©alisĂ© par Zack Snyder et bouclĂ© par Joss Whedon lors des reshoots, ressemblera Ă  quelque chose. RĂ©ponse le 15 novembre. La fausse affiche, donc... 6 La Ligne rouge (1998) The Thin Red Line. 2 h 50 min. Sortie : 24 fĂ©vrier 1999 (France). Guerre, Drame. film de Terrence Malick avec Jim Caviezel, Sean Penn, Elias Koteas. Aussi prĂ©sent dans : - Les meilleurs films avec John Cusack - Les meilleurs films avec Nick Nolte - Les meilleurs films de Terrence Malick - Les meilleurs films avec Jim Caviezel - Les meilleurs films avec News Bandes-annonces Casting Critiques spectateurs Critiques presse Streaming VOD Blu-Ray, DVD Spectateurs 2,0 496 notes dont 75 critiques noter de voirRĂ©diger ma critique Synopsis AprĂšs la disparition de sa fille qu'on suppose avoir Ă©tĂ© enlevĂ©e et assassinĂ©e, la mĂšre, une femme cĂ©libataire de race blanche, accuse un noir amĂ©ricain d'avoir commis cet acte, soulevant ainsi, une Ă©norme controverse raciale. L'enquĂȘte est confiĂ©e Ă  un inspecteur qui va ĂȘtre aidĂ©e dans ses dĂ©marches par une journaliste. Peu Ă  peu, ils vont dĂ©couvrir que cette histoire est bien plus compliquĂ©e que ce qu'ils avaient anticipĂ©. Regarder ce film En SVOD / Streaming par abonnement NetflixAbonnement Voir toutes les offres de streaming Voir toutes les offres DVD BLU-RAY Bande-annonce 134 DerniĂšres news Acteurs et actrices Casting complet et Ă©quipe technique Critiques Spectateurs Cela commence pas mal une histoire d'enlĂšvement avec pour contexte un climat anxiogĂšne opposant noirs des citĂ©s aux blancs manifestement beaucoup plus rĂ©actifs lorsqu'il s'agit d'un des leurs ». D'ailleurs, malgrĂ© l'aspect lĂ©gĂšrement racoleur de la mise en scĂšne, j'ai fonctionnĂ© un moment, le scĂ©nario proposant suffisamment de fausses pistes pour que l'on se demande quel sera le fin mot de l'histoire. Et puis, lentement mais ... Lire plus Ça commençait plutĂŽt bien, puis ça s'enlise avec la fastidieuse battue dans le parc suivie d'une sĂ©rie de dialogues interminables et inutiles, le rĂ©alisateur semblant oublier que l'un des forces du cinĂ©ma est la concision. Quant au reste, l'enquĂȘte, sa conclusion et tout le tintouin autant dire que c'est extrĂȘmement dĂ©cevant, genre "tout ça pour ça". CĂŽtĂ© interprĂ©tation les deux vedettes font bien le boulot et si Julianne Moore est ... Lire plus Ce n'est pas un navet du tout, mais c'est loin d'ĂȘtre le meilleur film de Samuel L. suis d'accord avec les critiques qui regrettent trop de tempsde dialogues interminables. Sinon, l’interprĂ©tation de et de Julian Moore assure l'essentiel,et le film reste correct. C’est un triller policier amĂ©ricain dont l’histoire se dĂ©roule dans la banlieue d’une ville du sud des Etats-Unis. Julianne Moore joue un rĂŽle trĂšs difficile Ă  interprĂ©ter. 75 Critiques Spectateurs Photos 18 Photos Infos techniques NationalitĂ© Distributeur Gaumont Columbia Tristar Films AnnĂ©e de production 2005 Date de sortie DVD - Date de sortie Blu-ray 24/09/2008 Date de sortie VOD 01/12/2018 Type de film Long-mĂ©trage Secrets de tournage - Budget - Langues Anglais Format production - Couleur Couleur Format audio - Format de projection - N° de Visa 114 702 Si vous aimez ce film, vous pourriez aimer ... Commentaires
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